Stephen Fisher, ancien Marine, lutte contre la bureaucratie du Département des Anciens Combattants pour obtenir des soins médicaux après avoir subi de graves blessures en Irak. Son cas illustre les difficultés rencontrées par de nombreux anciens combattants face à un système défaillant, critiqué pour ses délais d’attente et la qualité des soins. Malgré des améliorations, les statistiques alarmantes, notamment le taux de suicide élevé et l’augmentation des retards dans le traitement des demandes, soulignent l’urgence d’une réforme.
Le Combat des Anciens Combattants pour des Soins de Santé Appropriés
Stephen Fisher a intégré le Corps des Marines des États-Unis après les tragiques événements du 11 septembre 2001. Après avoir effectué trois missions en Irak et survécu à trois bombes artisanales, il a souffert de graves blessures, notamment des lésions nerveuses, une perte de vision et un trouble de stress post-traumatique (TSPT). Ces blessures sont le lourd tribut de son service militaire.
De retour à la vie civile, Fisher a échangé les champs de bataille d’Irak pour un combat tout aussi difficile : celui contre la bureaucratie du Département des Anciens Combattants (VA) pour obtenir les soins médicaux essentiels. Sa première demande a été déposée en septembre 2007, mais le VA a constamment traîné, car Fisher ne pouvait pas se rendre à tous les rendez-vous nécessaires en raison de son emploi à temps partiel comme répartiteur de police. Son combat pour obtenir ses droits se poursuit.
Un Système Défaillant pour Nos Anciens Combattants
La situation de Fisher n’est malheureusement pas un cas isolé. De nombreux anciens combattants qui ont sacrifié tant pour défendre leur pays se retrouvent confrontés à des difficultés similaires. Le VA est souvent critiqué pour ses longs délais d’attente, ses soins de faible qualité et ses installations dégradées, incapables de répondre aux besoins des anciens combattants. Beaucoup d’entre eux affirment que le VA ne comprend pas réellement leurs défis et qu’une réforme en profondeur est nécessaire pour éviter que d’autres soldats ne soient laissés pour compte.
« Je suis coincé dans une boucle où l’on me demande sans cesse des preuves supplémentaires pour des demandes que le VA a déjà négligées », a déclaré Fisher. « C’est un problème qui aurait dû être résolu il y a plus d’une décennie, et cela a traversé plusieurs administrations présidentielles. »
Montgomery Granger, ancien major de l’armée américaine, a également partagé son désespoir face à la situation actuelle. « Nous n’avons pas remis en question nos dirigeants avant d’entrer en bataille, ne sachant pas si nous sortirions vivants. Nous avons simplement agi. »
Wade Miller, ancien Marine, a connu une expérience de soins totalement différente après son retour. Bien qu’il ait reçu des soins rapides dans des hôpitaux militaires pendant son déploiement, il a été déçu par la qualité des soins au Centre Médical VA à Dallas. Le processus d’accès aux soins a été un véritable défi, avec des délais d’attente inacceptables et des lieux de soins souvent éloignés.
Les statistiques sont alarmantes : le taux de suicides parmi les anciens combattants est resté stable depuis 2001, atteignant environ 6 000 en 2022. Granger a souligné que le manque de compréhension des problèmes des anciens combattants au sein du VA peut être un facteur majeur de cette tragédie.
Le traitement des demandes de prestations a également connu une augmentation spectaculaire des retards, passant de moins de 100 000 demandes en 2019 à plus de 250 000 en 2025, selon les données du VA. Les demandes sans avocat sont souvent refusées à presque 30 %.
Bien que des améliorations aient été notées, les délais d’attente pour les soins primaires s’élèvent toujours à 22 jours en moyenne, dépassant ainsi la norme de 20 jours établie par le VA. Il est crucial que des mesures soient prises pour garantir que nos anciens combattants reçoivent les soins qu’ils méritent.