Sur la croissance et la forme, publié pour la première fois en 1917 puis republié en 1942 par Cambridge University Press, est le changement radical de D’Arcy Thompson par rapport à la zoologie standard. En dehors du champ de la morphologie comparée et de l’évolution, il a cherché à étudier la nature d’un point de vue mathématique. Il s’est tourné à la fois vers des textes anciens et modernes pour rassembler ses observations sur le développement de la forme et de la structure des êtres vivants. Le texte qui en résulte est un traité poétique consacré aux merveilles de la nature.
Ce qui rend ses observations si riches, c’est son examen attentif et son mélange de philosophie, de littérature et de principes mathématiques. Le lecteur peut espérer rencontrer la philosophie de Goethe ou Hegel ou peut-être la mention de Darwin (qui était une connaissance personnelle de Thompson) ou Galilée, entre autres. Mais ce qui rend le texte si remarquable, c’est la fusion ou le mélange du littéraire et du mathématique. En plus d’être un brillant mathématicien et scientifique, Thompson était un enseignant réfléchi. Lorsqu’il discute de la relation d’une sphère à son volume, par exemple, Thompson se tourne vers le personnage de Swift, Gulliver et le monde de tous les jours pour éclairer ses idées.
Ce qui transparaît et ajoute de la valeur à l’œuvre dans son ensemble, c’est l’amour et le profond respect de l’auteur pour la nature et la poursuite de la connaissance. En tant que zoologiste, scientifique et philosophe, Thompson laisse très peu au hasard dans son approche riche et multiforme de l’étude biologique, explorant les concepts de croissance et de forme avec une objectivité convaincante pour tout public.