Trump envisage d’imposer des droits de douane sur les produits européens, incitant Veronika Grimm à recommander une réponse unie de l’UE, avec des mesures ciblées. Bien que l’impact immédiat sur l’économie allemande soit marginal, des risques de conflits commerciaux mondiaux subsistent. Les secteurs clés, comme l’automobile, pourraient souffrir, tandis que des entreprises allemandes pourraient se déplacer vers les États-Unis pour éviter les droits de douane. La situation reste précaire pour l’économie allemande, déjà en récession.
Le président américain Trump semble s’apprêter à imposer des droits de douane sur les produits en provenance de l’UE, et il est probable que cela se produise bientôt. L’économiste Veronika Grimm préconise une réponse unie des pays européens. Actuellement, l’Allemagne affiche une performance économique relativement solide, selon les experts.
Veronika Grimm encourage l’UE à réagir face aux possibles droits de douane américains par des mesures ciblées, telles que des droits de douane sur des produits emblématiques comme Harley-Davidson, le whisky ou les jeans. ‘L’UE doit adopter une position ferme tout en évitant d’intensifier le conflit commercial,’ a-t-elle déclaré au ‘Rheinische Post’. Elle insiste sur l’importance d’une action collective plutôt que de s’appuyer sur des accords isolés entre certains États membres. Dans le passé, des réponses ciblées sur des exportations américaines à forte valeur symbolique ont prouvé leur efficacité, notamment vis-à-vis de produits comme Harley-Davidson et le whisky.
Préparer des négociations efficaces
Grimm conseille également à l’UE de se préparer soigneusement aux négociations et de déterminer les domaines où des concessions pourraient être faites sans nuire à leurs intérêts, notamment dans le secteur des importations d’énergie. L’approche de Trump semble suivre un schéma bien connu : ‘Il impose ou menace d’imposer des droits de douane, puis entame des négociations pour obtenir le maximum de concessions.’ L’UE doit être prête, surtout dans le secteur automobile, qui a souvent été ciblé par Trump.
Droits de douane et impacts économiques
Récemment, Trump a annoncé de nouveaux droits de douane sur les marchandises en provenance du Canada, du Mexique et de la Chine, tout en suspendant temporairement ceux concernant le Mexique. Les instituts de recherche économique estiment que ces mesures n’auront pas d’impact significatif sur l’économie allemande pour le moment. Cependant, la situation pourrait changer si des droits de douane étaient appliqués à l’UE. Selon les experts de plusieurs instituts, y compris l’Ifo, l’IfW, le DIW et le ZEW, les effets pour l’Allemagne seraient principalement marginaux dans l’immédiat.
Julian Hinz, directeur à l’IfW, note que bien que des influences négatives telles que l’augmentation des prix et la baisse du pouvoir d’achat soient à prévoir, certaines entreprises allemandes pourraient bénéficier de redirections commerciales. Lisa Flach, économiste à Munich, souligne que les exportations vers les États-Unis pourraient même augmenter, les produits chinois, canadiens et mexicains devenant moins compétitifs.
Malgré cela, le principal risque pour l’Allemagne demeure le fait de devenir la prochaine cible des droits de douane de Trump, selon Flach. Le DIW de Berlin s’attend également à peu d’impact direct, mais avertit d’un risque accru de conflit commercial mondial, ce qui pourrait nuire à l’économie allemande fortement dépendante des exportations.
En cas de guerre commerciale, l’industrie allemande, déjà en récession, pourrait subir des conséquences sévères. Friedrich Heinemann, économiste au ZEW, prédit que l’imposition de droits de douane par Trump toucherait des secteurs clés, notamment l’automobile, l’ingénierie mécanique et l’industrie pharmaceutique.
En outre, la politique de Trump pourrait accélérer le déplacement d’entreprises allemandes vers les États-Unis, attirées par des taux d’imposition plus bas et la perspective d’éviter des droits de douane. Heinemann souligne que les États-Unis disposent d’avantages en termes de flexibilité du marché du travail, de bureaucratie réduite et de coûts énergétiques moindres. L’exode industriel vers les États-Unis est déjà en cours et pourrait se poursuivre sans qu’il soit nécessaire d’imposer des droits de douane supplémentaires.