mercredi, janvier 29, 2025

Succession nécessaire chez Julius Bär : Quel avenir après la démission de Romeo Lacher ?

Julius Bär traverse une période de changements significatifs, avec le départ annoncé de son président du conseil d’administration, Romeo Lacher, et l’arrivée d’un nouveau PDG, Stefan Bollinger. Suite à une perte majeure due à des prêts risqués associés à René Benko, la banque doit rétablir la confiance et se recentrer. Le choix d’un nouveau président est imminent, alors que des défis subsistent avec les exigences réglementaires en matière de gestion des risques.

Un Changement Nécessaire chez Julius Bär

La banque privée Julius Bär procède à un nettoyage en profondeur. Romeo Lacher, le président du conseil d’administration, a décidé de ne pas se représenter lors de la prochaine assemblée générale prévue le 10 avril. Cette annonce intervient presque un an après que Philipp Rickenbacher, le directeur de la banque, ait déjà quitté son poste suite au fiasco avec Signa.

La décision de Lacher était attendue. Suite à une dépréciation de 606 millions de francs en février 2024, causée par des prêts risqués accordés au groupe Signa dirigé par René Benko, Lacher n’était plus qu’une figure de proue. Dans ses dernières fonctions, il a trouvé un nouveau PDG pour Julius Bär, Stefan Bollinger, ancien cadre chez Goldman Sachs, qui a pris ses fonctions ce mois-ci.

Un Héritage Complexe à Gérer

« C’est le moment idéal pour un changement au sein du conseil d’administration », a déclaré Lacher dans un communiqué. Selon certaines sources, il avait informé la banque de sa décision l’automne dernier. Parallèlement, la Banque nationale suisse a également annoncé son départ du conseil bancaire en avril.

La débâcle avec Benko est survenue à un moment délicat pour Julius Bär. Les prêts mal garantis accordés à cet investisseur immobilier en difficulté ont coûté à la banque plus de la moitié de son bénéfice annuel en 2023. Cette perte de confiance a incité Julius Bär à se recentrer sur elle-même, alors que de nombreux clients cherchaient une nouvelle banque après la chute de Credit Suisse. Malheureusement, la banque n’a pas su tirer parti de cette opportunité, suscitant la frustration parmi les employés quant à la perte de position sur le marché.

Lacher partage au moins une part de responsabilité, car les instances de contrôle internes étaient au courant des prêts accordés à Benko, y compris le comité des risques, dont il est membre.

Avec son départ, Julius Bär doit maintenant se préparer à un nouveau chapitre. Le choix de son successeur est en cours et devrait être annoncé en mars, en même temps que les invitations pour l’assemblée générale. La banque devra désigner un candidat externe qui saura incarner un nouveau départ crédible aux côtés du nouveau PDG.

Parallèlement, la situation avec Benko n’est pas complètement résolue. Julius Bär attend toujours le verdict de l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers concernant d’éventuelles exigences supplémentaires en matière de gestion des risques. Cela pourrait restreindre la capacité de la banque à attirer de nouveaux clients.

Il est impératif que le nouveau président et le PDG Bollinger travaillent ensemble pour restaurer la confiance et démontrer leur maîtrise des risques. Un retour aux fondamentaux semble essentiel pour naviguer dans cette période complexe et assurer un avenir prospère à Julius Bär.

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