Juste ce dont nous avons besoin : une autre émission sur un virus tueur anéantissant une grande partie de l’humanité. Au moins cette fois Shakespeare survit.
Ce qui reste du monde, dans le haut Midwest en tout cas, est une scène pour la Traveling Symphony, une caravane hétéroclite d’artistes dans Station onze, une adaptation en 10 parties décousue mais parfois transcendante du roman acclamé d’Emily St. John Mandel. (Les trois premiers épisodes, qui sillonnent une chronologie de 20 ans, seront diffusés jeudi, le reste tombant par lots au cours des quatre prochaines semaines.)
La série s’ouvre sur une production malheureuse de Le Roi Lear (avec Gael Garcia Bernal de courte durée) la nuit où le monde se termine pour la plupart, mais Hamlet est l’événement principal, métaphoriquement et littéralement, lorsque l’histoire reprend deux décennies plus tard. Unissant ces fils est Kirsten, d’abord vue comme une enfant actrice (la formidable Matilda Lawler) laissée en attente dans les coulisses alors qu’une catastrophe se profile, puis à l’avenir en tant que joueur vedette de la Symphonie, actuellement en tête d’affiche en tant que Melancholy Dane, joué par Arrêter et attraper le feule mercuriel Mackenzie Davis.
Kirsten protège farouchement sa troupe après avoir croisé le chemin d’un prophète autoproclamé (Daniel Zovatto) dont l’évangile « Il n’y a pas d’avant » dérive d’un lourd roman graphique de science-fiction intitulé Station onze. La genèse particulière du livre est l’une des nombreuses histoires liant le grand nombre de personnages, y compris une star de cinéma distante (Caitlin FitzGerald) bloquée dans un aéroport régional qui devient un microcosme de la société, et le sympathique Jeevan (Himesh Patel), qui est devenu le petit Kirsten gardien par inadvertance dans les premiers jours de la peste.
« Si prétentieux ! » Jeevan hurle à propos de Station onze– la bande dessinée, pas la série – tard dans l’histoire, et je suis enclin à être d’accord, même si j’aimerais croire que lorsque le pire arrivera, le monde s’accrochera au pouvoir de connexion de l’art plutôt que de succomber à celui de l’humanité pires instincts, comme on le voit trop souvent dans des séries comme Les morts qui marchent. Dans le créateur de la série Patrick Somerville (Maniaque, fait pour l’amour) vision, il peut y avoir des fanatiques, mais pas de zombies.
Du coté positif, Station onze est l’une des rares séries post-apocalyptiques où tout est (presque) bien qui finit bien.
Station onze, Première en série limitée, jeudi 16 décembre, HBO Max