Le Canada est beaucoup plus fort que le gouvernement, donc il le trompe
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Nous avons donc maintenant, du moins pour le moment, un « représentant » parrainé par l’État pour lutter contre l’islamophobie.
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Je dis pour le moment seulement parce qu’il y a des murmures concertés à partir du Québec que l’avocat-militant ainsi nommé est un mauvais choix. Et comme tout le monde le sait, Justin Trudeau a un œil d’aigle pour les alarmes provenant de sa province natale.
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Ainsi, l’élévation de la représentante Amira Elghawaby peut reposer sur un pilier de sable. Ses commentaires d’avant la nomination (dois-je les qualifier de francophobes ?), selon lesquels la « majorité des Québécois » sont influencés par un « sentiment anti-musulman », n’ont peut-être pas été complètement effacés dans l’esprit de la plupart des Québécois par son post-nomination excuses pour eux.
Ils étaient – ces commentaires – plutôt sévères. Comme c’est presque toujours le cas avec les défenseurs-militants pour n’importe quelle cause.
Je sais que je m’égare un peu, mais les militants-avocats – pensez à toute la tribu des inquisitionnistes éveillés – adoptent presque toujours le ton de Jérémie (moins son éloquence) lorsqu’ils espionnent ce qu’ils qualifient de violation de leur code. Ils tremblent de colère et dénoncent avec fureur. Leur certitude, une merveille. Cependant, le temps et les circonstances peuvent faire des merveilles.
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Lorsque Mme Elghawaby a écrit sur le Québec — et d’ailleurs a parlé comme elle l’a fait de la chère honorée reine Elizabeth, dénonçant la monarchie comme un symbole d’« oppression raciale » et son congédiement de la fête du Canada — elle a parlé avec un cœur et un esprit sans mélange avec le l’espoir d’être élevée au rang et au salaire d’être la rapporteure « officielle » du Canada — une autorité approuvée par l’État — pour la cause qui était sa mission.
Il n’y avait alors pas de vent de travers. Pas de provocation donc à interroger son propre langage, à remettre en question ses possibles – ce mot est-il permis – préjugés ? Une autre réflexion secondaire : quelqu’un qui vit pour combattre les préjugés peut-il avoir un préjugé ?
Un autre terrier de lapin, certains militants «anti-préjugés», comme leurs collègues militants «antiracistes», pourraient-ils continuer et abriter leurs propres préjugés?
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Est-ce une hérésie de poser cette question ?
J’apprécie la patience de ceux qui pensent que je mène peut-être à un point ici. Eh bien, en fait, un couple.
Qu’est-ce qui a « déclenché » (un terme du woke) les excuses ? Réponse : le rendez-vous. La réaction du Québec. Et – merveille des merveilles – de la part de certains ministres libéraux (M. Trudeau a-t-il relâché les rênes?) très effrayés de ce que la nomination pourrait faire à leurs chances aux prochaines élections au Québec.
La compréhension de Mme Elghawaby qu’elle pourrait être invitée à l’arrivée de l’autobus punitif libéral (c’est une métaphore) toujours de garde pour placer sous ses pneus toute personne susceptible de troubler la fortune du chef Trudeau et de son équipe obéissante.
Y avait-il un mérite, ou mieux, une profondeur de sincérité dans les excuses ?
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Au moins aurait-il pu s’agir autant de la tentative de M. Elghawaby de sauver sa nomination que d’un véritable changement d’avis ? La question centrale, bien sûr, revient à ceci : était-elle vraiment désolée de ce qu’elle a dit parce qu’elle l’a dit ; ou parce qu’après l’avoir dit, sans prostration et excuses publiques, le travail serait perdu ? Une question difficile, mais juste.
Personne n’a-t-il demandé si le cabinet du premier ministre ou ses nombreux sous-fifres conseillent, ordonnent ou ordonnent des excuses ?
Bien sûr, il n’y avait personne — c’est à cela que servent les panels politiques, et les célèbres guerriers de la tribune de la presse d’Ottawa — pour ne pas poser les seules questions intéressantes et pertinentes.
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Cependant, tout va bien. Nous, le Canada, avons maintenant un représentant spécial pour combattre l’islamophobie. Méconnu du Québec.
C’est un énorme réconfort pour ceux qui sont incapables de faire face aux versements hypothécaires alors que les taux d’intérêt montent en flèche. Un confort massif pour l’Alberta menacée par son industrie la plus vitale. Un beau cadeau pour les Canadiens à faible revenu qui nourrissent leurs batteurs – que la Honda Civic durera pour toujours – avec des prélèvements insolents sur la taxe sur le carbone (les limousines Lincoln de Trudeau et de son doux cabinet ne les sentiront jamais).
Un réconfort pour les personnes blessées et souffrantes assises pendant des heures angoissantes dans les salles d’urgence des hôpitaux en attendant que leur nom soit appelé. leurs enfants soient pris en charge. Un réconfort pour les vétérans de nos forces armées, qui ont répondu à l’appel de notre gouvernement, attendant toujours une attention digne.
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Toutes nos félicitations. J’ai enfin fixé la définition du progressisme.
Cela signifie le rejet de tout ce qui compte, l’indifférence à l’égard de ce qui rend la vie difficile pour la plupart et le mépris des réalités quotidiennes ; s’adressant plutôt à des groupes d’intérêts politiques très particuliers.
Bien joué. Nous avons maintenant un représentant spécial pour combattre l’islamophobie. Une militante-avocate, dont toute la fonction dépendra de trouver ce qu’elle veut le plus voir.
Le Canada n’est pas brisé. C’est une déclaration vide. Le Canada est beaucoup plus fort que le gouvernement qui le trompe. Il viendra un jour où la comédie du progressisme éveillé sera considérée comme une blague terrible et triste.
Poste nationale