Résumé poétique et description du guide d’étude


La Poétique prétend être une analyse systématique des différents types de poésie. En fait, cependant, la majorité de l’ouvrage est consacrée à l’étude de la poésie tragique, la forme la plus élevée, et traite brièvement de la poésie épique. L’analyse commence par distinguer la poésie des autres formes d’art : contrairement à la musique, la poésie n’utilise que le langage ; contrairement à la prose, la poésie utilise le texte en rythme. Avec la poésie définie, il est nécessaire de connaître son but. La poésie est naturellement attrayante pour les hommes parce qu’elle résonne avec la nature humaine ; avant tout, la poésie est une réflexion sur l’action humaine, et est donc utile dans l’apprentissage, qui est l’instinct principal et le plus élevé de l’homme. Puisque la poésie est issue de la nature humaine, il n’est pas surprenant que les différents types de poésie naissent de différents types d’humains. Les comédies, par exemple, sortent de l’âme d’hommes moins inspirés et moins savants ; la tragédie, en revanche, vient d’hommes aux âmes nobles qui contemplent vraiment l’existence humaine.

Il existe des conventions très spécifiques qui doivent être suivies dans la construction d’une poésie tragique, et nombre de ces recommandations s’appliquent à tout poème narratif. Le poème, par exemple, doit avoir un début, un milieu et une fin bien construits, chacun remplissant son rôle propre. De plus, il doit y avoir une unité dans l’intrigue, de sorte qu’une seule action (même complexe et alambiquée) soit représentée et le poète doit s’assurer de ne rien laisser de côté qui est essentiel à la compréhension de cette action ni d’inclure tout ce qui est superflu. De plus, dans le cas de la poésie tragique, l’auteur doit s’assurer de choisir une action qui inspire des émotions de peur ou de pitié, et l’action représentée doit en être une qui est intrinsèquement digne d’être dans un poème. Si une action insignifiante et dénuée de sens est représentée, le poème, lui aussi, manquera de substance. De plus, alors que de nombreuses tragédies sont jouées pour le public et peuvent ainsi profiter d’effets spéciaux sur scène pour impressionner ceux qui regardent, un poème vraiment bien conçu n’aura pas besoin de telles choses : le plein effet du poème devrait pouvoir être glanés à la simple lecture. Souvent, les mauvais poètes masquent leur produit inférieur avec des productions criardes sur scène. Or l’intrigue de toute tragédie consiste principalement en deux parties : la complication et le dénouement. En d’autres termes, dans toute tragédie, une situation problématique est d’abord créée ou décrite, puis une résolution (bonne ou mauvaise) est obtenue. En plus de se terminer bien ou mal, le dénouement peut aussi impliquer l’ignorance de l’un des personnages – par exemple, un personnage peut être sur le point de tuer une personne sans savoir que c’est vraiment son fils – qui est dissipée avant l’action. se déroule. Une telle fin est la meilleure façon de mettre fin à une tragédie.

Contrairement à la poésie tragique, la poésie épique se déroule à très grande échelle et raconte généralement des histoires d’une ampleur beaucoup plus grande. Alors qu’un poème tragique peut se concentrer sur une lutte politique au sein d’une famille riche, un poème épique peut rendre compte de toute une guerre (ou au moins de certaines parties de celle-ci). Néanmoins, bon nombre des mêmes contraintes qui s’appliquent à la tragédie s’appliquent également à la poésie épique. Par exemple, la poésie épique, malgré sa grande échelle, devrait toujours se concentrer uniquement sur une seule action. Enfin, toute discussion sur la poésie devrait se conclure par une évaluation des différents types de poésie. Il serait facile de penser que la poésie tragique est inférieure à la poésie épique, puisque la poésie tragique est souvent jouée pour un public grossier et sans instruction, mais cela n’est pas intrinsèque à la poésie tragique. En effet, comme on l’a déjà dit, la poésie tragique doit pouvoir se suffire à elle-même comme texte et une représentation ne doit pas, à proprement parler, être nécessaire pour l’apprécier. De plus, la poésie tragique peut traiter des mêmes sujets — ou, du moins, de sujets ayant la même substance — que la poésie épique et, puisqu’elle fait la même chose beaucoup plus brièvement, doit être considérée comme l’art supérieur.



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