Sept contes paradoxaux d’Oliver Sacks


Les livres du Dr Oliver Sacks ne sont pas si faciles à critiquer ou à recommander, du moins pas sans connaître assez bien son compagnon de lecture. Suggérer que les livres de l’auteur traitent d’études de cas de personnes atteintes de déficits neurologiques ne semblerait normalement pas une incitation très convaincante pour un non-clinicien à les lire, sauf que le Dr Sacks fait ces études de cas et les personnes qui manifestent les conditions détaillées dans ils semblent en effet très convaincants.

Oliver Sacks écrit d’une manière qui fait la sienne

Les livres du Dr Oliver Sacks ne sont pas si faciles à critiquer ou à recommander, du moins pas sans connaître assez bien son compagnon de lecture. Suggérer que les livres de l’auteur traitent d’études de cas de personnes atteintes de déficits neurologiques ne semblerait normalement pas une incitation très convaincante pour un non-clinicien à les lire, sauf que le Dr Sacks fait ces études de cas et les personnes qui manifestent les conditions détaillées dans ils semblent en effet très convaincants.

Oliver Sacks écrit d’une manière qui rend sa propre curiosité naturelle et son niveau de fascination pour les personnes profilées les plus contagieuses pour le lecteur en général, ce qui n’est certainement pas une tâche facile. Et comme pour la plupart des auteurs, plus on en sait sur eux, plus cet aperçu de leur personnalité et de leur parcours semble améliorer la lecture de leur travail.

De nombreuses études de cas dans Un anthropologue sur Mars : sept récits paradoxaux apparaît dans Le new yorker magazine mais même s’ils ont été lus précédemment, ils continuent d’être intéressants à la 2e lecture, du moins pour moi car les contes illustrent l’incroyable complexité et l’incroyable diversité des systèmes mentaux et sensoriels humains, ainsi que la capacité d’adaptation face de l’adversité.

Dans certains des profils de ce livre et d’autres du Dr Sacks, les troubles sont organiques, tandis que dans d’autres cas, ils sont le résultat d’un accident ou d’une maladie. Je pense que ce qui transforme les études de cas ou les « contes paradoxaux » pour le lecteur occasionnel, c’est l’attitude toujours pleine d’espoir de l’auteur et la chaleur de son implication personnelle, apparemment jamais confinée à un rôle de médecin/patient mais servant plutôt d’ami/avocat et de compagnon explorateur de la conscience humaine dans ses multiples manifestations.

J’ai eu la chance de rencontrer Oliver Sacks lorsqu’il a pris la parole dans une université locale, discutant plus tard avec les personnes présentes et dédicaçant des exemplaires de ce livre. En personne, Oliver ressemble tellement au portrait de lui par Robin Williams dans la merveilleuse adaptation cinématographique de son livre Réveils, plutôt timide mais pourtant chaleureusement personnelle. Peu de temps après cette rencontre, j’ai également pu rencontrer le Dr Temple Grandin, « l’anthropologue sur Mars » lorsqu’elle a également pris la parole localement pour soutenir son livre. Penser en images.

Mon vif intérêt pour les livres du Dr Sacks provient très probablement du fait que les récits neurologiques ne sont pas pleins de détails cliniques mais semblent toujours résumer l’humanité de l’individu derrière les études de cas. Alors qu’ils seraient difficilement considérés comme des « livres de plage », Sacks est un écrivain doué, fonctionnant presque comme un traducteur et je trouverais ses contes absorbants à lire dans presque toutes les conditions.

Pour illustrer l’étendue de sa portée, Sacks rapporte certaines de ses découvertes à divers syndromes qui ont affligé des auteurs, des artistes et des scientifiques tels que Dostoïevski, Lewis Carroll, Poe, Newton, Strindberg, Paganini, Proust et Van Gogh, entre autres. À titre d’exemple, il cite des études qui attribuent le syndrome de Tourette à Samuel Johnson et Mozart et l’autisme à Bartok et Einstein. Pendant ce temps, la maladie maniaco-dépressive semble avoir été le lot de Robert Burns, Blake, Byron, les Brontë, Baudelaire, Boswell, Berlioz et d’autres, juste pour faire référence à certains des « B » créatifs, comme le dit Sacks.

L’autisme de Temple Grandin est extrêmement limitatif dans la mesure où elle est incapable de comprendre même les réponses émotionnelles « normales » à des événements tels que des couchers de soleil splendides ou de ressentir un sentiment de parenté physique avec les autres, mais cela est en quelque sorte surmonté par son empathie accrue pour les animaux, quelque chose qui a l’a aidée en tant que professeur de sciences animales à concevoir un environnement moins menaçant pour le bétail destiné à l’abattage et à répondre à ses propres besoins en fabriquant une machine à presser, un peu comme un lit de bronzage modifié pour procurer une sensation de chaleur et enveloppante non personnelle contact pour elle-même.

Il y a un peintre daltonien, quelqu’un qui à la suite d’un accident ne peut voir le monde qu’en noir et blanc mais qui continue de sonder ses profondeurs créatives en peignant de merveilleuses images sans couleur, comme filtrer le monde à travers un vieux noir et blanc écran de télévision. Et un homme atteint du syndrome de Tourette, est assez étonnamment capable de surmonter les tics faciaux et les gesticulations incontrôlées, uniquement lorsqu’il travaille comme chirurgien du cerveau ou qu’il pilote son propre petit avion.

A la fin de la version filmée de Réveils, lorsque les patients dormants ou comateux, résultat d’une épidémie d’encéphalite il y a longtemps & qui ont été sous traitement par le Dr Sacks, rechutent après un bref réveil, il ne perd pas espoir et lance presque immédiatement une nouvelle phase de sa tentative de les guérir ou au moins améliorer leur état. Il y a un sentiment similaire en considérant les 7 « contes paradoxaux » dans ce livre, un sentiment non pas d’optimisme irréaliste mais plutôt d’essayer d’élargir les horizons de la compréhension humaine de ceux dont le Dr Sachs a si mémorablement embrassé les conditions.

*Dans mon examen, il y a 4 images du regretté Dr Oliver Sacks, décédé le 30 août 2015 à l’âge de 82 ans.



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