Sabrina Maddeaux: Que la seule option de Lisa LaFlamme soit la CBC est un scandale en soi

Il y a trop peu de diffuseurs privés au Canada, faute de concurrence

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C’est vraiment une honte nationale que Lisa LaFlamme, l’une des meilleures journalistes féminines du Canada et maintenant ancienne présentatrice en chef de CTV News, ait été forcée de quitter son poste sans ménagement à l’âge de 58 ans. Après 35 ans, LaFlamme dit qu’elle a été « aveuglée » par ses parents décision de la société Bell Média et a annoncé la nouvelle via les médias sociaux en l’absence d’une approbation appropriée à l’antenne.

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Tout cela serait assez bouleversant en soi.

Ce qui aggrave la situation, c’est à quel point la concurrence des médias est sévèrement étouffée au Canada. Perdre le poste de présentatrice de CTV est une chose, mais un problème sous-jacent qui rend le départ de LaFlamme d’autant plus dévastateur est que ses options journalistiques sont plutôt limitées à ce stade – en particulier lorsqu’il s’agit d’obtenir un profil similaire, à fort impact et, oui, rôle bien rémunéré.

Ce n’est pas dû à un manque de talent ou d’âge. Cela se résume à une simple réalité : il n’y a pas beaucoup d’endroits où elle peut aller, en dehors du diffuseur public. À moins qu’elle ne se retrouve à Global, et ils auraient de la chance de l’avoir, les options parmi les radiodiffuseurs privés diminuent rapidement.

Le gentil geste est de dire que nous avons hâte de voir ce que LaFlamme fera ensuite. Le plus percutant serait de se battre pour un paysage médiatique où une poignée d’entreprises de la taille d’un tout-petit ne détiennent pas autant de l’industrie à leur portée.

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Les perspectives de LaFlamme seraient nettement meilleures si elle était une présentatrice américaine du même prestige. Aux États-Unis, les présentateurs de nouvelles, les journalistes et les personnalités des médias changent constamment – parfois par choix, parfois non. Être exclu de votre journal télévisé aux heures de grande écoute ? Il existe un éventail d’autres bulletins d’information, d’émissions de magazines d’actualités, d’émissions matinales, de talk-shows adjacents à l’actualité, ainsi que des opportunités de couverture d’événements spéciaux. Ces options existent au Canada, mais elles sont tellement plus limitées.

Cela ne permet pas seulement aux journalistes licenciés par un employeur de conserver de nombreuses options de carrière, cela permet une plus grande diversité d’opinions et de liberté d’expression, ainsi qu’une plus grande diversité de genre et de race lorsque tout le monde ne se bat pas pour une poignée de places. Cela permet également aux femmes, en particulier, de choisir plus facilement de quitter des environnements de travail toxiques.

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La réaction négative malheureuse envers le remplaçant de LaFlamme, Omar Sachedina, illustre les pièges de l’environnement du Canada où les gagnants raflent la mise. Dans une entreprise médiatique saine et dans un paysage médiatique sain, la carrière de LaFlamme n’aurait pas à faire face à un revers aussi choquant pour que Sachedina progresse.

Les États-Unis ont un avantage démographique indéniable qui se traduira toujours par un écosystème médiatique plus vaste, mais la concurrence limitée du Canada est loin d’être un simple problème de population. C’est un choix.

Une suggestion commune sur les médias sociaux était que la CBC embauche LaFlamme. Cependant, il est difficile d’ignorer qu’un mastodonte financé par l’État qui n’a pas d’objectif défini et qui est autorisé à aspirer les dollars publicitaires du secteur privé fait partie de ce qui nous a amenés à ce malheureux carrefour en premier lieu.

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Radio-Canada devrait compléter une industrie médiatique compétitive, et non la siphonner. C’est un choix de lui permettre de faire cela.

C’est un choix d’appliquer à peine la politique de la concurrence lorsqu’il s’agit de fusions et d’acquisitions de médias. Les quatre principaux diffuseurs canadiens — Bell, Corus, Rogers et Quebecor — sont le produit de multiples fusions, retombées et encore plus de fusions. Oui, le marché américain est également dominé par quatre grands diffuseurs, mais il existe une offre plus solide d’options de médias secondaires et une gamme florissante de médias numériques.

Au Canada, la concurrence est encore plus étouffée par les limites sur la propriété étrangère et les quotas onéreux de CanCon et de diversité qui se soucient moins de créer un contenu attrayant et en demande – le fondement d’une saine concurrence – que de cocher des cases. Les plans du gouvernement fédéral visant à élargir la portée réglementaire du CRTC pour inclure les entreprises Internet ne feront que contribuer à ancrer le statu quo, de la même manière que les subventions gouvernementales aux médias semblent toujours favoriser les médias traditionnels par rapport aux nouveaux concurrents.

Bien sûr, ce sentiment s’applique à de nombreuses industries au Canada. La réalité est que nous sommes devenus trop à l’aise avec les oligopoles et un gouvernement fédéral qui non seulement les autorise, mais assure souvent activement leur domination continue.

Comme toujours, les choix ont des conséquences. L’un peut être l’avenir incertain de la carrière d’une femme journaliste légendaire, mais ce qui est encore plus important, c’est l’effet étouffant de ces choix sur notre discours démocratique.

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