Rendre les mesures de tarification du carbone équitables pour tous les Canadiens, disent les premiers ministres au gouvernement Trudeau

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HALIFAX — Les premiers ministres du Canada ont présenté lundi un rare front uni en affirmant à tour de rôle que les récents changements apportés par Ottawa à ses mesures de tarification du carbone étaient injustement appliqués à travers le pays.

Ils ont publié une déclaration après une réunion à Halifax, appelant le premier ministre Justin Trudeau à veiller à ce que les politiques fédérales, telles que la tarification du carbone, soient mises en œuvre de manière équitable, « particulièrement à la lumière des défis d’abordabilité auxquels est confronté tout le pays ».

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Même si le premier ministre du Québec, François Legault, n’était pas présent à la réunion, il était représenté par le ministre provincial responsable des Relations canadiennes, Jean-François Roberge.

La semaine dernière, Trudeau a annoncé que son gouvernement suspendrait pendant trois ans le prix du carbone sur le mazout domestique afin de permettre aux utilisateurs de cette forme de carburant particulièrement coûteuse de passer plus facilement aux pompes à chaleur électriques.

Lorsque Trudeau a fait cette annonce, il a déclaré que la mesure serait bien accueillie dans le Canada atlantique, où un nombre disproportionné de foyers et d’entreprises utilisent du mazout pendant les mois les plus froids. Il était à l’époque entouré de députés de la région.

Mais cette décision a immédiatement suscité des critiques de la part des premiers ministres de l’Ouest canadien, où la plupart des résidents utilisent le gaz naturel pour chauffer leurs maisons et leurs entreprises.

Lundi, les premiers ministres se sont ralliés à l’idée que la décision d’Ottawa traitait les Canadiens différemment à un moment où le pays tout entier est aux prises avec une crise de l’accessibilité financière.

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Le premier ministre du Manitoba, Wab Kinew, a déclaré que la tarification du carbone n’est « pas une solution miracle en matière de changement climatique », et il a souligné que la pause accordée aux utilisateurs de mazout devrait être étendue à d’autres combustibles afin de rendre la vie plus abordable pour un plus grand nombre de Canadiens.

« En cette période d’inflation, les gens souffrent », a déclaré Kinew, dont le gouvernement néo-démocrate a été élu au Manitoba il y a un peu plus d’un mois.

« Les températures se refroidissent… Nous pensons qu’une attention similaire devrait être accordée à la population du Manitoba pour nous aider à traverser cette période de difficultés économiques. »

À Ottawa, le ministre fédéral des Affaires intergouvernementales, Dominic LeBlanc, a déclaré que le gouvernement fédéral « continuerait d’appliquer les programmes de manière équitable à travers le pays », mais il n’a rien dit sur la modification du programme de tarification du carbone.

Interrogé sur la déclaration des premiers ministres, LeBlanc a pivoté pour parler des thermopompes.

« Nous sommes impatients de travailler avec toutes les provinces pour élargir le programme fédéral afin de donner accès aux familles à des thermopompes qui les aideront à réduire leurs coûts de chauffage », a-t-il déclaré. « En tant que ministre des Affaires intergouvernementales, je suis heureux et prêt à élargir l’accès à cet important programme à tous les Canadiens. »

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À Halifax, le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe, a déclaré que le programme de tarification du carbone était injuste pour les 85 pour cent des résidents de la Saskatchewan qui utilisent le gaz naturel. « Ils méritent d’être traités équitablement en ce qui concerne la politique de taxe sur le carbone », a-t-il déclaré. « Le problème n’est pas la politique. Le problème est de savoir comment la politique est appliquée.

Moe a réitéré sa récente promesse d’ordonner au fournisseur de gaz naturel appartenant à la Couronne de la Saskatchewan de cesser de percevoir la taxe fédérale sur le carbone au cours de la nouvelle année.

La première ministre de l’Alberta, Danielle Smith, a déclaré que le gaz naturel devrait être traité comme un combustible plus propre, surtout par rapport au charbon, au bois et au fumier.

« Nous devrions exporter davantage de carburant plus propre pour réduire les émissions mondiales et ne pas punir nos clients ici chez nous », a-t-elle déclaré. « Ce n’est pas la faute de nos clients s’ils ne disposent pas d’alternatives. »

Le premier ministre libéral de Terre-Neuve-et-Labrador, Andrew Furey, a attiré l’attention sur la forte dépendance de sa province au mazout, mais il a ensuite ajouté : « Je suis très sensible à la dynamique canadienne actuelle et je n’attise pas la question de l’unité. »

David Eby, premier ministre néo-démocrate de la Colombie-Britannique, a déclaré que la discussion de lundi était « fondée sur nos préoccupations communes concernant l’abordabilité… et l’équité ».

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Eby a toutefois tenu à souligner l’impact du changement climatique en attirant l’attention sur le fait que sa province a dépensé 1 milliard de dollars pour lutter contre les incendies de forêt jusqu’à présent cette année. Un autre milliard de dollars a été consacré à la prévention des inondations. Et il a rappelé lors de la conférence de presse de clôture qu’un « dôme thermique » avait tué des centaines de personnes dans la province au cours de l’été 2021, lorsque les températures dépassaient les 40 °C.

«C’est tout simplement dévastateur en Colombie-Britannique, du point de vue du changement climatique», a-t-il déclaré. « Pour nous, la taxe (provinciale) sur le carbone est un mécanisme efficace pour réduire la pollution par le carbone depuis 2017, et nos émissions ont diminué malgré une augmentation spectaculaire de la population.

Le premier ministre du Nouveau-Brunswick, Blaine Higgs, a déclaré que la pause sur la tarification du carbone devrait être étendue à tous les types de combustibles de chauffage et il a réitéré son opposition à la tarification du carbone en général.

Le premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Tim Houston, était d’accord. « Il existe des moyens bien plus efficaces de protéger la planète », a-t-il déclaré. « Je pense qu’ils devraient se débarrasser de la taxe carbone et travailler avec nous sur d’autres initiatives. »

Entre-temps, les premiers ministres ont également demandé à Trudeau de convoquer une réunion en personne des premiers ministres, ce qui ne s’est pas produit depuis 2018 malgré les demandes répétées des provinces.

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