Lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’OTAN, présidée par Mark Rutte, les discussions ont révélé des tensions autour de l’Ukraine, avec des promesses de soutien mais peu d’avancées concrètes. Rutte a souligné les menaces globales, notamment la coopération entre la Russie et des régimes comme la Corée du Nord. La nécessité d’augmenter les dépenses de défense a été mise en avant, alors que des préoccupations subsistent concernant les relations avec le nouveau gouvernement américain.
Lors de la première rencontre des ministres des Affaires étrangères de l’OTAN sous la présidence de Mark Rutte, le leader de l’alliance a tenté d’instaurer une nouvelle dynamique. Cependant, il n’a pu offrir à l’Ukraine plus que de simples promesses et a écarté les propositions de l’Allemagne.
Il a fallu un moment aux 32 ministres des Affaires étrangères de l’OTAN pour se rassembler pour la traditionnelle photo de groupe. Des poignées de main chaleureuses ont été échangées, avec la Lituanie et la Suède se retrouvant brièvement dans une étreinte – un moment d’incertitude sur leurs prochains échanges. Pour Anthony Blinken, représentant des États-Unis, cette réunion était une dernière. L’Allemagne et le Royaume-Uni sont arrivés juste à temps, provoquant des applaudissements comparables à ceux réservés aux retardataires lors d’une sortie scolaire.
L’atmosphère était positive à la conclusion de la rencontre, bien que la situation mondiale reste préoccupante. Après deux jours d’échanges, de discours et de négociations en coulisses, le sentiment dominait que le monde est en crise. Mark Rutte a souligné que le rapprochement entre la Russie, la Chine, la Corée du Nord et l’Iran révèle l’ampleur des menaces contemporaines.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a exprimé sa disposition à un cessez-le-feu si l’OTAN garantit la protection des territoires ukrainiens non occupés.
La menace de la guerre russe pour tous
La Russie fournit des missiles à la Corée du Nord et soutient son programme nucléaire, ce qui représente également un risque pour les États-Unis. En conclusion de la réunion, le chef de l’OTAN a déclaré : ‘La guerre illégale de la Russie contre l’Ukraine représente une menace pour tous.’ Ce message vise directement Washington, soulignant que le conflit ukrainien transcende les frontières européennes.
Pour la première fois, Rutte a dirigé cette rencontre des ministres des Affaires étrangères des 32 nations membres. Son approche a été différente de celle de Jens Stoltenberg, réussissant à transmettre même des nouvelles difficiles avec une certaine légèreté, comme s’il offrait un bouquet de tulipes.
Concernant la demande d’adhésion rapide de l’Ukraine à l’OTAN, il a déclaré : ‘Il existe déjà un pont vers l’OTAN, mais il est essentiel de s’assurer qu’Ukraine puisse négocier avec la Russie depuis une position solide.’ Le nouveau président du Conseil européen, Costa, a de son côté promis le début des pourparlers d’adhésion pour 2025.
Propositions pour une présence internationale en Ukraine
Au cours de la réunion, la question des négociations pour parvenir à la paix a été fréquemment abordée. La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a mis en avant les éléments essentiels d’un accord, incluant des garanties de sécurité, l’adhésion à l’OTAN, une présence internationale pour superviser un cessez-le-feu, le retrait des troupes, les enjeux territoriaux, la reconstruction et la gestion des sanctions.
Cependant, Rutte a formulé une légère critique, précisant qu’il ne souhaitait pas ajouter ses propres réflexions aux nombreuses idées en circulation lors de sa déclaration finale. Par conséquent, l’idée de déployer des troupes de paix européennes, incluant des forces allemandes, reste pour l’instant en suspens.
Les discussions sont désormais en cours et la pression sur l’Ukraine risque d’augmenter, en particulier avec le nouveau gouvernement américain. Les intentions de Donald Trump concernant l’Ukraine demeurent cependant floues.
Les ministres des Affaires étrangères de l’OTAN se réunissent également à Bruxelles pour élaborer des stratégies face aux attaques hybrides.
Augmentation des dépenses de défense
Il est évident que les États membres de l’OTAN devront augmenter leurs budgets de défense à l’avenir. Le chef de l’OTAN a souligné cette nécessité de manière amicale mais ferme, précisant que cela va au-delà de la simple dissuasion militaire.
L’alliance fait également face à des menaces internes, allant de la destruction des infrastructures de données à la désinformation, au chantage et à l’instrumentalisation des réfugiés. L’OTAN mise sur la prévention, la formation et la coopération avec les services de renseignement pour faire face à ces défis.
Les États-Unis occupent à nouveau une position centrale dans cet équilibre. Les Européens cherchent à renforcer leurs liens avec l’autre côté de l’Atlantique : Mark Rutte a récemment visité la Floride et le président français Emmanuel Macron a convié Donald Trump, le futur président américain, à l’inauguration de la cathédrale de Notre-Dame, tout comme le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Des temps difficiles pourraient se profiler pour l’OTAN avec le changement d’administration aux États-Unis.
Cette information a été rapportée par Inforadio le 4 décembre 2024 à 14h01.