Quand La Case de l’oncle Tom; ou, La vie parmi les humbles a été publié pour la première fois en 1852, personne – et encore moins son auteur, Harriet Beecher Stowe – ne s’attendait à ce que le livre fasse sensation, mais ce roman anti-esclavagiste a pris d’assaut le monde. Il allait devenir le deuxième livre le plus vendu au monde au XIXe siècle, juste derrière la Bible, et il a déclenché une vague de critiques et d’éloges. Stowe avait écrit le roman en réponse à l’adoption en 1850 de la loi sur les esclaves fugitifs, qui punissait ceux qui aidaient les esclaves en fuite et diminuaient les droits des esclaves fugitifs et libérés. Espérant inciter ses compatriotes américains à protester contre cette loi et l’esclavage en général, Stowe a tenté de dépeindre «l’institution de l’esclavage telle qu’elle existait». En effet, La Case de l’oncle Tom était presque unique à l’époque dans sa présentation du point de vue des esclaves.
Le roman de Stowe raconte les histoires de trois esclaves – Tom, Eliza et George – qui commencent ensemble dans le Kentucky, mais dont la vie prend des tournures différentes. Eliza et George, mariés mais appartenant à des maîtres différents, parviennent à s’échapper en territoire libre avec leur petit garçon, Harry. Tom n’a pas cette chance. Il est séparé de sa femme et de ses enfants. Tom est d’abord vendu à un gentil maître, Augustine St. Clare, puis au diabolique Simon Legree, aux mains duquel il rencontre la mort. Stowe s’est appuyée sur des images de la vie domestique, de la maternité et du christianisme pour capturer le cœur et l’imagination de son public du XIXe siècle. Malgré la controverse critique entourant le livre, les personnages de l’Oncle Tom, Little Eva et Simon Legree ont tous atteint un statut légendaire dans la culture américaine. Souvent appelé sentimental et mélodramatique, La Case de l’oncle Tom demeure néanmoins un puissant exemple d’indignation morale face à l’inhumanité de l’homme envers l’homme.