Tasha Kheiriddin : Pierre Poilievre pille la base électorale de Jagmeet Singh

Les syndicats s’attaquent à toutes sortes de causes sans rapport avec le bien-être des travailleurs

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Alors que le caucus libéral fédéral se retire à Nanaimo pour s’attaquer à ses piètres résultats dans les sondages, les conservateurs et le NPD se battent pour les votes des « Canadiens sensés ». Il s’agit de gens apolitiques, de la classe moyenne inférieure et de la classe ouvrière qui ont le sentiment que le gouvernement actuel leur a fait une mauvaise affaire. L’inflation est en hausse, le chômage est en hausse, la criminalité est en hausse, le logement est inabordable et ils sont en colère. Ce sont les électeurs que le défunt chef du NPD, Ed Broadbent, appelait les « Canadiens ordinaires », les gens que le chef conservateur Pierre Poilievre qualifie d’« extraordinaires », et ils sont le nouveau Saint Graal de la politique canadienne.

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Le NPD a toujours séduit ces électeurs en raison de sa bonne foi syndicale, mais les conservateurs veulent maintenant leur part du gâteau. Leur défi, bien sûr, est que le bilan du chef Pierre Poilievre en matière de droits des travailleurs n’est pas exactement brillant. Il a appuyé le projet de loi C-377une loi que les conservateurs ont fait adopter sous Stephen Harper en 2012 et qui obligeait les syndicats à divulguer la façon dont ils dépensent leur argent. (Les libéraux) a abrogé la loi en 2017.) Poilievre a également fait campagne en faveur des lois sur le droit au travail et a cherché à mettre fin à l’obligation pour les employés sous réglementation fédérale dans les lieux de travail syndiqués de payer des cotisations syndicales, prétendument après que l’Alliance de la fonction publique du Canadaa soutenu les candidats du Parti québécois séparatiste.

Mais depuis le convoi de la liberté, la classe ouvrière est devenue le nouveau meilleur ami des conservateurs. De nombreux ouvriers ont été touchés négativement par la COVID-19, subissant des pertes financières en raison de la fermeture des chantiers de construction, de la fermeture des magasins de détail et des restaurants, et des mesures de distanciation physique rendant le travail en personne impossible. Pendant ce temps, les cols blancs se retiraient dans leur bureau à domicile avec leur ordinateur portable et continuaient à travailler.

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Le convoi de la liberté est devenu le symbole de cette dichotomie, une « révolte de la classe ouvrière » contre les mandats de vaccination et la réglementation gouvernementale à grande échelle. Et Poilievre en profite depuis lors. Plus tôt cette année, les conservateurs ont voté en faveur d’une loi anti-briseurs de grève, et lors du récent conflit ferroviaire du CN, ils sont restés silencieux, tandis que les libéraux ont fait le sale boulot d’imposer un arbitrage exécutoire. Le message populiste et anti-élite fonctionne : Les électeurs de la classe ouvrière préfèrent désormais les conservateurs au NPD.

Mais il ne suffit pas de se refaire une image : les conservateurs veulent aussi refaire une image de leurs adversaires, en particulier du chef du NPD, Jagmeet Singh. Dans un spot radiophonique conservateur désagréable, un narrateur déclare : « Jagmeet Singh aime les belles choses. Les BMW. Les montres Rolex. Les sacs Versace. » La publicité accuse Singh de trahir les contribuables en soutenant les libéraux de Justin Trudeau afin de pouvoir prétendre à sa pension parlementaire de 2,2 millions de dollars, qui lui est versée après six ans de mandat. Ce n’est pas vraiment un homme du peuple.

La nouvelle publicité du NPD qualifie Poilievre de « fraudeur ». « Pierre n’a jamais été un travailleur. Et il n’a jamais été aux côtés des travailleurs », entonne Laura Walton, présidente de la Fédération du travail de l’Ontario. La vidéo montre des images de Singh marchant sur plusieurs piquets de grève, ce que Poilievre ne ferait jamais, selon le NPD, « parce qu’il ne serait pas le bienvenu sur un piquet de grève ».

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Mais un fossé se creuse entre les dirigeants syndicaux et leurs membres. Les dirigeants syndicaux s’attaquent à toutes sortes de causes sans rapport avec le bien-être des travailleurs, comme les droits des transgenres et l’autodétermination palestinienne. Fred Hahn, du SCFP, est devenu l’archétype de ce phénomène, le comité exécutif du syndicat ayant récemment été élu appelant à sa démission à cause d’une vidéo antisémite partagée par Hahn sur les réseaux sociaux.

Les conservateurs canadiens ont déjà joué la carte du populisme, à l’époque du premier ministre John Diefenbaker. Cette carte s’est avérée particulièrement efficace à l’époque, car Dief venait du même territoire que le CCF, ancêtre du NPD. Il était un garçon des Prairies, un outsider de l’élite laurentienne. Bien qu’il représente une circonscription d’Ottawa, Poilievre joue aussi la carte de Calgary, où il a grandi et où la base conservatrice est la plus forte.

Mais les électeurs que les conservateurs doivent conquérir ne vivent pas dans l’Ouest. Ce sont les Ontariens des banlieues et des ex-urbains qui ont porté les libéraux au pouvoir en 2015 et les ont maintenus au pouvoir pendant les deux élections suivantes. Ces électeurs ne sont pas tous issus de la classe ouvrière, mais beaucoup d’entre eux sont en difficulté et peuvent s’identifier à l’anxiété des travailleurs que Poilievre évoque dans ses discours et ses publicités. Et cette expérience commune semble suffisante pour convertir beaucoup plus de « Canadiens de bon sens » aux conservateurs.

Nouvelles de Postmedia

Tasha Kheiriddin est chroniqueuse politique nationale de Postmedia.

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