The Empty Space est composé d’une série de conférences sur le thème du théâtre écrites et présentées par le célèbre réalisateur et producteur britannique Peter Brook à la fin des années 1960. Les conférences explorent la nature et le but du théâtre, examinent les aspects de la production théâtrale contemporaine et de la philosophie qui empêchent le théâtre de remplir son but le plus efficacement possible, et discutent des façons dont le théâtre pourrait (doit?) Changer pour que ce but soit pleinement réalisé. Au centre du point thématique de l’auteur se trouve l’affirmation selon laquelle la raison fondamentale pour laquelle le théâtre existe est d’éveiller chez un public une compréhension de la condition humaine qu’il était auparavant incapable ou peu disposé à appréhender.
Chaque conférence du livre examine un aspect et/ou une manifestation de la fonction principale et de l’intention du théâtre, ainsi que les manières dont la création théâtrale contemporaine empêche les deux d’être pleinement réalisées. Au début de la première leçon, sur « Le théâtre mortel », l’auteur propose une explication du concept de « l’espace vide » – c’est, selon lui, un terme pour tout lieu dans lequel se déroule le théâtre. À titre d’illustration, il offre des expériences d’avoir vu du théâtre dans des lieux commerciaux somptueux de Londres, à Broadway, des églises rénovées, des salles de bal bombardées en Allemagne et même des salons. Le théâtre, suggère-t-il, se déroule dans tout « espace vide » où un (ou plusieurs) individu(s) regarde un autre individu (s) recréer la vie avec l’intention d’éclairer sa signification – ou du moins un aspect de sa signification. Il présente ensuite plusieurs théories sur comment et pourquoi le théâtre, quel que soit «l’espace vide» qu’il est présenté, réussit ou échoue à remplir cette intention.
Le premier essai examine en profondeur la nature de ce que l’auteur définit comme « le théâtre mortel », ou un théâtre essentiellement ennuyeux et peu engageant. Ce type de théâtre, suggère-t-il, se définit par la passivité – des créateurs, des interprètes (acteurs, metteurs en scène) et du public. Rien ne se passe sur scène pour engager pleinement et de manière stimulante un public ; par conséquent, un public n’est pas engagé du tout. Le deuxième essai examine « The Holy Theatre », ou le théâtre qui, du point de vue de l’auteur, est plus préoccupé par des valeurs spirituelles supérieures qui sont finalement éloignées de l’expérience quotidienne d’un public et sont donc peu engageantes.
Le troisième essai, « The Rough Theatre », explore des techniques qui, selon l’auteur, pourraient être employées à la fois par « The Deadly Theatre » et « The Holy Theatre » pour éveiller le public au pouvoir et à la perspicacité potentiels du théâtre. Ces techniques, suggère-t-il, sont basées sur la spontanéité, l’impulsion et l’expression émotionnelle brute. Il y a un danger, suggère-t-il, à trop s’appuyer sur « le théâtre brut », en mettant trop l’accent sur ses valeurs, ce qui conduit à un manque de profondeur, à un sens superficiel et à un théâtre de sensation plutôt que de perspicacité. Pour avoir un aperçu, écrit-il, les meilleurs aspects du « théâtre brut » doivent être combinés avec le meilleur du « théâtre sacré », une telle combinaison offrant la possibilité de s’éclairer à travers un examen d’incidents de sensation fondés sur des épisodes. de la vie quotidienne. Cette combinaison, soutient-il, était et est idéalement exprimée dans les œuvres de William Shakespeare. Il offre plusieurs exemples de la façon dont Shakespeare a réalisé cette alchimie, et de la façon dont cette alchimie s’est révélée d’une efficacité transcendante au cours des siècles depuis que les pièces ont été écrites pour la première fois.
Cette alchimie, ou plutôt ce que l’auteur considère comme une alchimie, est précisée dans le dernier essai du livre, « Le Théâtre Immédiat ». Ceci, dans la perspective de l’auteur, est un théâtre qui combine le brut et le sacré dans une expérience qui apporte l’illumination de la vérité et de l’expérience humaines à un public d’une manière immédiate, viscérale, parfois subconsciente mais toujours révélatrice. Cet essai explore plusieurs techniques potentiellement utilisables par les praticiens du théâtre de toutes disciplines (créateurs, acteurs, metteurs en scène et critiques) afin de rendre le théâtre à la fois personnel et sociétal pertinent. L’application de ces techniques, conclut-il, servira également à la fois le théâtre et la société en termes de maintien de l’évolution du théâtre – car à mesure que la vie change, l’expérience et le potentiel de connexion avec une vérité humaine plus profonde telle que décrite (par les praticiens) et vécu (par le public).