samedi, décembre 28, 2024

Suda51 évoque ses débuts et son éventuel retour aux jeux narratifs : une réflexion profonde sur la colère des fans

Goichi ‘Suda51’ Suda se distingue dans l’industrie du jeu vidéo par son approche audacieuse et ses récits uniques. Ses débuts avec Super Fire Pro Wrestling Special ont posé les bases d’une carrière marquée par des expériences narratives profondes, comme en témoigne The Silver Case. Avec des jeux comme No More Heroes, il continue d’explorer le lien entre narration et action, tout en cherchant à défier les normes établies et à captiver les joueurs.

La Vision Unique de Suda51 dans l’Industrie du Jeu Vidéo

Pour appréhender l’univers de Goichi ‘Suda51’ Suda, il est essentiel de comprendre sa réputation singulière. Son catalogue de jeux se distingue par des angles inattendus et un esprit audacieux, créant des expériences inoubliables. Il incarne une esthétique punk qui défie les normes de perfection souvent rencontrées dans les blockbusters. En d’autres termes, Suda51 se consacre à la création de véritables classiques cultes. Que ce soit l’univers décalé et le système de tir de Killer7, la violence exacerbée du katana laser dans No More Heroes, ou les intrigues macabres de The Silver Case, chaque titre laisse une empreinte indélébile.

Les Débuts de Suda51 et l’Évolution de Son Style

Comment Suda51 a-t-il atteint ce niveau de créativité? Tout commence avec ses premiers pas dans l’industrie, notamment avec la série Fire Pro Wrestling de Human Entertainment. En 1994, il a coécrit et réalisé Super Fire Pro Wrestling Special. À l’époque, les jeux de combat sur SNES étaient souvent caractérisés par des récits simplistes et des écrans de victoire basiques. Pourtant, il a choisi de raconter l’histoire de Morio Sumisu, un héros si éprouvé par les événements qu’il trouve même la mort après une victoire. Cette fin bouleversante était audacieuse pour son époque et continue de marquer les esprits aujourd’hui.

Suda51 se souvient encore du processus créatif derrière cette conclusion. « J’ai grandi en lisant des mangas sportifs, comme Tiger Mask, » raconte-t-il. « Je voulais transformer un jeu de lutte traditionnel en une expérience narrative plus profonde. » Initialement, il envisageait plusieurs fins, y compris une fin heureuse où Morio devient champion. Cependant, influencé par des événements tragiques comme le suicide de Kurt Cobain, il a choisi d’opter pour une conclusion plus nuancée et complète.

Bien que cette décision ait suscité des réactions mitigées à sa sortie, Suda51 a su transformer cette controverse en énergie créative, se dirigeant vers des jeux d’aventure narratifs avec Twilight Syndrome et Moonlight Syndrome. « Je voulais créer des jeux plus profonds, dignes d’exploration, » explique-t-il, montrant son désir d’élever le niveau narratif dans le jeu vidéo.

En 1998, Suda51 a fondé Grasshopper Manufacture, le studio qu’il dirige encore aujourd’hui. Leur premier jeu, The Silver Case, se concentre sur un tueur en série et propose un récit complexe à travers deux fils narratifs interconnectés. Suda51 admet que l’atmosphère du jeu s’est développée naturellement, résultant d’un processus collaboratif visant à créer une expérience immersive.

Avec des titres emblématiques comme No More Heroes, Suda51 continue d’explorer le lien entre narration et action, affirmant que chaque histoire possède sa propre essence. « Il est parfois difficile de transmettre la profondeur d’une histoire uniquement par des visuels, » souligne-t-il. Il reconnaît également que le recours à des éléments textuels permet d’économiser sur les coûts de développement tout en enrichissant l’expérience narrative.

Enfin, lorsqu’on lui demande s’il envisage un retour à un format de jeu plus centré sur la narration, semblable à un roman visuel, Suda51 répond pensivement qu’il y a réfléchi récemment. Bien que ses projets actuels soient qualifiés de « double A » ou « A », il reste passionné par la création de jeux qui défient les conventions et captivent les joueurs.

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