Les médias pro Pékin ont reçu des fonds de sauvetage d’urgence canadiens pendant la pandémie
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Au cours des dernières semaines, il y a eu beaucoup de discussions sur l’ingérence présumée dans le processus électoral du Canada par le gouvernement communiste de Chine. D’après ce que nous pouvons recueillir, à partir de documents divulgués par le SCRS, le Parti communiste chinois aurait tenté d’intervenir pour favoriser les candidats qui étaient favorables à leurs opinions avec des dons illégaux et pour essayer d’aider à vaincre les candidats qui ont pris une position ferme contre le gouvernement chinois.
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Le premier ministre Justin Trudeau ne nous facilite pas la tâche pour savoir si ces allégations sont vraies, mais l’ingérence étrangère dans les élections d’un pays démocratique est une affaire très sérieuse. Cependant, il existe d’autres façons pour les puissances étrangères d’influencer indirectement la politique, et éventuellement les politiques de ce pays, et c’est en essayant d’influencer la couverture médiatique consommée par les populations de la diaspora, généralement dans leur langue maternelle. Bien sûr, ce n’est pas propre à la Chine. De nombreux pays à travers le monde essaient de créer une impression favorable parmi les populations de la diaspora par des formes directes et indirectes de sensibilisation, allant du parrainage d’événements culturels à la tentative d’obtenir une couverture médiatique favorable.
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Mais, comme toujours, le gouvernement communiste chinois prend les choses à un autre niveau. Les deux principales plateformes médiatiques en langue chinoise au Canada, Ming Pao et Sing Tao Daily, sont largement considérées comme favorables au régime chinois. Ils opèrent non seulement au Canada, mais aussi aux États-Unis.
Le journaliste canadien, Jonathan Manthorpe, a enquêté sur l’étendue de l’influence du gouvernement chinois dans les médias canadiens dans son livre de 2019, « Claws of the Panda ». Il documente qu’à la fin des années 1980, Sing Tao est tombé sur les genoux du Parti communiste chinois, lorsque son propriétaire de l’époque a eu des difficultés financières et s’est tourné vers Pékin pour obtenir de l’aide. Par la suite, sur le marché canadien, Sing Tao s’est associé à Torstar Corporation, société mère du Toronto Star, qui détenait la majorité des actions de leur entité commune. En vertu de leur arrangement, Sing Tao avait la permission de traduire et de publier du contenu du Toronto Star.
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Mais, comme Manthorpe découvert, le contenu défavorable au régime de Pékin était souvent réécrit dans des histoires sensiblement différentes de celles apparaissant en anglais dans le Star. La relation entre Torstar et Sing Tao a pris fin l’automne dernier, suite au règlement judiciaire entre les propriétaires de l’entreprise, Paul Rivett et John Bitove, m’a confirmé un porte-parole de Torstar dans un e-mail. Rivett, qui ne fait plus partie de Torstar, continue d’être impliqué avec Sing Tao, qui maintient une grande présence en ligne, mais a cessé la publication imprimée l’été dernier.
De même, Manthorpe documente les liens étroits de Ming Pao, un autre important média chinois, avec les autorités de Pékin. Comme Sing Tao, ils publient du contenu qui est favorable au régime.
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En août 2021, le ministère américain de la Justice forcé Les opérations américaines de Sing Tao pour s’enregistrer en tant qu ‘«agent étranger». Alors que Sing Tao a contesté cette affirmation, le DoJ a estimé que leur activité constituait une tentative d’influencer le processus politique américain. Au Canada, il n’y a pas eu de tentative similaire pour forcer Sing Tao à se déclarer agent étranger. En effet, alors que Sing Tao a été contraint de se rendre propre au sud de la frontière, ils ont continué à appartenir majoritairement à Torstar au Canada pendant plus d’un an.
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Vous pourriez demander, qui s’en soucie? Les maisons de presse peuvent avoir toutes les sympathies qu’elles veulent et c’est au public de décider ce qu’il faut croire et ce qu’il ne faut pas croire. Assez juste, sauf que les choses deviennent plus troubles lorsqu’il s’avère que Sing Tao et Ming Pao ont tous deux bénéficié d’un plan de sauvetage d’urgence canadien fonds pendant la pandémie. Plus précisément, Ming Pao a reçu un peu moins d’un million de dollars et Sing Tao a reçu près de 200 000 dollars. C’est l’argent des contribuables qui est donné à des entreprises de médias au Canada qui se font presque dicter par Pékin.
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S’il y avait le moindre doute sur la proximité de Sing Tao avec le régime chinois, cela a été dissipé le 13 mars, lorsque Karson Choi Ka-tsan, président de Sing Tao News Corporation à Hong Kong, la société mère des sociétés canadiennes et américaines, était nommé en tant que directeur adjoint d’un comité spécial du Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois, un important organe consultatif du parti communiste chinois. L’ancien président de Sing Tao, Charles Ho, occupait un poste similaire et occupait ce poste depuis 1998.
Pendant ce temps, de retour au Canada, Sing Tao est littéralement gravé dans les fondations de la communauté. Le bâtiment de l’École de journalisme de l’Université de la Colombie-Britannique a été doté par la branche caritative de Sing Tao, la Fondation Sing Tao, à la fin des années 1990. Plus récemment, comme nous le savons, le gouvernement chinois a fait des largesses pour créer des Centres Confucius dans tout le monde occidental. Ce type de contribution caritative peut certainement être vu à travers le prisme bénin du soft power chinois. D’un autre côté, cela crée des intérêts acquis dans les démocraties libérales occidentales potentiellement avec une incitation à apaiser les autorités chinoises, ou en tout cas à fermer les yeux sur les activités les plus néfastes du régime de Pékin, que ce soit au niveau national ou international.
En fin de compte, les allégations du SCRS concernant l’ingérence chinoise dans les élections canadiennes ne sont que la pointe d’un iceberg beaucoup plus grand, une tentative des autorités chinoises de façonner le discours au Canada et dans d’autres démocraties occidentales en leur faveur. Il est toujours sage de se rappeler le vieil adage, quand vous voyez quelque chose dans le journal, votre première question devrait être, qui paie pour cela ?
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