Sven Regener, leader du groupe « Element of Crime » et auteur, explore la mélancolie à travers sa musique et ses écrits. Il considère l’art comme un moyen d’offrir une nouvelle perspective sur la vie, souvent perçue comme une énigme sans réponses. Regener évoque l’importance de la tristesse dans l’art, tout en affirmant que la musicalité imprègne son style littéraire. Son parcours artistique, riche et varié, témoigne d’une passion indéfectible pour la création sous toutes ses formes.
Un Univers Musical et Littéraire Unique
Drôle, chaleureux et inimitable, Sven Regener a su créer un son qui lui est propre. En tant que leader du groupe « Element of Crime » et auteur de « Herr Lehmann », il partage sa vision unique de la narration et de la mélancolie, une mélancolie qui peut paradoxalement apporter de la joie.
La Musique Comme Échappatoire
Sur votre dernier album, vous déclarez : « Nous n’avons pas de solution, nous avons des chansons. » Cela semble être une façon de répondre aux défis de la vie, qui peuvent parfois sembler accablants, n’est-ce pas ?
Sven Regener explique que ce n’est pas tant une question de réponses, mais plutôt de narration et d’engagement. L’art, selon lui, permet de créer un nouvel univers d’expériences, offrant un regard frais sur ce que l’on perçoit comme des situations banales. C’est ici que l’art joue un rôle essentiel.
Il évoque également la créativité allemande dans le domaine artistique, soulignant que bien que l’art puisse avoir de la valeur économique ou intellectuelle, son essence réside dans sa capacité à nous réconcilier avec notre existence.
Pensez-vous qu’il n’y a rien à résoudre dans la vie ? Pas de morale à en tirer ?
Regener évoque la vie comme une grande énigme, une série de questions sans réponses. Il préfère raconter des histoires de personnes réelles plutôt que d’utiliser des personnages stéréotypés. Cette approche lui permet de se distancier de la misère de sa propre existence.
Dans votre essai « Entre dépression et humour », vous affirmez que « l’homme est un animal mélancolique ». La musique de « Element of Crime » est souvent perçue comme mélancolique, voire triste, un compliment ou un malentendu ?
Au début, cette étiquette de tristesse les gênait, mais ils ont vite réalisé que leur public s’amusait énormément lors des concerts. Regener souligne que même la tristesse peut être belle dans l’art, tout comme l’horreur peut divertir.
Vous pensez parfois à Monsieur Lehmann ?
Oui, tout le temps. Il est devenu comme un ami cher. Regener ressent une forte identification avec lui, tout en reconnaissant qu’il s’identifie également à presque tous les personnages de son roman, « Herr Lehmann », qui a marqué le début de sa carrière littéraire.
Vous avez débuté en tant que musicien et vous écrivez maintenant des romans, des scénarios et des blogs. Existe-t-il un fil conducteur dans votre œuvre ?
En termes de message, il n’y en a pas nécessairement un, mais un élément commun réside dans l’amour du rythme et du son. Regener se voit avant tout comme musicien, ayant commencé à écrire des romans vers l’âge de 40 ans. Il souligne que ses livres possèdent une musicalité qui est essentielle à son style littéraire.
Enfin, il mentionne que, bien qu’un groupe avec une longue carrière comme le sien ne puisse pas produire un album chaque année, il a la chance d’explorer d’autres formes d’écriture, ce qui enrichit son parcours artistique.
Cette interview a été réalisée par Barbara Bleisch et constitue un extrait abrégé d’une discussion plus large sur la philosophie et l’art.