L’avocate Danielle Robitaille a déclaré mardi que 10 joueurs avaient coopéré à une enquête sur l’agression sexuelle en groupe présumée. Les neuf autres sont restés silencieux
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Karen Vecchio a posé la seule question simple et flagrante qui devait être posée après qu’un avocat engagé par Hockey Canada a déclaré qu’elle n’avait pas tenté, il y a quatre ans, d’interroger neuf joueurs qui n’avaient pas encore coopéré à son enquête.
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« Pourquoi pas? » a demandé le député d’Elgin-Middlesex-London.
La réponse était, sans surprise, plutôt juriste.
Danielle Robitaille, une avocate qui a conseillé aux dirigeants de Hockey Canada d’appeler la police lorsqu’ils lui ont fait part, en juin 2018, d’une présumée agression sexuelle collective impliquant ses joueurs après un gala de Hockey Canada, a déclaré que sa propre enquête s’était arrêtée une fois que le jeune femme au centre de la plainte a refusé de participer. Robitaille, de la firme torontoise Henein Hutchison, a déclaré que sans la version des événements de la femme, elle ne pouvait pas demander aux joueurs de hockey d’expliquer ce qui s’était passé. La procédure régulière devait être respectée, a déclaré Robitaille au Comité du patrimoine à Ottawa mardi.
Et ça, semble-t-il, c’était ça.
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Sept mois plus tard, le service de police de London a terminé son enquête sur l’agression sexuelle présumée et aucune accusation criminelle n’a été portée.
Robitaille dit avoir continué, pendant plus d’un an, à voir si la victime présumée accepterait de parler. Ces tentatives ont été infructueuses. Ce n’était pas inhabituel, a noté l’enquêteur. Mais parce qu’elle n’avait pas la déclaration de la femme, Robitaille n’a pas poursuivi les joueurs de hockey plus loin. À part un rapport provisoire qui donnait des recommandations générales à Hockey Canada sur des choses comme servir de l’alcool lors de ses événements, aucun compte rendu détaillé des événements de cette nuit de juin dans un hôtel du centre-ville de Londres n’a jamais été remis au client de l’avocat.
Lorsque les deux principaux dirigeants de Hockey Canada ont témoigné devant le Comité du patrimoine le mois dernier, ils ne savaient même pas combien des 19 joueurs présents au gala de Londres avaient participé à l’enquête Henein Hutchison qu’il avait commandée. On pensait que le nombre était inférieur à six. On pensait que c’était une douzaine ou plus.
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Robitaille a déclaré mardi que 10 joueurs avaient coopéré à l’enquête. Les neuf autres sont restés silencieux.
Et cela, lorsque ce sera au tour de Hockey Canada de comparaître à nouveau devant le comité mercredi, demeure la question simple et flagrante pour ses dirigeants : pourquoi ont-ils laissé ce silence se maintenir? Pourquoi a-t-il fallu quatre ans et le scandale florissant du règlement rapide d’une poursuite pour agression sexuelle pour que Hockey Canada se rende compte qu’il ne fallait peut-être pas accepter les non-résultats d’une enquête incomplète? Pourquoi n’oblige-t-il que maintenant la participation des joueurs qui portaient son logo à la feuille d’érable sur la poitrine?
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Il est certes difficile de trouver une réponse satisfaisante à ces questions. Il y a une raison pour laquelle ces types, notamment le directeur général à la retraite Tom Renney et le président Scott Smith, ne font pas d’interviews avec les médias.
Car même si un tiers enquêteur décide de tout arrêter jusqu’à ce que la victime présumée d’une agression sexuelle accepte de parler, rien n’obligeait Hockey Canada à laisser tomber l’affaire. Ne pourraient-ils pas demander à leur enquêteur de voir ce qu’elle pourrait découvrir d’autre ? Il y avait des accusations d’un crime horrible impliquant ses joueurs. Pourquoi n’épuiseraient-ils pas tous leurs efforts pour découvrir ce qui s’est passé ?
Le témoignage de mardi a suggéré que laisser tomber l’affaire n’était pas une chose exclusive à Hockey Canada. Michel Ruest, directeur principal de Sport Canada, un département du ministère fédéral du Patrimoine, a déclaré avoir été mis au courant d’allégations d’agression sexuelle après que Hockey Canada l’en ait informé à la fin juin 2018. C’était une semaine après que Hockey Canada a appris l’existence de l’incident allégué, et quelques semaines avant que la police de Londres n’ouvre son enquête.
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Et ça, encore une fois, c’était à peu près ça. Il n’y a eu aucun suivi, personne n’a vérifié auprès de Hockey Canada pour savoir si des mesures avaient été prises ou même si les allégations étaient vraies. Le ministre des Sports de l’époque, Kent Hehr, n’a même pas été informé.
Je concéderai que je n’ai jamais travaillé dans la bureaucratie fédérale, mais j’aurais pensé qu’un appel téléphonique de Hockey Canada au sujet d’une possible agression sexuelle à l’un de ses galas — même si tous les détails de l’incident allégué n’avaient pas été partagés – aurait été quelque chose qui installe les klaxons et remonte tout le long de l’organigramme. Au lieu de cela, il ne semble même pas avoir généré de post-it.
Les quelques paragraphes précédents expliquent pourquoi les personnes accusées d’agression sexuelle ont parfois peur de se manifester, par exemple l’infini.
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Les choses se passent maintenant, au moins. Robitaille dit qu’elle a maintenant parlé à la victime présumée et qu’elle a une déclaration détaillée d’elle. Elle prévoit de parler aux joueurs récalcitrants, et Hockey Canada dit qu’ils risquent des interdictions à vie s’ils n’acceptent pas de parler. Renney et Smith seront de retour devant le comité du patrimoine pour tenter de s’expliquer.
L’actuelle ministre des Sports, Pascale St-Onge, ne sonnait pas mardi comme quelqu’un qui est prêt à leur donner beaucoup de mou. Hockey Canada a été occupé au cours du dernier mois à générer des excuses, à rouvrir des enquêtes et à élaborer des plans d’action afin qu’il ne se retrouve plus à faire des chèques, des années plus tard, à quelqu’un qui allègue des actes répréhensibles par des joueurs dans ses programmes.
Mais St-Onge a noté que les personnes qui élaborent le plan d’action, aussi bon que cela puisse paraître, sont en grande partie les mêmes personnes qui étaient là en 2018.
« Sont-ils les bonnes personnes pour mettre en œuvre le plan d’action qu’ils ont proposé ? elle a demandé.
On soupçonne que la ministre a déjà sa réponse.
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