Durant deux semaines, Bakou accueillera la 29e Conférence mondiale sur le climat de l’ONU, réunissant gouvernements, défenseurs de l’environnement et chercheurs pour discuter de l’application de l’accord de Paris. Alors que les catastrophes climatiques se multiplient, le financement des efforts climatiques devient un enjeu majeur, avec un appel à l’implication des pays émergents. Les États-Unis, sous la présidence de Trump, suscitent des inquiétudes concernant leur engagement, tandis que la Suisse et l’Allemagne plaident pour une coopération élargie.
Durant deux semaines, la dynamique ville de Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan, sera le lieu de discussions cruciales sur le climat. Du 11 au 22 novembre, des représentants gouvernementaux, des défenseurs de l’environnement et des chercheurs du monde entier se réuniront pour la 29e Conférence mondiale sur le climat de l’ONU, axée sur l’application de l’accord de Paris.
Le sujet est plus pertinent que jamais. Les catastrophes climatiques se multiplient, comme l’illustre le drame survenu en Espagne, où plus de 200 personnes ont perdu la vie à cause de tempêtes dévastatrices. De plus, la récente réélection de Donald Trump comme président des États-Unis ravive les inquiétudes, car lors de son précédent mandat, il avait critiqué l’accord de Paris. Lors de sa campagne électorale, il a même laissé entendre qu’il pourrait adopter une position similaire s’il était réélu.
État des lieux : où en sommes-nous ?
L’accord de Paris vise à contenir le réchauffement climatique en dessous de 2 degrés par rapport aux niveaux préindustriels, avec un objectif idéal de 1,5 degré. Cependant, les dernières données des Nations Unies révèlent que les gouvernements sont loin d’atteindre cet objectif, avec des prévisions de réchauffement pouvant atteindre jusqu’à 3,1 degrés.
Il devient urgent de réduire les émissions de gaz à effet de serre de manière plus rapide et plus significative dans les années à venir. De plus, des solutions doivent être trouvées pour atténuer les impacts du changement climatique, nécessitant un financement accru. À Bakou, l’accent sera mis sur la source de ces financements.
Pourquoi le financement est-il un enjeu majeur ?
L’accord de Paris stipule que les pays développés doivent mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici 2025 pour soutenir le climat, faciliter l’adaptation aux nouvelles conditions climatiques et gérer les dommages. À Bakou, l’objectif est de redéfinir et d’étendre ce financement, en établissant des contributions précises et des délais.
Traditionnellement, seuls les pays industrialisés étaient responsables de fournir ces fonds pour aider les nations en développement dans leurs efforts climatiques. Cependant, des pays comme les États-Unis, les membres de l’UE et la Suisse demandent désormais que des pays émergents, tels que la Chine, l’Arabie saoudite ou le Qatar, soient également impliqués dans le financement. La Chine, en particulier, est le plus grand émetteur de CO2 au monde.
Il est important de noter que les décisions au cours de ces négociations nécessitent un consensus total, ce qui signifie que chaque mot et chaque formulation peuvent être sujets à de vives discussions, les pays cherchant à éviter de faire des promesses irréalistes.
Quel impact des États-Unis ?
Avant la conférence de Bakou, les États-Unis ont publié un document de position indiquant que les besoins de financement pour atteindre les objectifs climatiques de Paris dépassent un trillion de dollars. Les États-Unis ont souligné que les fonds publics internationaux ne pourraient pas atteindre ce montant. À Bakou, un des sujets de discussion sera l’implication du secteur privé dans le financement des initiatives climatiques.
La façon dont la nouvelle présidence de Trump influencera l’engagement des États-Unis reste incertaine. Trump a déjà annoncé qu’il souhaitait alléger les réglementations environnementales sur l’industrie pétrolière et gazière. Les observateurs craignent que les États-Unis, sous sa direction, ne se contentent pas de critiquer l’accord climatique, mais envisagent également un retrait de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, ce qui pourrait compromettre leur statut de bailleur de fonds. Malgré cela, une délégation du gouvernement Biden sera présente aux négociations à Bakou.
Quels objectifs pour l’Allemagne et la Suisse ?
Le ministre de l’Environnement suisse, Albert Rösti, représentera la Suisse à Bakou, plaidant pour une expansion du groupe de bailleurs de fonds pour le financement climatique. Tous les pays en mesure de contribuer devraient le faire, en particulier ceux avec des émissions de gaz à effet de serre élevées et une forte performance économique.
Pour l’Allemagne, la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock sera présente. Bien qu’Olaf Scholz ait annulé sa participation suite à des troubles politiques, la ministre de l’Environnement, Steffi Lemke, a exprimé l’espoir d’un engagement clair en faveur de la transition énergétique. L’Allemagne mettra également l’accent sur la nécessité pour des pays comme la Chine de contribuer au financement climatique à l’avenir.
Quelles décisions ont émergé de la conférence précédente à Dubaï ?
Lors de la 28e Conférence mondiale sur le climat, des décisions importantes ont été prises, qui serviront de base pour les discussions à Bakou. Les enjeux climatiques restent cruciaux et nécessitent une coopération mondiale renforcée pour faire face à l’urgence climatique.