JM Coetzee Terres crépusculaires, publié en 1974 en Afrique du Sud, n’est en fait pas un roman mais plutôt deux courtes nouvelles qui partagent un thème commun. Ce thème est une exploration du pouvoir, ou de son absence, selon le côté où vous vous trouvez. Il s’agit du pouvoir de gouverner pour lequel on se bat dans la guerre, ou du pouvoir qui s’exerce dans les préjugés contre un groupe de personnes considérées comme moins qu’humaines. Il s’agit du pouvoir de l’esprit de conceptualiser comment rabaisser une nation de personnes ; comment faire la propagande de ses croyances ; ou comment rationaliser ses actions horribles et honteuses. Et il s’agit du pouvoir de survie. Mais le pouvoir n’est pas le seul thème. Terres crépusculaires ne concerne pas seulement la puissance de vastes machines militaires ou la domination exercée par la suprématie blanche ou l’exploitation de la colonisation. Il s’agit également des conséquences parfois mortelles du choc des cultures, de la désintégration de l’esprit humain et de la destruction complète d’un mode de vie.
Terres crépusculaires est le premier ouvrage publié de Coetzee. Il a continué à écrire de nombreux autres romans qui ont atteint un public international de plus en plus large. Il a remporté de nombreux prix pour son talent, dont deux prix Booker, le seul écrivain à accomplir cet exploit. Terres crépusculaires n’est pas le plus extraordinaire ni le plus populaire de ses livres, mais il contient la semence à partir de laquelle ses autres romans ont fleuri. Le courant sous-jacent de fanatisme, d’étroitesse d’esprit et d’insensibilité qui crée les absurdités des romans de Coetzee est là, tout comme la souffrance de ceux qui sont les victimes bloqués dans les réalités futiles des mondes fictifs de Coetzee.