Verso Books a publié un ouvrage fascinant sur l’impact des jeux vidéo, Everything to Play For de Marijam Did, accompagné de sessions de streaming avec des créateurs. Robert Kurvitz, directeur de Disco Elysium, y partage ses réflexions sur Fallout, le qualifiant de chef-d’œuvre artistique. Il évoque des thèmes politiques et sociaux, tout en soulignant l’importance des interactions humaines dans l’art. Kurvitz, avec son studio Red Info, fait face à des enjeux juridiques concernant les droits de Disco Elysium.
Un Nouveau Regard sur le Monde des Jeux Vidéo
Verso Books, un éditeur indépendant, a récemment lancé un livre captivant intitulé Everything to Play For: How Videogames are Changing the World de Marijam Did. Pour célébrer cette œuvre, Did a organisé des sessions de streaming en direct avec différents créateurs de jeux. Au départ, elle a joué à Wolfenstein: Youngblood aux côtés de Josh Sawyer, puis s’est plongée dans l’univers du premier Fallout avec Robert Kurvitz, le directeur de Disco Elysium, tout en abordant des thèmes comme la politique et l’art.
Des Réflexions Profondes sur Fallout
Kurvitz est un fervent admirateur du premier Fallout, une opinion largement partagée par ceux qui apprécient le jeu. Au cours du stream, il déclare que le système de création de personnage est ‘la meilleure chose sur Terre’ et souligne l’importance d’un cadavre en costume de Vault trouvé dans la grotte de tutoriel, qui révèle que d’autres aventuriers ont précédé le joueur dans les Terres désolées à la recherche d’une puce d’eau. Ce récit dès les premiers instants du jeu montre à quel point l’univers de Fallout est riche.
À la fin de la diffusion, les spectateurs ont eu l’occasion de poser des questions, y compris celle-ci : Quel Fallout serait le préféré de Karl Marx ? ‘Sans aucun doute, le deuxième Fallout,’ répond Kurvitz avec assurance. ‘Le premier Fallout est une œuvre d’art qui évoque une annihilation presque biblique. L’humanité est à genoux, et cela rend d’autres narrations post-apocalyptiques presque risibles—à l’exception de certaines œuvres plus sombres. En revanche, le deuxième Fallout explore les dynamiques commerciales et sociales entre les colonies.’ Il est convaincu que Marx n’aurait eu aucune estime pour les jeux de Bethesda, affirmant que son opinion est uniquement celle de Marx et non celle d’autres.
Bien que la conversation aborde des thèmes politiques et philosophiques, Kurvitz décrit Fallout comme un Gesamtkunstwerk avant même que la vidéo n’atteigne quinze minutes. Il s’amuse également de la mort humoristique d’un rat, affirmant que ‘Fallout possède des sons violents incroyables. Ce n’est pas aussi intellectuel que certains le prétendent.’ Tout cela, tandis qu’il porte des oreilles de chat sur son casque, rappelant que la beauté est essentielle dans des temps difficiles.
La discussion fait également un détour vers Disco Elysium, où Kurvitz partage sa vision sur l’art. Selon lui, la véritable valeur de toute œuvre, qu’il s’agisse d’un jeu vidéo ou d’une autre forme, réside dans les connexions humaines qu’elle crée. ‘L’art est comme un feu de camp,’ dit-il. ‘Il doit y avoir des gens autour pour en discuter, sinon cela n’a pas de sens.’ Did le cite en riant, tandis que Kurvitz admet que ses métaphores, bien que percutantes, ne signifient pas toujours ce qu’elles semblent indiquer. Il pense que l’impact de Disco Elysium provient des interactions entre les joueurs qui échangent leurs expériences.
Kurvitz, accompagné de ses collègues Helen Hindpere et Alexander Rostov, a formé un studio nommé Red Info. Leur dernier statut mentionnait une bataille juridique avec le Studio ZA/UM concernant les droits sur Elysium, ayant même déposé un copyright pour quelque chose appelé Corinthians. Pendant ce temps, le studio ZA/UM continuait de promouvoir des produits dérivés de Disco Elysium.