jeudi, janvier 30, 2025

Subventions étatiques : UBS reçoit un soutien annuel d’au moins 2,6 milliards de francs à Berne

UBS bénéficie d’une garantie implicite de l’État, perçue comme essentielle par le public. En 2023, le Conseil fédéral a justifié des aides d’État pour la fusion UBS-Credit Suisse, soulignant les risques d’effondrement de Credit Suisse. Bien qu’UBS affirme ne pas considérer cette garantie comme une subvention, des études indiquent qu’elle pourrait recevoir 2,6 milliards de francs par an. Un projet de loi pour une garantie de liquidité de l’État est en cours d’examen, impliquant plusieurs institutions financières.

La garantie implicite de l’État pour UBS

UBS bénéficie d’une garantie implicite de l’État, un fait qui semble persister dans l’esprit du public. En 2023, le Conseil fédéral a soutenu dans son rapport au Parlement sur les aides d’État pour la fusion entre UBS et Credit Suisse que ces aides étaient justifiées principalement par le risque d’un effondrement désordonné de Credit Suisse, qui aurait eu des conséquences économiques désastreuses. Cela a donné l’impression qu’aucune alternative viable à une restructuration ordonnée n’était disponible. Les décideurs politiques avaient envisagé une nationalisation temporaire de Credit Suisse si la fusion échouait, ce qui souligne la gravité de la situation.

Évaluation des subventions et des notations de crédit

L’ampleur de la garantie de l’État pour UBS dépendra en grande partie de l’existence d’un scénario de crise crédible, où la liquidation de la banque pourrait se faire sans le soutien des contribuables. UBS insiste sur le fait que les autorités de régulation ont confirmé sa liquidité, une affirmation également faite pour Credit Suisse, mais qui avait manqué de crédibilité à l’époque. La question demeure : dans quelle mesure UBS bénéficiera-t-elle de cette garantie implicite ? UBS a déclaré qu’elle ne considère pas cela comme une subvention, mentionnant qu’elle dispose de près de 200 milliards de francs en capital à risque. De plus, les agences de notation ne tiennent pas compte de cette garantie dans leur évaluation de crédit, bien que certaines agences, comme S&P, aient laissé entendre qu’une aide de l’État pourrait être possible en cas de crise.

Des études ont montré que les grandes banques, à la suite de la crise financière de 2008, ont pu se financer à moindre coût grâce à une garantie implicite de l’État. Actuellement, des chercheurs estiment que la probabilité d’un sauvetage par l’État pour les banques d’importance systémique est élevée, et UBS est également perçue comme bénéficiant de cette garantie en Suisse. Une étude de l’Université de Berne estime que UBS pourrait recevoir environ 2,6 milliards de francs par an en subventions, basées sur des données de marché sur les prix des assurances contre le risque de crédit. Ces résultats renforcent l’idée que la garantie implicite de l’État joue un rôle significatif dans le financement des grandes banques, mais son évaluation précise reste complexe en raison des incertitudes méthodologiques.

Alors que la discussion sur la manière de gérer UBS à l’avenir se poursuit, un projet de loi pour une garantie de liquidité de l’État pour les banques systémiques est en cours d’examen. Ce projet inclut non seulement UBS, mais également d’autres institutions financières telles que Postfinance et la Banque cantonale de Zurich. La nécessité d’une aide de liquidité adéquate de la Banque nationale en cas de crise pourrait conduire à des garanties de perte de la part de l’État, mais cela ne s’appliquerait qu’aux institutions en restructuration ordonnée. La question de la prime d’assurance et d’autres détails de cette réforme sont actuellement débattus au sein de la Commission économique du Conseil des États.

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