Le prêteur basé à Cleveland a été l’un des plus durement touchés par la crise bancaire de l’année dernière
Contenu de l’article
La Banque de Nouvelle-Écosse a accepté d’acheter une participation minoritaire dans KeyCorp, l’une des banques régionales américaines les plus durement touchées par la crise de l’année dernière, pour environ 2,8 milliards de dollars américains, dans le cadre d’une concentration sur l’Amérique du Nord.
Scotiabank va acquérir 14,9% de KeyCorp, une société basée à Cleveland, en achetant des actions à 17,17 dollars chacune, ce qui représente une prime de 11% par rapport à leur prix moyen pondéré par le volume au cours des 20 derniers jours de bourse, a-t-elle indiqué dans un communiqué lundi. KeyCorp a gagné 13% à 16,48 dollars à 10h05 lundi à New York, ce qui donne à la société une valeur boursière d’environ 15,5 milliards de dollars.
Annonce 2
Contenu de l’article
Scotiabank, dont le siège social est à Toronto, est la banque canadienne la plus présente à l’étranger, mais la plupart de ses investissements à l’étranger ont été réalisés en Amérique latine, où les rendements sont décevants. La banque a annoncé l’an dernier un plan visant à réévaluer certaines de ses participations et à concentrer ses nouvelles dépenses d’investissement sur l’Amérique du Nord et les Caraïbes.
KeyCorp possède environ 1 000 succursales aux États-Unis qui proposent des services de banque commerciale et de détail ainsi que des conseils et des services d’investissement, et gère environ 187 milliards de dollars américains d’actifs. Scotiabank a souligné dans le communiqué l’accent mis par KeyCorp sur les clients commerciaux, estimant que cela correspondait bien à la banque canadienne, qui dispose d’une franchise « bien établie » sur les marchés financiers américains.
L’investissement « augmente considérablement le capital déployé sur nos marchés prioritaires identifiés », a déclaré le directeur général de la Banque Scotia, Scott Thomson, dans le communiqué, ajoutant que « nous sommes impatients d’explorer des opportunités stratégiques mutuellement avantageuses à l’avenir ».
Le directeur financier de la Banque Scotia, Raj Viswanathan, a déclaré lors d’une conférence téléphonique avec les analystes lundi que la banque s’attend à ce que l’investissement génère entre 300 et 350 millions de dollars de bénéfices supplémentaires d’ici l’exercice 2026. Il a également déclaré que le prêteur prévoyait de mettre fin à une remise sur son programme de réinvestissement des dividendes, qu’il utilisait pour lever des capitaux supplémentaires.
Contenu de l’article
Annonce 3
Contenu de l’article
Qualifiant cette décision de « surprenante », John Aiken, analyste chez Jefferies Financial Group Inc., a déclaré qu’il n’était pas certain que les actionnaires de Scotiabank soutiendraient la nouvelle stratégie américaine de la banque. Des rivaux comme la Banque Royale du Canada, la Banque de Montréal et la Banque Toronto-Dominion ont tous acquis des banques américaines au cours des deux dernières décennies.
« Bien qu’il s’agisse d’une approche très différente de celle adoptée par ses pairs pour gagner du terrain sur le marché américain, nous ne sommes pas certains de l’ampleur des synergies que Scotiabank va tirer », a écrit Aiken dans un rapport. « Nous pensons qu’une grande partie de la réaction du marché dépendra des commentaires de la direction lors de sa conférence téléphonique de ce matin. »
Bilan
Pour KeyCorp, cette décision « soulève des questions sur une éventuelle acquisition complète auprès du prêteur canadien à l’avenir », ont écrit les analystes de Bloomberg Intelligence Herman Chan et Sergio Ferreira dans un rapport.
KeyCorp envisage de restructurer son bilan afin de réduire la durée de vie de certains de ses portefeuilles d’investissement. Cette décision remonte à l’année dernière, lorsque les investisseurs ont commencé à se méfier de KeyCorp et de plusieurs de ses concurrents après que la Réserve fédérale a décidé d’augmenter rapidement ses taux d’intérêt, ce qui a entraîné des pertes sur les titres des prêteurs, la valeur de leurs investissements obligataires ayant fortement chuté.
Annonce 4
Contenu de l’article
Avant le gain de lundi, l’action de KeyCorp avait chuté de 16 % depuis le début de 2023, ce qui est à comparer à la progression de 24 % de l’indice S&P 500 Financials.
« Bien que nous continuions d’être à l’aise avec notre position de capital actuelle, nous avons déterminé que l’investissement permet à Key d’accélérer notre amélioration bien communiquée du capital et des bénéfices tout en renforçant notre position stratégique », a déclaré Chris Gorman, PDG de KeyCorp, dans un communiqué séparé.
Scotiabank va acheter environ 163 millions d’actions ordinaires de KeyCorp en deux tranches : un investissement initial de 800 millions de dollars américains, suivi d’un investissement supplémentaire de 2 milliards de dollars américains, qui nécessite l’approbation de la Réserve fédérale. La première tranche devrait être clôturée au cours du quatrième trimestre fiscal de Scotiabank, soit les trois mois se terminant en octobre, le solde de la transaction devant être finalisé au cours de l’exercice 2025.
Recommandé par la rédaction
-
L’ancien directeur financier de la RBC poursuit la banque et nie toute liaison avec un collègue
-
La Banque de Montréal va vendre la dette de Thames Water avec une décote de 30 %
-
La CIBC prévoit embaucher plus de 200 personnes dans les domaines de l’IA et des données
« À notre avis, il s’agit d’une transaction surprenante et attrayante pour KEY, qui lui donne une certaine flexibilité en termes de capital et lui donne les moyens d’améliorer sa croissance organique », ont écrit les analystes de Keefe, Bruyette & Woods, dirigés par David Konrad, dans un rapport. Ils ont suggéré que les actions de KeyCorp augmenteraient, car l’accord montre la confiance de Scotiabank dans les perspectives du prêteur régional.
Contenu de l’article