L’article explore « Shadows of the Damned », un jeu de survival horror lancé en 2010 par un supergroupe de créateurs emblématiques. Tout en conservant une esthétique unique et un humour décalé, le jeu a été transformé en un shooter plus commercial suite aux exigences de l’éditeur. Bien que sa mécanique de tir soit mise à mal et ses graphismes peu améliorés dans le remaster, il conserve une expérience divertissante, renforcée par une bande-son de Akira Yamaoka et un nouveau mode de jeu attrayant.
Lorsque Shadows of the Damned a été annoncé en 2010, il semblait promettre une expérience incontournable. Ce projet réunissait des figures emblématiques du développement de jeux vidéo : Shinji Mikami, le créateur de la saga Resident Evil, collaborant avec Suda51, reconnu pour son approche unique dans l’univers des jeux japonais, et Akira Yamaoka, le compositeur phare de Silent Hill. Avec un tel alignement de talents, beaucoup s’attendaient à un chef-d’œuvre du survival horror.
Cependant, les contraintes imposées par l’éditeur ont conduit à une version du jeu beaucoup plus axée sur le commerce. Ce qui débuta comme une aventure d’horreur chirurgicale s’est mué en un shooter exubérant, réduisant l’impact des contributions de Mikami et Suda. Malgré ses imperfections, Shadows of the Damned : Hella Remastered a réussi à attirer un public fidèle, tout comme le remaster de Lollipop Chainsaw RePop de Suda 51.
Le joueur fait la connaissance de Garcia Hotspur, incarné par Steve Blum, dont la petite amie, Laura, est enlevée par Fleming, le seigneur des enfers. En tant que chasseur de démons, Garcia s’embarque dans une quête infernale pour sauver Laura et vaincre Fleming. Il est aidé par Johnson, un crâne parlant qui sert à la fois d’arme, de torche et de moyen de transport.
L’écriture de Shadows of the Damned évoque fortement le début des années 2000. Garcia est constamment en train de lancer des blagues, souvent accompagnées de jeux de mots ou de références cinématographiques, avec son acolyte Johnson. Et si vous trouvez le nom « Johnson » pour un personnage se transformant en pistolet un peu osé, attendez de découvrir que son arme principale s’appelle Boner. Le ton impertinent rappelle No More Heroes, mais avec une intensité accrue.
La quête de Garcia pour retrouver sa belle l’emmène dans un shoot à la troisième personne à la manière de Resident Evil 4. Bien qu’il puisse se déplacer librement, la visée amène un effet de zoom qui limite l’agilité. Les démons peuvent facilement encercler le joueur, rendant indispensable le recours à des esquives agiles. La torche de Johnson peut également être utilisée en mêlée pour repousser les ennemis ou pour disperser les foules lorsqu’elle est chargée.
En ce qui concerne le gameplay de tir, Shadows of the Damned présente des points mitigés. La sensibilité de la visée reste un souci dans ce remaster, limité par les choix de réglages. Le rythme rapide des affrontements rend difficile la précision nécessaire pour toucher les ennemis. Les combats de boss sont particulièrement éprouvants, chaque ennemi ayant une vulnérabilité lumineuse à repérer rapidement au moment de l’attaque.
Au fur et à mesure de la progression, les joueurs peuvent collecter des pierres précieuses qui débloquent de nouvelles formes d’armes pour Johnson. Les variantes comme le fusil d’assaut et le fusil à pompe améliorent l’expérience de tir. En particulier, le Monocussionneur à tête de mort s’avère crucial en fin de jeu. Ces armes offrent également des alternatives puissantes à des moments clés de l’histoire.
Une mécanique d’obscurité constitue une interruption bienvenue avec des énigmes. Au fil des niveaux, des zones d’obscurité doivent être éclairées en trouvant des têtes de chèvres lumineuses. Les démons, cachés dans l’obscurité, nécessitent aussi la lumière de Johnson pour devenir vulnérables. Cependant, ces moments de tension sont souvent entachés par des problèmes de caméra et de maniabilité, rappelant les contrôles rigides des survival horrors classiques. Garcia peut sprint, mais il risque souvent de se cogner contre le décor.
Visuellement, ce remaster ne corrige pas l’esthétique datée de l’Unreal Engine 3. Les couleurs vives se mêlent à des teintes délavées de bleu et de gris, créant une ambiance un peu fade. Par ailleurs, des chutes de framerate peuvent survenir à des moments d’intensité visuelle, notamment lorsque Garcia affronte les démons.
Ce qui fait briller Shadows of the Damned, c’est son humour décalé et sa présentation unique. Même si la vision originale de Suda est altérée (il est ici scénariste mais pas réalisateur), l’essence d’un jeu de Suda 51 est toujours présente. Son