OSouvent appelée « l’armée oubliée » de la seconde guerre mondiale, la 14e armée britannique, composée d’unités des pays du Commonwealth, a servi dans la campagne de Birmanie. Quatre-vingt-dix mille soldats ouest-africains ont combattu dans le cadre des 81e et 82e divisions. Les Nigérians constituaient plus de la moitié de la force.
Inspiré par les récits de sa grand-mère sur les jeunes hommes de son village qui sont partis à la guerre et ne sont pas revenus, le deuxième roman de Rosanna Amaka explore le sort peu connu de ces combattants et leur traitement ultérieur par les autorités britanniques. Je ne me souviens que de Biyi Bandele garçon birman (2008) abordaient auparavant le sujet dans la fiction.
Un Igbo, Obi grandit dans l’est du Nigeria dans la pauvreté rurale. Contrairement à ses amis, il accepte le statu quo, ne remettant jamais vraiment en cause les puissances coloniales. En 1938, il s’engage dans l’armée car il cherche à impressionner Rose, la camarade de jeu d’enfance qu’il adore. Mais elle n’a aucune envie de se marier et déménage à Lagos pour devenir infirmière. Lorsqu’elle tombe enceinte, l’intervention héroïque d’Obi lui permet de poursuivre sa carrière.
Leur histoire d’amour étend la crédibilité et j’aurais aimé en savoir plus sur les émeutes des femmes Aba de 1929 et les manifestations d’après-guerre – Amaka a clairement fait ses recherches. La répétition ralentit parfois le récit et elle a tendance à nous informer des sentiments de ses personnages plutôt que de laisser leurs actions parler pour eux. Mais lorsqu’elle se tourne vers le racisme et les vies gâchées de la guerre et de ses conséquences, son récit s’envole.
Des milliers de personnes ont perdu la vie en Birmanie. A leur retour, les survivants n’ont eu aucun soutien psychologique ou financier. Les pensions généreuses qui leur avaient été promises ne se sont jamais concrétisées et ils ont dû lutter seuls contre le SSPT. Un tel traitement choquant a contribué à stimuler le mouvement d’indépendance du Nigéria.
Bien que Rose et le ciel de Birmanie n’a pas la puissance émotionnelle de ses débuts impressionnants, Le livre des échos, la perspective d’Amaka est rafraîchissante. Elle exprime de manière vivante comment l’injustice historique du colonialisme continue de se répercuter au fil des décennies.