Stephen Harper : Pourquoi il est temps d’arrêter de négocier avec l’Iran

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Dans l’ombre de la guerre épouvantable de la Russie contre son voisin pacifique, des efforts malavisés pour relancer l’accord nucléaire américano-iranien se sont poursuivis. La naïveté dangereuse des dirigeants occidentaux qui ont laissé l’Ukraine en dehors de l’OTAN sous-tend également les efforts pour conclure des accords avec Téhéran. Il faut espérer que les négociateurs ne reviennent pas à Vienne et que le processus du Plan d’action global conjoint (JCPOA) avec l’Iran soit définitivement abandonné.

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Je me suis prononcé en faveur du retrait américain du JCPOA en 2018 et j’ai longtemps considéré cet effort comme fatalement défectueux. Plutôt que d’arrêter le programme nucléaire de l’Iran, le JCPOA a en fait laissé les mollahs se rapprocher de plus en plus des capacités d’armes nucléaires. Pire encore, l’accord initial de 2015 a servi à enrichir le régime iranien et l’a aidé à financer et à étendre son réseau terroriste qui déstabilise l’ensemble de la région. Un accord renouvelé fournirait une nouvelle injection de ressources au gouvernement iranien, renforcerait sa capacité à menacer ses voisins et favoriserait des activités hostiles à nos intérêts.

L’effort récent pour relancer l’accord a absurdement engagé la Russie en tant que facilitateur clé des négociations, au moment même où ses troupes commettent des crimes de guerre en Ukraine. Pendant ce temps, l’Iran a, comme on pouvait s’y attendre, utilisé les pourparlers pour obtenir des concessions supplémentaires et scandaleuses, telles que le retrait du Corps des gardiens de la révolution iraniens de la liste du terrorisme américain.

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Deux problèmes plus profonds sous-tendent les efforts visant à relancer le JCPOA.

Premièrement, l’approche ne reconnaît pas que le programme nucléaire de l’Iran n’est qu’une manifestation de son idéologie théocratique chiite extrémiste. Cette idéologie appelle des objectifs qui menacent l’ensemble de la région. C’est pourquoi, étape par étape, l’Iran s’est efforcé de construire un empire naissant dans tout le Moyen-Orient : gouvernement chiite et milices en Irak, soutien au Hezbollah au Liban, régime d’Assad en Syrie et prise de contrôle des Houthis au Yémen. . La bonne réponse à un tel extrémisme est la dissuasion, pas l’accommodement. Les dirigeants occidentaux auraient dû reconnaître cette vérité dans le cas de la Russie bien avant le 24 février. Nous ne devons pas attendre un moment tout aussi désastreux avec l’Iran pour le comprendre.

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Deuxièmement, et encore plus troublant, l’obsession d’engager l’Iran a fait perdre de vue à de nombreux dirigeants qui sont nos véritables alliés dans la région, en particulier les pays arabes du Golfe qui partagent nos intérêts fondamentaux en matière de sécurité. Tout comme l’Occident a besoin de leur aide face aux défis énergétiques posés par la dépendance à l’égard de la Russie, ces pays ont besoin de notre soutien face à la grave menace iranienne. Plusieurs d’entre eux ont poursuivi un dégel sans précédent des relations avec l’État démocratique d’Israël, tandis que certains en Occident semblent aller dans la direction opposée. Encore une fois, l’Occident ne reconnaît pas un principe fondamental : vous embrassez des amis volontaires et vous vous opposez à des ennemis implacables, quels que soient les systèmes d’administration interne.

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Le refus de l’administration américaine de nouer des liens avec l’Arabie saoudite en est un exemple alarmant. Le Royaume s’est engagé dans un large éventail de réformes que l’Occident souhaite depuis longtemps : droits économiques et sociaux fortement accrus pour les femmes, liberté de voyager à l’étranger, accélération de la diversification économique grâce à la Vision 2030, répression des acteurs et idéologies extrémistes, etc. Pourtant, il y a un silence de Washington, tout comme Vladimir Poutine travaille des heures supplémentaires pour construire des ponts.

Les dirigeants occidentaux doivent tirer les leçons des erreurs qui ont conduit à l’attaque contre l’Ukraine et commencer à traiter avec le monde en accord avec nos propres intérêts de sécurité. Nous devons revenir à des politiques ancrées dans le concept de la paix par la force. Cela signifie renforcer nos propres capacités, mais aussi travailler plus étroitement avec ceux dont les intérêts sont alignés.

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Un Iran doté de l’arme nucléaire, avec sa vision apocalyptique, serait tout simplement catastrophique pour ses voisins régionaux et la sécurité mondiale, y compris les intérêts de l’Amérique du Nord. Nous devons être pragmatiques et stratégiques pour approfondir la coopération avec ceux qui ont un intérêt existentiel à contenir les dangereux théocrates de Téhéran.

L’échec des pourparlers du JCPOA à Vienne n’est pas une tragédie. C’est une opportunité pour l’Occident d’apprendre de ses erreurs et de choisir une voie plus rationnelle.

• Stephen Harper a été le 22e premier ministre du Canada et est président et chef de la direction de Harper & Associates Consulting.