Ce serait plus difficile d’écrire une meilleure histoire que ce qui s’est passé ces quatre derniers jours dans le sud-est de la France. Le 90e Rallye Monte-Carlo, manche d’ouverture de la 50e saison du Championnat du Monde des Rallyes de la FIA, a réuni deux des plus grands pilotes de rallye de tous les temps dans un duel épique qui n’a été décidé qu’à l’étape finale. Lorsque la fumée s’est dissipée, Sébastien Loeb, 47 ans, a remporté sa 80e victoire en rallye WRC. La copilote de Loeb, Isabelle Galmiche, a remporté sa première victoire en rallye WRC à 50 ans et la première victoire d’une femme en 25 ans.
Le statut historique de cette édition Monte a été encore amplifié car cet événement a également été le début du premier ensemble de règles de groupe motopropulseur hybride du WRC. Si les voitures sont plus lourdes sur le papier, elles sont visiblement plus rapides sur les spéciales. Chaque véhicule embarque désormais un moteur électrique de 130 chevaux. La puissance combinée du moteur à combustion et du moteur électrique dépasse les 500 chevaux, créant des moments d’accélération vraiment impressionnants sur les routes de montagne étroites du rallye.
Sébastien Loeb (M-Sport Ford) et Sébastien Ogier (Toyota) ont creusé un écart suffisamment important avec le reste du peloton pour que chaque champion du monde à plusieurs reprises n’ait à se soucier que de l’autre au classement. L’attrition a également éliminé tout concurrent qui aurait pu menacer le duo de tête. Chez M Sport, Adrien Fourmaux a eu son énorme crash vendredi. Le même jour, Gus Greensmith a remporté sa toute première victoire d’étape alors que son coéquipier Loeb a remporté quatre des six étapes de la journée. Samedi, Greensmith a subi un raté de cylindre et une crevaison sur la même spéciale.
Les trois voitures Hyundai ont eu du mal à suivre le rythme des leaders et se sont écrasées samedi. Thierry Neuville a dû ramener sa Hyundai à la base avec un amortisseur avant droit déconnecté. Oliver Solberg s’est écrasé après un manque de concentration. pourtant, Solberg a dû prendre une retraite médicale plus tard parce que le manque de concentration était en fait des gaz d’échappement qui s’infiltraient dans le cockpit. Ott Tänak a empêché sa voiture de plonger d’une falaise et a glissé droit dans une paroi rocheuse.
Dans la même étape du samedi, la dynamique tournait en faveur d’Ogier. Ogier et Loeb ont tous deux choisi de ne pas utiliser de pneus neige ou cloutés alors que le rallye montait en altitude sur des routes enneigées et verglacées. Le pari était de gagner du temps sur le pavé clair de la scène. Loeb a eu du mal à utiliser pleinement le composé super doux tandis qu’Ogier prospérait.
Ogier entame la dernière journée avec un 21.1-deuxième avance sur Loeb. Loeb a pu suivre le rythme d’Ogier sur les deux premières des quatre étapes de dimanche, mais il semblait qu’il devait trouver plus de vitesse pour avoir une chance de reprendre la tête. Loeb n’a pas eu à trouver plus de vitesse car Ogier a subi une crevaison du pneu avant gauche dans l’avant-dernière étape et a dû soigner sa voiture jusqu’à l’arrivée.
Sébastien Loeb a débuté la dernière étape avec 9,5 secondes d’avance. Cédant à la pression, Ogier saute le départ de l’ultime étape et écope d’une pénalité de dix secondes. La pénalité a cimenté la victoire de Loeb, qui aurait de toute façon battu Ogier d’une demi-seconde sur l’étape. Craig Breen de M-Sport était le meilleur pilote à temps plein en troisième position, à près d’une minute et 40 secondes de son coéquipier Loeb. Au cours des quatre jours de l’événement, ce fut honnêtement l’un des rallyes les plus divertissants et dramatiques que j’aie jamais vus. Dommage qu’on ne verra pas les deux Sébastien s’affronter durant toute la saison.