lundi, janvier 27, 2025

Renaissance de la santé avec Ozempic : un nouveau souffle de vie

Steffen Wolf, informaticien de 44 ans, a perdu 23 kilos en un an grâce au médicament Mounjaro, mais fait face à un plateau de poids. Les effets des injections s’estompent, provoquant une reprise de ses anciennes habitudes alimentaires. Les coûts des traitements posent également un dilemme, surtout après trois ans, car de nombreux patients doivent les financer eux-mêmes. Des alternatives comme la réduction progressive de la dose sont explorées, mais certains préfèrent continuer les injections, convaincus de leur efficacité.

Le sweat-shirt de Steffen Wolf témoigne d’un changement significatif chez son porteur par rapport à l’année précédente. Ce pull vert-brun usé, qui tombe de manière lâche autour de ses hanches, évoque un passé où il était tendu sur un ventre beaucoup plus volumineux. À 175 kilos, cet informaticien de 44 ans – vêtu de jeans avec des cheveux brun foncé et une raie au milieu, complété par une ombre de barbe – pesait encore au début de l’année dernière. En seulement onze mois d’injections régulières du médicament Mounjaro, contenant le principe actif Tirzepatid, il a atteint 152 kilogrammes. « J’ai l’impression que les autres – collègues, femmes – me regardent différemment », exprime avec enthousiasme Steffen Wolf.

Cependant, son médecin lui a récemment suggéré d’arrêter la thérapie. En effet, Steffen, qui porte un autre nom dans sa vie privée, a atteint un stade où les injections de perte de poids basées sur des agonistes des récepteurs GLP-1 montrent leurs limites. Malgré la dose maximale, sa balance refuse de montrer une diminution depuis un mois et demi.

Les défis d’atteindre un plateau

Le Nurembergeois de 44 ans a rencontré ce qu’on appelle un plateau. À ce stade, l’effet des injections de perte de poids se stabilise face aux efforts de son corps pour retrouver son état antérieur après une perte de poids aussi significative. La sensation de faim augmente, tandis que la consommation d’énergie diminue. Les médicaments précédemment efficaces, tels qu’Ozempic, Wegovy ou Mounjaro, ne parviennent qu’à compenser cette réponse corporelle.

La durée à laquelle une personne reste bloquée sur ce plateau peut varier grandement d’un individu à l’autre. Certains patients sous Tirzepatid parviennent à perdre jusqu’à 20 % de leur poids, un chiffre qui concerne environ la moitié des utilisateurs. Malheureusement, Wolf fait partie de l’autre moitié, dont la balance s’est arrêtée plus tôt. Avec le Semaglutide, seulement un patient sur trois réussit à dépasser ce seuil des 20 %.

Les implications financières et les effets secondaires des traitements

La question d’une stratégie de sortie devient cruciale, surtout que, passé trois ans, les patients en Suisse doivent assumer eux-mêmes le coût des médicaments, qui s’élève entre 2500 et 3000 francs par an. Pour ceux sans obésité sévère, le soutien des caisses d’assurance n’est pas systématique. En Allemagne, obtenir une couverture de ces traitements par les caisses de santé légales nécessite une bonne dose de chance. Peu de gens peuvent se permettre de débourser de telles sommes de leur propre poche, et qui désire être dépendant d’un traitement coûteux sur le long terme ?

« De nombreuses questions demeurent sans réponse », affirme Jens Aberle, directeur du centre d’obésité de l’hôpital universitaire de Hambourg-Eppendorf. Les médecins se retrouvent ainsi à improviser, cherchant avec les patients des solutions pour sortir de cette dépendance aux traitements médicamenteux.

Steffen Wolf a tenté lui-même d’arrêter les injections. « Les effets secondaires ont disparu instantanément », raconte-t-il. Ce traitement comporte aussi son lot d’effets indésirables, tels que des nausées post-repas, qui ne s’estompent pas toujours après quelques mois, contrairement à ce que rapportent les études des fabricants. « Environ la moitié de mes patients », précise Aberle, « signalent des problèmes persistants, notamment des constipations et des diarrhées. » À cause de ces désagréments, beaucoup souhaitent interrompre temporairement leur traitement.

Wolf a mis fin à sa tentative après deux semaines, admettant : « J’ai recommencé à manger comme avant. » Grâce aux injections, il avait enfin ressenti une sensation de satiété. Sans elles, il a replongé dans ses anciennes habitudes alimentaires, « jusqu’à ce que je ne puisse plus rien manger. »

Le dilemme du traitement intermittent

Philipp Gerber, directeur du centre d’obésité de l’hôpital universitaire de Zurich, constate que certains patients prennent souvent des pauses prolongées, parfois pendant plusieurs semaines ou mois, faute de pouvoir financer leur traitement. Lorsque les kilos reviennent, ils reprennent la thérapie. Toutefois, Gerber critique cette approche, expliquant qu’après une longue interruption, le corps doit s’ajuster de nouveau aux médicaments, ce qui peut engendrer des effets secondaires plus prononcés. De plus, ces fluctuations peuvent nuire à la santé en mettant à rude épreuve les vaisseaux sanguins et le foie.

Une alternative envisageable serait de réduire progressivement la dose à zéro. L’experte américaine en obésité, Donna Ryan, a mené des études préliminaires sur cette méthode, dont les résultats ont été partagés lors de la Obesity-Week à Atlanta. Environ 100 de ses participants ont réussi à stabiliser leur poids pendant six mois sans médicaments, bien que près de 200 aient décidé de reprendre les injections.

Jens Aberle a également eu des résultats prometteurs avec cette approche : 20 à 30 % de ses patients ayant tenté cette méthode parviennent à arrêter les injections sans reprendre beaucoup de poids.

Cependant, certains patients sont réticents à l’idée d’arrêter. Au contraire, ils ressentent le besoin de poursuivre leur thérapie, convaincus de son efficacité.

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