Comment le Canada peut-il contribuer le plus à la lutte contre les changements climatiques? Pas en nickel et en diminuant notre propre population
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« Un vrai travail. » C’est ainsi que le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford décrit le ministre fédéral de l’Environnement Steven Guilbault après que ce dernier l’ait fustigé pour n’avoir « aucun plan de lutte contre le changement climatique ». Le riff est survenu après que Ford a critiqué la dernière hausse de la taxe fédérale sur le carbone, de 50 $ à 65 $ la tonne à compter du 1er avril, qui a augmenté le prix de l’essence de trois cents le litre.
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En réponse, Guilbault renifla que, « Comme nous avons entendu le président des États-Unis le dire dans cette grande maison la semaine dernière, un bon plan économique en 2023 est un bon plan sur les changements climatiques, c’est un bon plan de sécurité. … Malheureusement, M. Ford ne semble pas avoir grand-chose à dire sur aucune de ces choses.
Mais Ford a d’autres choses à dire, qui sont tout à fait logiques : il a récemment annoncé que Volkswagen construirait une usine de batteries électriques à St Thomas, au sud de Londres, et que la province est aidant à déplacer deux grandes aciéries de la production au charbon vers le réseau électrique.
D’autres personnes ont aussi des choses à dire, y compris le Bureau parlementaire du budget. «Lorsque les impacts fiscaux et économiques de la redevance fédérale sur les combustibles sont pris en compte, nous estimons que la plupart des ménages… paieront plus en redevances sur les combustibles et en TPS – en plus de recevoir des revenus légèrement inférieurs – qu’ils ne recevront en paiements incitatifs à l’action pour le climat.»
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Ces paiements sont censés compenser l’impact de la taxe carbone, mais d’ici 2030, les ménages subiront une perte nette. En réponse, Guilbault a rétorqué que le rapport du DPB ne « ne tiennent pas compte des opportunités économiques qui accompagnent l’innovation dans les technologies propres », comme celles du récent budget fédéral.
Mais voici le problème. Les personnes touchées par la taxe sur le carbone ne sont pas nécessairement celles qui profitent des avantages de l’innovation technologique propre, à savoir les « emplois verts ».
Tel que défini par les Nations Unies, les emplois verts sont des « postes dans les activités agricoles, manufacturières, de R&D, administratives et de services visant à préserver ou à restaurer substantiellement la qualité de l’environnement ». Ils incluent des travaux dans des domaines aussi divers que la production d’aliments biologiques, l’écoconception, le tourisme et, bien sûr, l’énergie et les transports.
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Selon les estimations du gouvernement, nous créerons plus d’emplois verts que nous n’aurons de travailleurs pour les combler. Ce serait formidable si chaque travailleur de l’énergie déplacé pouvait passer des champs pétrolifères à une installation de capture de carbone, ou un travailleur de la fabrication à un guide touristique, mais ce ne sera pas le cas. Sans le perfectionnement, le recyclage et, oui, le déplacement, les travailleurs canadiens ne pourront pas profiter de bon nombre de ces emplois.
Et de nombreuses personnes actuellement laissées pour compte dans l’économie, en particulier celles qui ne sont pas hautement qualifiées, pourraient ne jamais effectuer cette «transition». Pourtant, dans le même temps, ils paieront plus pour le gaz, le chauffage domestique et les biens de consommation en raison de la taxe sur le carbone.
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Comment le Canada peut-il contribuer le plus à la lutte contre les changements climatiques? Pas en nickel et en diminuant notre propre population, qui émet à peine 1,5 % des émissions mondiales de carbone. Notre impact n’aura d’importance que s’il est à l’échelle mondiale. Cela implique d’extraire nos minéraux critiques du sol, d’innover dans des domaines tels que l’hydrogène propre, le diesel propre et d’autres formes de technologie d’énergie verte pour l’exportation. Nous n’aurons un impact réel que si nous aidons à alimenter d’autres nations, y compris les États-Unis.
Et en parlant des États-Unis, en 2022, ils ont généré plus d’énergie à partir d’énergies renouvelables l’année dernière qu’à partir du charbon, pour la première fois. Pourtant, il n’y a pas de taxe nationale sur le carbone. Treize États ont choisi d’introduire des formes de plafonnement et d’échange et de tarification du carbone, représentant un quart de la population américaine et 30 % de son PIB, mais les États-Unis n’ont pas introduit de taxe nationale, en raison de l’impact négatif qu’elle aurait sur les Américains à faible revenu.
En d’autres termes, il est possible de réduire les émissions sans augmenter les taxes. Plus de technologies vertes peuvent être produites sans augmentation des prix à la pompe. Ce n’est pas un travail — c’est un plan sur les changements climatiques que les Canadiens pourraient appuyer.
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Tasha Kheiriddin est directrice chez Navigator Ltd. et auteur de « La bonne voie : comment les conservateurs peuvent s’unir, inspirer et faire avancer le Canada ».
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