vendredi, décembre 27, 2024

Rex Murphy: M. Trudeau, les camionneurs méritaient une rencontre

Une simple conversation aurait-elle pu éviter toute l’affaire ?

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Je n’ai pas suivi en détail jusqu’ici l’enquête sur l’invocation de la Loi sur les mesures d’urgence. Comme une prudence raisonnable.

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Je crains un traumatisme par procuration.

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Il y a des histoires qui sont déjà sorties des audiences qui laisseraient la mentalité la plus résiliente et courageuse plonger sous les draps.

Des mois après le départ des « envahisseurs », certains à Ottawa souffrent encore de klaxons « fantômes ». D’autres gardent d’horribles souvenirs de manifestants — évidemment de l’Alberta — assis dans les cabines hautes de leur transport mécanisé, écoutant de la musique country, à quelques mètres du Château Laurier.

Comme cela a été sagement dit, il fallait être là.

Ce fut un moment de l’histoire canadienne qui appartient à la légendaire bataille des plaines d’Abraham, à la guerre de 1812 et (le pays en porte encore les cicatrices) à l’élection de Stephen Harper.

En attendant, il y a quelques questions purement incidentes qui, quand suffisamment de temps s’est écoulé, pourraient être posées. Si, bien sûr, ils ne remuent pas les horreurs de La Nuit des longs klaxons.

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La question 1 est la suivante : pouvons-nous considérer la manifestation des camionneurs comme une véritable nationale urgence?

Pouvons-nous considérer la manifestation des camionneurs comme une véritable urgence nationale ?

Je ne souhaite en aucun cas diminuer la centralité d’Ottawa. Je n’insinuerais même pas non plus que les malaises ressentis par certains dans les étages supérieurs des copropriétés d’Ottawa, ou les flashbacks de 18 roues diffusant de la musique country, ne justifient pas une réponse thérapeutique.

Mais tranquillement, et avec la plus grande empathie, je pourrais me demander si ce qui équivalait à un embouteillage de trois semaines dans quelques rues d’Ottawa et à quelques chants en chœur constituait réellement une menace pour la souveraineté d’une grande nation.

Autrement dit, était-ce seulement un problème d’Ottawa? Par opposition à un défi direct et menaçant à l’ensemble du gouvernement de notre nation, qui seul pourrait justifier l’imposition de la Loi sur les mesures d’urgence.

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La question 2 est assez évidente. Alors que les camions «insurgés» étaient en route vers la capitale, ou même lorsqu’ils sont arrivés, pourquoi y a-t-il eu, absolument, un refus total du premier ministre Justin Trudeau et de son cabinet de les rencontrer?

Est-il même possible de penser que si le gouvernement avait rencontré certains des manifestants, à des conditions convenues, toute cette affaire aurait pu être réglée ? Je ne dis pas que ça l’aurait été. Mais c’étaient des citoyens canadiens après tout, qui voulaient simplement être entendus. Pouvons-nous convenir qu’il est inexplicable qu’aucun représentant du gouvernement canadien n’ait offert de s’asseoir et d’écouter pourquoi tant de personnes avaient voyagé si loin pour faire, ce qu’ils pensaient, une objection raisonnable à certains aspects de la politique gouvernementale?

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Veuillez garder cela dans son contexte.

La loi sur les mesures d’urgence n’est convoquée que lorsque le destin de la nation est en jeu. Cela étant le cas, et la mentalité du gouvernement étant que la protestation des camionneurs équivalait à une éventuelle insurrection – pourquoi n’y a-t-il eu aucune tentative, du tout, pour la désamorcer ? Demander à quatre ou cinq manifestants de s’asseoir et de parler ? Pour voir si le dialogue et l’échange serein pourraient mettre toute cette affaire de côté ?

C’est une chose étrange qu’un gouvernement si attentif au sentiment minoritaire, si éveillé à l’idée d’une compréhension sensible et empathique, si attentif aux voix normalement non entendues, n’ait pas accordé une minute à l’idée de parler réellement avec un ensemble de citoyens canadiens qui ont estimé que leur gouvernement était peut-être allé trop loin dans certaines de ses politiques COVID.

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Pour le dire clairement, une simple conversation aurait-elle pu éviter toute l’affaire ? Quel était le fardeau suprême qui a empêché le premier ministre, face à un coup mortel à la Confédération, dont son imposition de la Loi sur les mesures d’urgence nous dit comment il l’a vu, d’accorder une parole aux manifestants?

Quel était le fardeau suprême qui empêchait le Premier ministre… d’accorder une conférence ?

Il a déjà rencontré des manifestants. Il a posé son genou au sol pour une manifestation Black Lives Matter. Un hommage des plus génuflecteurs. En 2012, il est même allé s’asseoir avec la chef d’Attawapiskat, Theresa Spence, pendant sa grève de la faim.

Voici donc l’écart quantique nécessitant quelques explications. Du refus même de se rencontrer, de parler ou d’écouter (pas de flexion des genoux ici), Trudeau a sauté sur l’imposition de la législation la plus drastique de l’arsenal canadien. Le fils de la Loi sur les mesures de guerre.

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Pas de préliminaires. Pas de réunions. Pas de médiation. Rien.

C’était son appel. Personne d’autre. Aucun premier ministre ne l’a demandé. Aucune police ne l’a fait non plus. Alors pourquoi cet acte, avec tous ses pouvoirs radicaux, a-t-il été invoqué ?

Pourquoi cet acte, avec tous ses pouvoirs radicaux, a-t-il été invoqué ?

Je pense que le gouvernement voulait transformer une manifestation légitime se produisant dans la capitale en une crise nationale existentielle. Ce que, alors et maintenant, tout le monde sait est une exagération ridicule de ce qui était réellement le cas.

Il y a de véritables crises dans ce monde. Il y a des pays qui sont menacés de ravages et de renversement. Il y a de la violence et des désordres civiques. Il y a un vrai chaos. La manifestation d’Ottawa n’a aucun rapport avec ces circonstances.

Et la réponse du gouvernement à une protestation des citoyens de la classe ouvrière a tourné en dérision les véritables périls, les menaces réelles et les terribles désordres auxquels tant de personnes dans ce monde turbulent sont confrontées. Il n’y avait aucune menace. Il n’y a pas eu de violence.

Et par conséquent, l’imposition de la loi sur les mesures d’urgence était – pour être gentil – un vaste dépassement et totalement injustifiable.

La présente enquête devrait rechercher à la fois la motivation derrière l’appel à la Loi sur les mesures d’urgence et pourquoi il n’y a eu aucun effort, pas du tout, pour rendre son appel absolument inutile.

Même si cela signifie que poser de telles questions pourrait provoquer, hélas pour quelques personnes délicates, des frissons post-traumatiques.

Poste nationale

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