Terence Corcoran : Bientôt : le totalitarisme post-totalitaire ?

Un message néolibéral pour Pierre Poilievre

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Je plaisante avec le titre. C’est une blague, n’est-ce pas. Les régimes de gouvernance politique et économique au Canada, aux États-Unis, en Europe et dans le reste du monde ne s’orientent pas vers une résurgence des modèles de dictature qui dominent trop l’histoire mondiale. Pas besoin de citer des noms. Nous savons tous qui et où ils étaient.

Mais si le monde ne se dirige pas directement vers une nouvelle vague d’autoritarisme, où allons-nous exactement ? Alors que les paysages politiques évoluent dans un contexte de troubles économiques croissants et de courses à la direction, la route idéologique s’est résolument éloignée du néolibéralisme de libre marché de la fin du 20e siècle pour s’orienter vers une nouvelle route remplie de nids-de-poule étatistes.

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Un indicateur des tendances politiques nouvelles et peu libérales a été la déclaration de la semaine dernière. Conférence d’action politique conservatrice (CPAC) à National Harbor, Maryland, avec des performances vedettes d’un mélange étrange et troublant de politiciens conservateurs, parmi lesquels Donald Trump, le nouveau président libertaire autoproclamé de l’Argentine, Javier Milei, et Liz Truss, la première ministre conservatrice britannique déchue.

Le mélange de visions contradictoires sous une bannière conservatrice n’est pas nouveau lors des événements de CPAC, mais les séances de la semaine dernière ont généré des signes d’escalade d’une guerre idéologique. UN commentaire dans La Nouvelle République, il a sonné l’alarme à gauche. « CPAC 2024 : Cette année l’Amérique, demain le monde : bien sûr, Donald Trump était la star. Mais la véritable histoire, c’est la coalition mondiale qui se prépare à plonger le monde dans les ténèbres, idée originale de Steve Bannon.»

Une réaction plus modérée est venue de l’économiste libertaire Pierre Lemieux, qui trouvé le buffet Donald Trump/Javier Milei/Liz Truss de CPAC représentait une « confusion philosophique dangereuse entre les libéraux classiques et les libertaires d’un côté et, de l’autre, l’intersection actuelle des mouvements trumpiens, évangéliques et vieux conservateurs ». En d’autres termes, CPAC n’était pas un endroit pour les partisans des valeurs libérales et des idées économiques de libre marché.

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Aujourd’hui, bien sûr, il n’existe aucun refuge pour les néolibéraux et leur adhésion à l’individualisme et aux idées de libre marché conçues au cours des trois derniers siècles par les philosophes économiques, d’Adam Smith à Milton Friedman. Le néolibéralisme a été soumis à des pressions vicieuses et démolition systématique pendant des décennies, avec la Chine communiste mener l’attaque soutenu par des complices en Occident, à gauche et à droite, au sein du gouvernement et du secteur privé.

Remplacer le néolibéralisme est néo-statisme, une approche du contrôle politique et économique qui est par définition loin du totalitarisme. Les différences sommaires entre le néolibéralisme et le néostatisme étaient décrit par l’universitaire britannique Bob Jessop.

Néolibéralisme

• Libéralisation – promouvoir la libre concurrence

• Déréglementation – réduire le rôle de la loi et de l’État

• Privatisation – vente du secteur public

• Indicateurs de marché dans le secteur public résiduel

• Internationalisation — flux entrants et sortants libres

• Réduire les impôts directs – élargir le choix des consommateurs

Néo-statisme

• Du contrôle étatique à la concurrence réglementée

• Guider la stratégie nationale plutôt que planifier de haut en bas

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• Audit des performances des secteurs privé et public

• Partenariats public-privé sous la direction de l’État

• Protection néomercantiliste de l’économie de base

• Rôle croissant des nouvelles ressources collectives

Une autre perspective sur le néolibéralisme a été récemment proposée par le commentateur conservateur canadien Sean Speer. En écrivant dans le magazine en ligne The Hub, Speer semble à première vue soutenir la politique néolibérale sous le titre : « Nous avons plus que jamais besoin du néolibéralisme ». Mais ensuite est apparu le titre secondaire : « Le néolibéralisme doit être réformé, pas remplacé. »

Speer, qui a présenté ses commentaires comme un conseil au chef conservateur Pierre Poilievre, a décrit les réformes qui, selon lui, sont nécessaires pour remédier au néolibéralisme et le remplacer par ce qu’il appelle le « post-néolibéralisme », qu’il considère comme un modèle plus souhaitable. Selon Speer, « les post-néolibéraux s’accordent largement sur deux points clés : premièrement, l’ère néolibérale de réformes orientées vers le marché – y compris la déréglementation, les réductions d’impôts et la mondialisation – a produit des résultats délétères ; et deuxièmement, une meilleure alternative réside en fin de compte dans la diminution des marchés et dans un rôle accru de l’État dans l’économie et la société.

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Les changements politiques évalués favorablement par Speer incluent l’abandon du néolibéralisme « en faveur d’une politique industrielle dirigée par l’État ». Pour les États-Unis, et implicitement aussi pour les dirigeants politiques canadiens, Speer soutient qu’il est possible d’adopter « une combinaison de contrôles à l’exportation, de subventions à la production, de restrictions sur les investissements étrangers et d’autres politiques gouvernementales pour renforcer la base industrielle de défense américaine, garantir un approvisionnement fiable en approvisionnements essentiels et réduire sa dépendance à l’égard de la Chine et d’autres rivaux géopolitiques.

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Rien de tout cela n’est conforme aux principes économiques néolibéraux, malgré la tentative de Speer de passer sous silence les fondamentaux en adoptant l’étiquette désormais à la mode de « post-néolibéralisme » – qui, à juste titre, apparaît dans Wikipédia comme un sous-ensemble politique au sein d’un système économique néolibéral. entrée intitulée Le socialisme au 21ème siècle.

Comme l’a dit Daniel Drezner, professeur à l’Université Tufts, dans un essai récent, nous vivons désormais dans un «moment post-néolibéralisme» qui pourrait, si cela continue trop longtemps, aboutir à une « économie moins productive, moins résiliente et plus guerrière ».

Peut-être n’en serions-nous pas là si le post-néo-libéralisme avait reçu officiellement son nom propre : néo-étatisme. Dans ce contexte, Pierre Poilievre devrait se ranger du côté du néolibéralisme – et du bon sens – plutôt que du néo-étatisme.

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