Rex Murphy: Les «deux nations» du Canada, pays des prix fous de l’essence

Alors qu’une classe privilégiée applaudit la taxe carbone, le reste d’entre nous souffre

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Benjamin Disraeli était un homme intelligent.

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Il était juif et est devenu Premier ministre d’Angleterre à une époque où, pour sous-estimer de manière extravagante la question, être juif n’était pas un avantage pour briguer le poste.

Il était aussi l’un des grands débatteurs parlementaires, un orateur et un esprit, pendant une grande époque d’éloquence et de répartie politiques.

Ces réalisations à elles seules le placeraient dans une classe bien supérieure aux principaux politiciens de notre époque, ces derniers en particulier qui ont depuis longtemps abandonné le vrai débat en faveur de la récitation par cœur, engourdissant des points de discussion préparés, et qui ont heureusement conjugué une incapacité flagrante à répondre questions avec un refus tout aussi flagrant de le faire.

L’éloquence est un mot mort autant qu’une pratique morte dans la politique moderne. Si vous souhaitez un exemple brutal du déclin de l’adresse politique, considérez qu’il y a environ 150 ans, le président des États-Unis était Abraham Lincoln. Il s’agissait d’un leader largement autodidacte, qui n’avait pas de « atelier de rédaction de discours », qui écrivait ses propres discours et les prononçait sans TelePrompTer. Il a fait tout cela pendant la présidence la plus turbulente de toute l’histoire des États-Unis jusqu’au moment présent, et pourtant a quitté le monde – le discours de Gettysburg, ses premier et deuxième discours inauguraux – des oraisons qui, en style et en puissance, peuvent rivaliser avec les plus hauts exercices d’anglais. Littérature.

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L’éloquence est une pratique morte dans la politique moderne

Joe (allez mec) Biden est actuellement président des États-Unis.

Pardonnez la digression, mais il est toujours agréable de faire une remarque sur Lincoln. Revenons à Disraeli. En plus de sa grande carrière parlementaire, il était également romancier. Et c’est dans l’un de ses romans, Sybil, qu’il parlait des « deux nations » à l’intérieur de l’Angleterre à cette époque : « Deux nations… qui ignorent aussi bien les habitudes, les pensées et les sentiments de l’autre que si elles habitaient des zones différentes, ou des habitants de planètes différentes… »

Deux nations. Disraeli parlait du contraste entre les riches et les pauvres, beaucoup plus marqué alors, quoique toujours présent aujourd’hui. Mais c’est cette phrase « qui sont aussi ignorants des habitudes, des pensées et des sentiments des autres, que s’ils étaient des habitants de différentes zones d’habitants de différentes planètes… » qui retient mon attention. Et son application possible au Canada actuel, post-COVID, en proie à l’inflation, pays des prix fous de l’essence.

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Par exemple, il y a une classe ou un pays au Canada pour qui le maintien d’une taxe sur le carbone sur l’essence, alors que les prix de l’essence atteignent déjà des niveaux records à cause de l’inflation, n’est pas un gros problème. Plus précisément, les membres de cette classe peuvent presque être considérés comme se frottant les mains de joie que les prix de l’essence, du diesel et du mazout domestique aient bondi férocement, car cela correspond si parfaitement à leurs plans et à leurs souhaits – comme ils le disent – sevrer les gens des combustibles fossiles.

Rien ne correspond mieux à l’éco-manie du gouvernement libéral-néo-démocrate qu’une flambée vicieuse du coût de l’énergie fondamentale. Les gars de Davos, les mandarins du GIEC, les jets privés et les participants financés par le gouvernement à tous les grands festivals de résolution du monde, sont tous pour lui aussi. Bien sûr qu’ils le sont. Cela s’inscrit parfaitement dans leurs agendas mondiaux. Et ils n’ont aucune idée du mal que cela cause à ceux qui sont tellement plus bas sur l’échelle économique. Ceux qui sont protégés par le revenu ou le statut des fureurs de l’inflation actuelle sont, selon les mots de Disraeli, « ignorants des pensées, des habitudes et des sentiments de l’autre ».

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Avoir besoin de 150 $ pour remplir une camionnette d’occasion est un gros problème pour beaucoup de gens. L’annulation des vacances d’été en camping-car, surtout après deux ans de semi-quarantaine, est un autre gros problème. Ceux qui conduisent un long trajet pour se rendre au travail parce qu’ils n’ont pas les moyens de vivre près de leur lieu de travail vivent dans un pays différent de celui de la classe qui n’est jamais confrontée à ce dilemme.

Et surtout, ceux qui se targuent de s’inquiéter de l’état du temps en 2100 n’ont jamais goûté à l’angoisse de s’inquiéter de la « fin du mois », c’est-à-dire de l’échéance des factures.

La fracture … est profonde et largement ignorée

Le fossé entre ceux qui établissent les règles, décident des politiques et augmente la taxe carbone et ceux qui ressentent l’impact le plus fort de ces règles et politiques, et de cette taxe, est profond et largement ignoré.

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Les deux années des régimes COVID ont montré cette fracture avec force. Les politiciens, les fonctionnaires, les enseignants et les autres classes professionnelles n’ont pas connu ni ressenti les angoisses de ceux qui ont perdu leur travail, n’ont pas de salaire garanti, n’ont pas de comptes de dépenses et ont dû fermer leurs entreprises familiales. Les politiciens, pour l’amour du ciel, se sont même donné des augmentations.

Le Canada, c’est aussi deux nations à une échelle beaucoup plus grande : provinces centrales contre provinces périphériques, une politique linguistique pour le Québec et une autre pour le reste, l’isolement de l’Alberta du reste du Canada — mais ce sujet nécessite un autre jour.

Laisser la taxe carbone en place et ne pas abandonner la volonté de continuer à l’augmenter jusqu’en 2030 (et d’accueillir tacitement la hausse des carburants essentiels comme étant parfaitement conforme à l’agenda net zéro), est la preuve la plus forte et la plus indéniable que l’on groupe de Canadiens est très déconnecté de l’autre — les Canadiens à faible revenu les moins protégés.

Le souligner est probablement populiste.

Poste nationale

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