D’un seul coup, le premier ministre a réussi à attiser la colère de l’élite libérale canadienne
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J’ai de très bonnes nouvelles pour vous, Danielle Smith : ici à Toronto, le centre de l’univers, votre récente loi — la loi sur la souveraineté de l’Alberta dans un Canada uni — est réprimandée, rejetée et ridiculisée.
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Dans le Toronto Star – cette fontaine de sensibilité et de justice sociale – le chroniqueur torontois Andrew Phillips a suggéré que vous aviez l’air de « vous débattre comme un mauvais ivrogne dans un bar » et que votre projet de loi « n’est pas une loi sérieuse .”
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C’est le langage de l’insulte brute, normalement réservé aux égouts les plus sombres des publications anonymes sur Twitter. Mais ce que vous devez comprendre, premier ministre Smith, c’est que vous êtes le premier ministre de l’Alberta, une province de ploucs, de camionneurs et de travailleurs du pétrole (tous les types les plus peu recommandables) et, vu du sommet nuageux de la Tour CN, l’Alberta est un pays de péquenauds rustiques – et donc la cible approuvée d’un langage grossier et d’insultes calculées.
De plus, bien sûr, l’Alberta n’est pas le Québec. Si tel était le cas, une législation protégeant votre économie des impulsions maniaques des fanatiques du réchauffement climatique du gouvernement libéral serait considérée comme une réfutation courageuse de l’ingérence fédérale dans les affaires d’une « société distincte ».
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J’ai d’autres bonnes nouvelles pour vous, premier ministre Smith : le chef du NPD, Jagmeet Singh — celui qui monte deux chevaux : Twitter Singh, qui déplore les libéraux de Trudeau ; et le vrai Singh, facilitateur, protecteur et garant de tout ce que veut le premier ministre Justin Trudeau — est également profondément perturbé par votre législation.
« C’est profondément préoccupant pour moi que les Albertains aient un premier ministre qui ne comprend pas les risques réels auxquels les Canadiens et les Albertains sont confrontés », a-t-il déclaré.
Cher Seigneur. Quelle merveille cet homme. A-t-il même visité une fois Fort McMurray, en Alberta? A-t-il déjà eu une longue rencontre avec des travailleurs de l’industrie pétrolière? Sait-il quoi que ce soit de la province dont il parle avec tant de condescendance ?
Mais Singh sait mieux que Danielle Smith. La suffisance et la condescendance explicites de sa remarque sont un moment spécial dans le déclin du leadership politique canadien. Le chef d’un parti national, sous le joug obéissant et soumis au « parti gouvernant naturel », reproche à un premier ministre de « ne pas comprendre » sa propre province.
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Y a-t-il quelque chose dans l’air d’Ottawa qui affecte ceux qui y sont envoyés et leur fait penser qu’ils sont meilleurs, plus intelligents, plus gentils et plus sages que les malheureux non-entités qui peuplent l’arrière-pays?
En parlant de cela, je pense que le dernier coup de chance que Smith a reçu vient du sanctuaire profond du bureau du premier ministre et de celui pour qui il existe pour servir et défendre, le premier ministre lui-même.
Trudeau n’aime pas la loi sur la souveraineté de l’Alberta. Il n’aime pas ça du tout. Cela seul devrait être un grand coup de pouce pour vous, Premier Smith. De plus, exerçant ses grands pouvoirs divinatoires — peut-être y a-t-il eu une séance — Trudeau a offert cette (étrange) révélation : « Nous savons que les pouvoirs exceptionnels que le premier ministre choisit de donner au gouvernement de l’Alberta en contournant l’Assemblée législative de l’Alberta causent beaucoup de sourcils à lever en Alberta.
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Il y a un certain nombre de personnes à l’écoute de l’humeur et de la pensée des Albertains, et d’ailleurs de l’état de leurs sourcils collectifs. Pourtant, Trudeau et la plupart des membres du cabinet fédéral n’en font manifestement pas partie. Politiquement parlant, pour ce groupe, l’Alberta (et la Saskatchewan, d’ailleurs) est une terra incognita – une terre inconnue.
Et au sujet de l’initiative législative révolutionnaire de Smith, le Premier ministre est allé plus loin, affirmant que même s’il ne «cherchait pas un combat» (ce qui est généralement dit en prélude à un combat), il n’allait «rien retirer de la table. »
Les Canadiens connaissent ce tableau. Et nous savons ce qu’il y a dessus. C’est là qu’ils reposent leurs gourdins préférés. Comme la Loi sur les mesures d’urgence. Comme son invocation est si fraîche dans sa mémoire, il ne devrait y avoir aucun doute sur ce qu’il y a sur cette table que le premier ministre cherchera, si – à son avis – l’Alberta agit de manière truculente, le premier ministre Smith ne recule pas ou s’il pleut un week-end . (Comme nous l’avons vu dans l’enquête, la Loi sur les mesures d’urgence a moins de seuil et plus de surface de glace lorsque le gouvernement veut l’utiliser.)
Voilà donc les trois coups de chance du premier ministre Smith : les experts de l’Ontario méprisent sa législation, et Singh et son partenaire, le premier ministre, s’y opposent désespérément.
Sur un point majeur, elle a – j’écris respectueusement – totalement tort. Plus à ce sujet dans ma prochaine chronique.
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