Steven Globerman: Morneau dénonce le gouvernement Trudeau – puis double ses politiques

La lutte contre la pauvreté des enfants et le changement climatique ne fait pas grand-chose pour augmenter la productivité ou accroître la compétitivité industrielle

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Dans un récent parole devant un auditoire d’affaires torontois, l’ancien ministre des Finances Bill Morneau a sévèrement critiqué les politiques économiques du gouvernement Trudeau. Pendant son mandat, a-t-il dit, le gouvernement a consacré trop d’énergie à trouver des moyens de redistribuer la richesse du Canada et trop peu à essayer d’accroître notre prospérité collective.

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Morneau a souligné la lenteur de la croissance de la productivité au Canada, qui est causée par de faibles niveaux d’investissement en capital et des dépenses relativement faibles en recherche et développement. Dans une délicieuse ironie, il a aussi déploré l’absence de véritable sentiment d’urgence à Ottawa face au manque de compétitivité – bien qu’il n’ait apparemment pas mentionné, et encore moins présenté ses excuses, un discours de 2018 dans lequel il a déclaré que le Canada était l’un des meilleur endroits dans le monde pour démarrer, grandir et investir dans une entreprise. Il n’a pas non plus rétracté une interview avec BNN Bloomberg dans laquelle il rejeté l’idée que le Canada n’est pas économiquement compétitif.

Mieux vaut tard que jamais, Morneau s’est finalement joint à une longue liste d’économistes et de chefs d’entreprise qui conviennent que la baisse des taux d’investissement du secteur privé et de la croissance de la productivité au Canada est un problème majeur constamment minimisé par le gouvernement libéral. Mais ses prescriptions pour résoudre le problème suggèrent qu’il n’accorde toujours pas assez d’attention aux chefs d’entreprise.

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Par exemple, il veut maintenant voir une commission permanente axée sur l’amélioration de la situation du Canada économique croissance – même si une commission axée spécifiquement sur la réduction de la bureaucratie réglementaire et des dépenses gouvernementales inutiles serait plus pertinente. Il est également favorable à un ancrage budgétaire sur les dépenses publiques. C’est une bonne idée en théorie, mais si des limites législatives strictes sur les dépenses découlent du même processus politique qui a produit une telle explosion des emprunts du gouvernement canadien, pourquoi devrions-nous nous attendre à ce que les politiciens les respectent ?

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M. Morneau aurait également pu dire que le transfert des ressources productives du secteur privé vers le secteur public est une prescription pour décourager la prospérité collective. Mais, se livrant à une ironie encore plus inconsciente, en rappelant sa politique la plus fière réalisations en tant que ministre des Finances, il a souligné l’Allocation canadienne pour enfants (ACE) et l’augmentation du Régime de pensions du Canada d’un quart à un tiers du dernier salaire des bénéficiaires à la retraite. Le premier ministre Trudeau, cible indirecte des critiques de Morneau, cite aussi fréquemment l’ACE et les ententes sur la garde d’enfants que son gouvernement a négociées avec les provinces comme exemples de la façon dont son gouvernement a favorisé la croissance économique. Comme Trudeau, Morneau croit apparemment qu’une bureaucratie gouvernementale élargie et des transferts de revenus accrus aident à promouvoir la productivité et la croissance économique.

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Et ils ne sont pas seuls dans cette croyance. Dans un mois de janvier parole au Forum économique mondial, la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a déclaré que le programme «Reconstruire en mieux» de l’administration Biden, qui appelle à une augmentation des dépenses publiques pour la garde d’enfants et à des politiques de promotion de l’énergie verte, représente une «économie moderne de l’offre» et une rupture avec la stratégie prétendument ratée de la déréglementation et de la baisse des taux d’imposition des entreprises.

La pauvreté des enfants et le changement climatique sont des préoccupations légitimes de politique publique, mais y remédier ne fait pas grand-chose pour augmenter la productivité ou accroître la compétitivité industrielle. Si une réglementation gouvernementale poussée et de généreux programmes de soutien du revenu étaient de bons moyens de promouvoir la prospérité collective, Morneau n’aurait pas trouvé d’auditoire pour son discours déplorant les perspectives de croissance du Canada.

Steven Globerman est professeur émérite à la Western Washington University et chercheur principal au Fraser Institute.

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