Idées et opinions présente les observations du célèbre physicien théoricien Albert Einstein sur le développement de sa discipline universitaire ainsi que ses opinions sur des sujets sociaux aussi divers que la liberté, la religion, l’éducation, la politique, le gouvernement, le pacifisme, le désarmement, le sort du peuple juif, les nazis l’Allemagne et la probabilité d’un holocauste nucléaire.
Lorsqu’il écrit sur les sciences humaines, Einstein est modeste quant à sa renommée mais heureux de partager ses opinions sur le désarmement, l’art et la science, et les abus invités par la richesse. La technologie donne aux gens une sécurité matérielle suffisante pour développer leur personnalité. Suivre les ordres n’annule pas la responsabilité du mal. Chacun devrait être libre de se développer intellectuellement et artistiquement. La religion doit se concentrer sur l’action morale. Lorsque la science et la religion respectent les frontières l’une de l’autre, aucun conflit n’est possible. Moraliser à l’école ne sert à rien ; les élèves sont motivés par l’amour de la vérité.
La Grande Dépression en tant que crise diffère des précédentes parce que la technologie incontrôlée a créé un chômage massif ; le désarmement de l’entre-deux-guerres est essentiel face à la guerre mécanisée ; et plus tard, l’armement atomique intensifie le danger. Deux guerres mondiales ont dangereusement militarisé l’Amérique. La sécurité par une puissance militaire supérieure est une illusion désastreuse. La coopération pacifique est indispensable, réalisée en éliminant la peur et la méfiance, en renonçant à la violence et en donnant aux organes supranationaux le pouvoir de décider des questions de sécurité.
Einstein, avec sa propre judéité, ne voit pas le sionisme comme un mouvement politique mais comme une réalisation de l’idéal social de la Bible, un siège de la vie intellectuelle moderne et un centre spirituel pour tous les Juifs. Le judaïsme n’est pas une croyance, mais la vie juive a un cachet caractéristique. À l’approche de la Seconde Guerre mondiale, les Juifs savent qu’ils souffrent pour une cause sacrée. Le pays de Kant et de Goethe doit se remettre de la « maladie » nazie. Les Allemands sont collectivement responsables de l’élection d’Hitler et ne doivent plus jamais pouvoir menacer l’humanité.
La dernière moitié du livre, « Contributions à la science », traite des relations entre les faits empiriques et les lois générales, la nature des physiciens théoriciens et la théorie de la relativité en tant que bâtiment à deux étages – la « théorie spéciale », s’appliquant à tous phénomènes physiques à l’exception de la gravitation, et la « théorie générale », qui repose sur la théorie spéciale. La théorie spéciale de la relativité reconnaît l’équivalence physique de tous les systèmes inertiels, et l’espace et le temps fusionnent pour produire quatre dimensions aussi rigides et absolues que l’espace de Newton. Les contemporains passent vingt années vaines à chercher une interprétation uniforme du « caractère quantique » des systèmes et des phénomènes. La mécanique quantique a saisi une grande partie de la vérité et sera une pierre de touche pour une future base théorique mais pas le point de départ de celle-ci. Comme le dit Lessing, « La recherche de la vérité est plus précieuse que sa possession ».