dimanche, janvier 19, 2025

Risques en mer Baltique : Une catastrophe évitée grâce à la flotte mystérieuse de Russie – n-tv.de

Le naufrage du pétrolier ‘Eventin’ en mer Baltique met en lumière les inquiétudes concernant la flotte fantôme russe, souvent impliquée dans des incidents techniques près des côtes européennes. Depuis le début du conflit en Ukraine, environ 70 % des exportations pétrolières de la Russie transitent par ces navires vétustes, posant des risques environnementaux importants. Les sanctions de l’UE tentent de limiter leur opération, mais les opérateurs continuent de trouver des moyens d’échapper à ces restrictions.

Le récent naufrage du pétrolier ‘Eventin’ en mer Baltique soulève des inquiétudes concernant la flotte fantôme de la Russie. Ce n’est pas un incident isolé, car des défaillances techniques sur ces navires vétustes ont souvent mené à des situations critiques près des côtes européennes.

Depuis le début du conflit en Ukraine, les incidents impliquant cette flotte fantôme se sont multipliés. Ces navires, souvent immatriculés sous des pavillons exotiques, suscitent des interrogations quant à leur propriété, leur cargaison et leurs véritables intentions.

Partout où ils naviguent, des événements alarmants se produisent, y compris des actes de sabotage potentiels. Le cas du ‘Eventin’ alimente le débat sur les moyens dont dispose l’UE pour sécuriser ses voies maritimes. Selon Greenpeace, ce pétrolier, âgé de près de 20 ans, fait partie d’une liste de 192 navires en piteux état que la Russie utilise pour échapper aux sanctions liées à son commerce pétrolier. Lors de son interception en mer Baltique, il transportait près de 100 000 tonnes de pétrole.

La flotte fantôme et ses impacts sur les exportations russes

D’après une estimation de l’École de commerce de Kyiv (KSE), environ 70 % des exportations pétrolières de la Russie sont désormais acheminées par cette flotte fantôme. L’incident survenu près de l’île de Rügen met en évidence les dangers associés à ces pétroliers mal entretenus. Un rapport de l’institut économique ukrainien KSE prédit qu’il ne s’agit que d’une question de temps avant qu’un ‘énorme désastre’ ne survienne impliquant cette flotte. En effet, plusieurs incidents récents avec des pétroliers russes délabrés ont déjà eu lieu, laissant la mer du Nord et la mer Baltique à deux doigts d’une catastrophe environnementale.

Le 2 mars 2024, par exemple, le pétrolier ‘Andromeda Star’, âgé de 15 ans, a percuté un cargo plus petit au large du Danemark. Bien que le navire ait subi des dommages, il n’était pas chargé à ce moment-là, car il revenait vers la Russie.

Depuis juin 2024, l’ ‘Andromeda Star’, enregistré sous pavillon panaméen, figure sur la liste des sanctions de l’UE, ce qui interdit son accès aux ports européens. Selon le site spécialisé ‘Täglicher Hafenbericht’, ce pétrolier navigue depuis lors entre le port d’Ust-Luga en Russie et Vadinar en Inde, une ville côtière devenue un important point de transbordement pour le pétrole brut russe. Là, le pétrole est raffiné et réintroduit sur le marché mondial, tout cela dans le respect des lois et sans sanctions.

Les défis de la navigation en Europe

Chaque jour, en moyenne, trois pétroliers fantômes partent des ports russes, selon une estimation du Centre for Research on Energy and Clean Air (CREA) à Helsinki. Cependant, pour acheminer le pétrole des terminaux russes en mer Baltique vers des destinations lointaines comme l’Inde ou des pays consommateurs tels que la Turquie, ces cargos doivent contourner presque toute l’Europe et traverser plusieurs détroits. Au premier semestre 2024, environ 90 millions de barils de pétrole russe ont été transportés à travers les eaux nord-européennes, selon une analyse de la KSE.

Ces voies navigables, souvent étroites et fréquentées, présentent un risque élevé d’accidents maritimes. En mai 2023, un pétrolier de 18 ans a frôlé l’échouement en traversant ces eaux délicates. Le ‘Canis Power’, transportant 340 000 barils de pétrole, a subi une panne de moteur et a dérivé dans des eaux peu profondes avant de pouvoir être redirigé vers un chenal sûr pour des réparations.

Ce pétrolier, immatriculé sous le pavillon des îles Cook, venait du terminal pétrolier de Wyssozk en Russie et semblait se diriger vers Kalamata en Grèce. Ce navire est également sous le coup des sanctions de l’UE. Pour empêcher les opérateurs d’acquérir simplement un autre vieux navire, l’UE exige désormais plus de transparence lors de la revente de navires hors d’usage.

Les sanctions et leurs effets

Ces mesures montrent des résultats tangibles. Récemment, le gouvernement américain a annoncé un nouveau paquet de sanctions, qui a fait passer instantanément 183 navires de la flotte fantôme au statut de ‘patate chaude’, rendant les commerçants et opérateurs portuaires réticents à les approcher. Ces navires, avec leur chargement précieux, sont désormais en partie immobilisés – du moins pour le moment.

Cependant, cette situation reste un jeu du chat et de la souris. Les opérateurs chercheront toujours des moyens de contourner les sanctions, continuant ainsi à poser un risque pour la sécurité maritime et environnementale globale.

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