Kim Moody : Les Canadiens devraient suivre avec intérêt l’évolution de cette proposition – soutenue par Kamala Harris – aux États-Unis
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Quand faut-il imposer les revenus ? En d’autres termes, notamment dans le contexte des revenus d’entreprise, comment les bénéfices sont-ils calculés aux fins de l’impôt ?
Cette question semble simple, mais elle ne l’est pas. Elle a fait l’objet de nombreux manuels, de nombreuses affaires judiciaires et de positions administratives de l’Agence du revenu du Canada. En fiscalité canadienne, l’un des écrits marquants sur ce sujet est Timing and Income Taxation: The Principles of Income Measurement for Tax Purposes, écrit en 1983 par l’éminent professeur Brian Arnold. Ce document a été mis à jour en 2015 par Arnold et un groupe de fiscalistes de renom dans un livre, et les deux sont des incontournables pour tout fiscaliste canadien sérieux.
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Pourquoi est-ce que je mentionne cela? Eh bien, pour les non-fiscalistes, on tient souvent pour acquis que l’on ne paie d’impôt que lorsque l’on reçoit quelque chose en échange. Par exemple, si vous fournissez votre travail et recevez de l’argent sur votre compte bancaire, vous n’êtes imposé qu’à ce moment-là. Si vous achetez un chalet et que vous le revendez ensuite avec un bénéfice, la date de réalisation est celle à laquelle vous devez déclarer un gain en capital imposable.
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Cependant, nos lois fiscales vont bien au-delà de ces simples exemples. Par exemple, pour calculer les bénéfices des entreprises, la plupart des entreprises (à l’exception des exploitations agricoles et de pêche) doivent comptabiliser les bénéfices selon la méthode de la comptabilité d’exercice et non selon la méthode de la comptabilité de caisse. En d’autres termes, si vous vendez quelque chose mais que vous n’avez toujours pas été payé, vous devez généralement (à quelques exceptions près) comptabiliser cette vente dans vos revenus. Les stocks et les achats d’équipement ne sont pas immédiatement déductibles. Le document/livre mentionné ci-dessus approfondit de nombreux détails sur ces questions.
J’essaie de distiller les problèmes complexes de timing et de calcul des bénéfices lorsque je les explique aux personnes que j’encadre dans un concept de la taille d’une bouchée comme suit : s’il y a eu une réalisation économique, il y aura généralement des conséquences fiscales.
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Il existe de nombreuses exceptions à ce concept trop simpliste, comme les réalisations réputées au décès ou au fait de devenir non-résident du Canada, les montants de revenu imposable imputés lorsque certaines conditions sont remplies (par exemple, si je reçois un prêt d’une entreprise à laquelle je suis lié, je suis réputé avoir reçu une inclusion de revenu d’intérêt), les réalisations réputées lorsque l’utilisation d’un bien est passée, par exemple, d’un bien à usage personnel à un bien à des fins de revenu, et une foule d’autres exceptions.
Le système fiscal des États-Unis est très différent. Néanmoins, les questions fondamentales relatives au calcul des revenus sont similaires, mais encore une fois différentes.
Compte tenu de ce qui précède, je n’ai pu m’empêcher de hocher la tête en pensant à la proposition de Kamala Harris, candidate à la présidence des États-Unis et reprise du président Joe Biden, visant à taxer les plus-values latentes des personnes dont la fortune est de 100 millions de dollars ou plus. Ces personnes seraient tenues de payer chaque année un impôt minimum de 25 % de leurs revenus et plus-values latentes.
En d’autres termes, les Américains riches paieraient un impôt annuel – semblable à un impôt sur la fortune – sur leurs gains en capital non réalisés.
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Certains progressistes groupes de réflexion Je me permets de vanter l’idée selon laquelle en ne taxant pas les plus-values non réalisées des riches, ces derniers profitent de cette « échappatoire fiscale », mais j’aime voir les choses autrement. Cette vision simpliste est absurde et viole les bons concepts de bon sens, d’équité et les questions fondamentales de timing des bénéfices généralement décrites ci-dessus.
Ce genre d’idées est une mauvaise politique qui cible injustement les riches. Il est à la mode depuis toujours de « taxer les riches » et de « leur faire payer le prix fort » parce qu’ils profitent des échappatoires fiscales (une expression creuse qui ne décrit rien), mais une fiscalité et une politique économique appropriées doivent reposer sur des bases plus solides.
De plus, comme toute forme d’impôt sur la fortune, cette idée est truffée de complexités administratives, notamment en ce qui concerne la manière d’évaluer les actifs (en particulier les actifs non financiers comme les entreprises, les terrains, les immeubles locatifs et autres biens immobiliers). Que se passerait-il si, au cours d’une année ultérieure, des pertes non réalisées étaient constatées et que des impôts avaient déjà été payés sur ces gains non réalisés ? Les problèmes de liquidité seraient fréquents, car la richesse est souvent immobilisée dans des actifs qui ne peuvent pas être facilement liquidés.
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En tant que personne très respectée Avocat fiscaliste américain Selon un récent rapport, la partie la plus effrayante de la proposition est que cela pourrait ouvrir la porte à un effort plus généralisé du gouvernement pour vous taxer sur quelque chose que vous possédez encore. À l’heure actuelle, la proposition vise uniquement à utiliser cet impôt sur la fortune pour les personnes vraiment riches. Pas seulement les milliardaires, mais aussi toute personne possédant au moins 100 millions de dollars. Une fois que nous nous engagerons sur cette voie, pourrions-nous dans quelques années être confrontés à un impôt comme celui-ci pour quelqu’un qui possède 20 millions de dollars, 10 millions de dollars, voire 1 million de dollars (d’actifs) ?
Un autre Américain commentateur pour le dire franchement, en citant un autre groupe de réflexion« L’imposition des plus-values latentes est contraire aux principes fondamentaux d’équité et de droits de propriété, essentiels à une société libre et prospère. Si nous voulons que l’impôt soit appliqué aux revenus, il faut qu’il soit basé sur les revenus réellement perçus, et non sur des gains sur papier qui ne se matérialiseront peut-être jamais. »
On ne peut s’empêcher de penser que si cette proposition était d’une manière ou d’une autre adoptée comme loi aux États-Unis, l’exode des capitaux serait massif et contribuerait au chaos économique.
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Malgré la complexité du droit fiscal (notamment le moment de la perception des revenus et le calcul des bénéfices), l’élaboration de toutes les politiques fiscales et économiques repose sur une certaine dose de bon sens. La proposition de Harris visant à taxer les gains en capital non réalisés manque de bon sens.
Les Canadiens devraient suivre avec intérêt l’évolution de cette proposition. Toute proposition similaire au Canada, comme une taxe sur la valeur nette des propriétés, devrait être rejetée catégoriquement.
Kim Moody, FCPA, FCA, TEP, est le fondateur de Moodys Tax/Moodys Private Client, ancien président de la Fondation canadienne de fiscalité, ancien président de la Society of Estate Practitioners (Canada) et a occupé de nombreux autres postes de direction au sein de la communauté fiscale canadienne. Vous pouvez le joindre au [email protected] et son profil LinkedIn est https://www.linkedin.com/in/kimgcmoody.
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