Ovoici la maison? Sait-on jamais vraiment à quoi nous appartenons ? Telles sont les questions qui animent gal-dem le premier roman de la fondatrice Liv Little, Eau de rose. En son centre se trouve Elsie Macintosh, une poétesse gay de 28 ans d’origine guyanaise noire qui a quitté la maison de ses parents à Bristol après en avoir eu assez de s’occuper de ses frères jumeaux et s’est installée seule dans le sud de Londres. Le livre s’ouvre le matin où Elsie est expulsée de son appartement.
Pendant la majeure partie du livre, Elsie se tient au bord d’un précipice, regardant vers le bas. Elle est sans emploi et se retrouve à vivre avec sa meilleure amie, Juliette. Pendant longtemps, les compliments sur la poésie d’Elsie « ne se convertissent pas en argent ou en opportunités ». Encore Eau de rose n’est jamais lugubre ou ennuyeux. Little a une touche pour contrebalancer la tragédie avec de l’humour et des moments de joie réelle et entraînante. C’est un tel soulagement de voir les femmes dans la vie d’Elsie – Juliet, l’amie sexuelle d’Elsie Bea, sa grand-mère maternelle, ainsi que son amie lesbienne plus âgée Maggie – la faire avancer. Pensez aux boissons, à la séance de fléchettes impromptue et aux portions de curry de chèvre. Pensez à acheter de la lingerie et à créer des liens Course de dragsters de RuPaul. C’est aussi un plaisir de lire la poésie crue et sincère d’Elsie (écrite pour le livre du poète parlé Kai-Isaiah Jamal) ou les scènes de sexe rafraîchissantes et originales que Little fonde sur le jeu, le consentement et la réciprocité.
Mais Eau de rose est présenté comme une histoire d’amour, Elsie prend son temps pour comprendre comment aimer. Quand elle le fait, le roman devient puissamment, presque insupportablement émouvant. Quand Elsie lit sa poésie lors d’un événement qui lui vaut un contrat d’édition, elle lit aussi pour conquérir Juliette, sans vraiment le savoir. Et plus tard, lorsque Juliette est admise à l’hôpital après un accident, Elsie est là à ses côtés, jour après jour angoissant. Eau de rose est une belle ode à l’amour et à l’amitié queer, et un rappel que la connaissance de soi s’acquiert souvent en compagnie des autres.