Essentiellement, la mission de l’enquête a été remplie une fois qu’il a été clair – et presque admis par les ministres du gouvernement – que les conditions n’avaient pas été remplies
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La Charte des droits et libertés contient la fameuse clause nonobstant. Cet article donne aux provinces le pouvoir de passer outre aux droits autrement garantis par la Charte. Très récemment, par exemple, Doug Ford, de l’Ontario, a invoqué la clause nonobstant pour « annuler » les droits de négociation collective, bien qu’il l’ait finalement retirée. Le Québec, autre exemple, a fait de l’invocation de la clause nonobstant l’un de ses passe-temps juridictionnels favoris.
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Si vous souhaitez un guide pour votre réflexion sur l’enquête récemment conclue sur l’appel de la Loi sur les mesures d’urgence, je suggère la réflexion suivante.
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La Loi sur les mesures d’urgence sert à peu près le même objectif que la clause nonobstant, limitant les libertés que les Canadiens tiennent généralement pour acquises, mais qui est exclusive à Ottawa. Pour mettre un point fin à cela, l’acte (pendant un certain temps) est quelque chose comme le sort d’un magicien noir, mettant dans les limbes de l’impuissance, des restrictions au pouvoir du gouvernement pour limiter les droits qui « ne seraient pas appropriés en temps normal ».
Il s’agit donc d’une arme terrible de l’exécutif, une arme drastique et unique en cas de péril et de menace extrêmes pour la nation canadienne dans son ensemble.
L’enquête, qui vient de se terminer, devait tester si l’invocation de cette arme apocalyptique statutaire était justifiée. La barre contre son invocation, en raison du pouvoir qu’elle donne à l’État, est, à juste titre, extrêmement élevée, bien définie et claire sur le plan de la définition.
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Lorsque Doug Ford a invoqué la clause dérogatoire il y a quelques semaines à peine, divers ministres fédéraux et le premier ministre ont émis des avertissements inquiétants et de graves mises en garde que le premier ministre aurait dû atteindre pour un déploiement spécifique et limité de cette clause. Ce qui a démontré qu’ils appréciaient très clairement l’atteinte à la démocratie et aux droits civils impliquée dans une utilisation même ponctuelle et étroitement ciblée de ses pouvoirs.
L’enquête a-t-elle démontré que l’appel d’Ottawa à l’application beaucoup plus massive et envahissante de la Loi sur les mesures d’urgence — la mère de toutes les clauses dérogatoires était justifié? Avait-il un sens égal de la gravité de ce qui était en cause ?
Clairement non. Il a été établi dès le début de l’enquête que les conditions énoncées dans la loi pour l’invocation de la Loi sur les mesures d’urgence n’étaient pas remplies. A souligner : les conditions énoncées dans l’acte lui-même, en tant que déterminants absolus de sa légitimité, de sa légalité, n’étaient pas remplies.
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En d’autres termes, cette barre haute, ces circonstances définies dans lesquelles seul un gouvernement fédéral pouvait se prévaloir de la législation la plus draconienne des recueils de lois canadiens n’a pas été atteinte.
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Essentiellement, la mission de l’enquête a été remplie une fois qu’il a été clair — et presque admis par les ministres du gouvernement — que les conditions n’avaient pas été remplies, qu’au lieu de cela, d’autres conditions que celles prévues dans la loi elle-même étaient invoquées.
L’enquête est passée très négligemment à côté de ce point évident et totalement significatif, et a entrepris un voyage totalement hors de propos dans toutes sortes de domaines – certains intéressants, certains divertissants, d’autres étranges – mais aucun au point.
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Quelle était l’ambiance à Ottawa pendant la manifestation? Il n’y a aucune référence à « l’humeur » dans la législation. Le ministre des Finances avait-il des craintes personnelles et des fantasmes épouvantables de « ce qui pourrait arriver » si la manifestation n’était pas arrêtée ? Il n’y a aucune référence à des projections spéculatives ou non fondées du ministre des Finances, ou de tout autre ministre d’ailleurs, dans les conditions légales d’invocation de la loi non plus.
Qu’en est-il des appels des présidents américains lors des manifestations canadiennes ? Les auteurs de la Loi sur les mesures d’urgence n’ont prévu aucune pression téléphonique ou autre de la part d’un président ou plus particulièrement de Joe Biden, en tant que précurseur légitime de l’appel au plein pouvoir de l’État canadien.
Ce ne sont là que quelques-uns des divers détours et méandres qui ont diverti les audiences – comme dit, tous intéressants et peut-être divertissants, mais aucun au point; aucun ne se rapportant aux conditions réelles énoncées dans la loi elle-même.
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Ensuite, nous arrivons à la performance des premiers ministres le dernier jour. La performance est un mot choisi ici. Une grande partie des médias et de nombreux experts ont dû penser qu’ils assistaient à une pièce de théâtre. Ils ont donné des critiques à la place de l’analyse. « Hé, il s’est plutôt bien débrouillé là-haut. » Ils ont été très gentils avec certaines réponses étranges – en particulier celle sur les « manifestations visant à modifier ou à renverser la politique du gouvernement ». Au nom de la soupe Campbell, qu’est-ce que toutes les manifestations essaient de faire, sinon changer de politique ?
Mais il n’était pas là pour ruminer sur la nature de la protestation, ni pour offrir sa «sérénité» personnelle après avoir pris la décision fatidique, ou pour parler avec empathie de «ce qui aurait pu arriver» (il a partagé cette fixation avec son ministre des Finances.)
Il était là pour dire si oui ou non les exigences légales pour appeler la législation la plus drastique à la disposition du gouvernement avaient été respectées ou non. Il ne pouvait manifestement pas dire, n’a pas dit et ne pourra jamais dire qu’ils l’étaient.
Ainsi, les rapports selon lesquels il a bien fait, qu’il a montré que la loi sur les mesures d’urgence était « nécessaire », même si elle n’était pas « légale », et que, subjectivement, être « nécessaire » éliminait la nécessité qu’elle soit « légale » n’étaient que de la pure merde. .
Son comportement à la barre n’était pas pertinent, son angoisse personnelle était un détour et ses réflexions mitigées sur tous les autres sujets, une distraction.
Poste nationale