vendredi, janvier 31, 2025

Syndicats et Migration : Choisir la Direction Après la Césure

L’Union a récemment sollicité le soutien de l’AfD pour obtenir une majorité au Bundestag, déclenchant des tensions au sein de la politique allemande. Angela Merkel a critiqué cette démarche, soulignant les divisions au sein du camp conservateur et les implications économiques de cette alliance. Les possibilités de coalition après les élections deviennent incertaines, avec des doutes exprimés par le SPD et les Verts sur la fiabilité de l’Union. Des manifestations contre cette montée des idées de droite sont également prévues.

Pour la première fois, l’Union a fait appel aux voix de l’AfD pour obtenir une majorité au Bundestag. Quelles en seront les conséquences ? Quelle est la profondeur des divisions actuelles ? Qui envisagera encore de former une coalition ?

Il y a souvent beaucoup d’événements avant qu’une ancienne chancelière n’intervienne dans le débat politique. Et il doit se passer encore plus avant qu’elle n’exprime une critique ouverte envers son successeur en pleine campagne électorale.

C’est exactement ce qui s’est produit récemment. L’Union a pour la première fois utilisé les voix de l’AfD pour obtenir une majorité sur une proposition relative à la migration. Le lendemain, Angela Merkel a publié une déclaration écrite rappelant la proposition de Merz de novembre, qui stipule que l’AfD ne devrait pas être impliquée dans l’obtention de majorités jusqu’aux élections.

‘Je pense qu’il est erroné de se distancier de cette proposition’, a écrit Merkel, en invoquant le droit européen. Elle a souligné que tous les partis démocratiques devraient travailler ensemble pour éviter des tragédies comme celles survenues à Magdebourg ou Aschaffenburg.

Merkel a qualifié la démarche du président de la CDU, Merz, de ‘fausse’.

L’intervention de Merkel et ses implications

Cette intervention fait mal, même si Merz et Merkel n’ont jamais été proches. C’est un acte notable provenant d’une ancienne chancelière qui avait décidé de rester à l’écart de l’actualité politique.

Cela met en lumière la gravité de la situation actuelle en Allemagne, soulignant des fractures profondes au sein de la société, du paysage politique et même au sein du camp conservateur. Ces tensions compliqueront sans doute la formation d’un gouvernement après les élections fédérales prévues pour le 23 février.

Les répercussions du vote sur l’économie

Les conséquences du vote de mercredi dernier se répercutent sur le débat d’aujourd’hui au Bundestag. Le sujet central est le rapport économique annuel et la prévision de croissance révisée à la baisse par le gouvernement. Cependant, le débat est largement dominé par le vote controversé de la veille. Le ministre de l’Économie, Robert Habeck, a affirmé que la majorité avec les voix de l’AfD représente également un drame économique.

C’est à ce moment-là que Habeck prend de l’élan dans son discours. Il insiste sur le fait que l’Allemagne dépend de l’immigration, en rapportant que des entreprises lui font savoir que des individus sans nom allemand envisagent de quitter le pays.

Habeck a qualifié les événements récents de ‘clou dans le cercueil’ pour l’économie allemande. Ses collègues partagent son indignation : ‘Il y a quelque chose en moi qui s’est brisé, une dynamique dans cette haute institution qui s’est effondrée’, a déclaré le député des Verts, Sven-Christian Kindler, lors d’une intervention au Bundestag.

La proposition de l’Union visant à renforcer la politique migratoire a été adoptée, et il est crucial de se pencher sur les implications de cette décision.

Les défis de la formation d’une coalition après les élections

Jusqu’à présent, la question se posait de savoir si l’Union serait prête à s’allier avec les Verts. Mais maintenant, on peut se demander : les Verts désirent-ils réellement s’associer à l’Union ? Et qu’en est-il du SPD ? Le chancelier Olaf Scholz lui-même exprime des doutes : lors de Maischberger, il a affirmé qu’il ne pouvait plus faire confiance à la candidature de l’Union pour ne pas compter sur les voix de l’AfD à l’avenir.

Des incertitudes subsistent également au niveau des Länder : une collaboration potentielle entre le SPD et l’Union semble compromise suite aux récents événements, selon le ministre-président de Basse-Saxe, Stephan Weil, du SPD.

Ainsi, l’Union ne peut compter que sur le FDP, un partenaire souhaité qui a soutenu la proposition de l’Union hier. Cependant, il n’est pas encore garanti que les Démocrates libres réussiront à entrer au Bundestag, tout comme l’alliance autour de Sahra Wagenknecht (BSW). L’Union n’a pas encore pris position sur une éventuelle coalition au niveau fédéral.

Markus Preiß, ARD Berlin, sur la situation actuelle après le vote sur la politique d’asile au Bundestag

Le soutien de Söder à Merz

Qui pourrait encore être un partenaire de coalition potentiel ? L’Union s’est mise dans une position délicate avec ce vote qui aurait pu être évité. Merz défend sa position et insiste sur le fait qu’il n’y aura aucune collaboration avec l’AfD.

Il bénéficie du soutien du chef de la CSU, Markus Söder, qui appelle à un véritable changement dans la politique migratoire, comme il l’a déclaré dans le Rheinische Post.

Cependant, les critiques s’intensifient : des manifestations sont prévues partout dans le pays, y compris devant les bureaux des partis de la CDU, y compris à Berlin, pour s’opposer à la montée des idées de droite et soutenir le maintien des protections en place.

Précédemment, une proposition de l’Union pour un renforcement de la politique migratoire a été adoptée avec les voix de l’AfD.

Un futur incertain pour Merz

Demain, Merz se retrouvera face à une nouvelle décision cruciale. Il prévoit de soumettre un projet de loi visant à limiter les flux migratoires à un vote. Le SPD et les Verts s’y opposent fermement. Une nouvelle majorité pourrait à nouveau nécessiter le soutien du FDP, du BSW et de l’AfD.

Si l’Union poursuit son plan, cela pourrait effectivement impliquer un nouveau vote avec l’AfD, aggravant ainsi les fractures au sein du camp démocratique. Si l’Union se retire, Merz pourrait être perçu comme quelqu’un de faible, s’étant incliné face aux critiques.

Même si le projet de loi de l’Union passe au Bundestag, il sera probablement rejeté au Bundesrat. Les régions dirigées par l’Union plaident pour une coopération démocratique sans l’AfD.

Cela ressemble à un cri de désespoir à la dernière minute : ‘Tous les partis qui ont de bonnes intentions pour la démocratie…’

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