mardi, mars 4, 2025

Réduction de 30 % des effectifs : Quel est l’impact de la bureaucratie sur les grandes entreprises en Suisse ?

Cette année, la Saint-Valentin a été marquée par des licenciements massifs chez les fonctionnaires américains, qualifiés de « massacre de la Saint-Valentin ». Le gouvernement Trump met en œuvre des coupes drastiques pour réduire les coûts, suscitant des interrogations sur la bureaucratie dans le secteur privé. Des entreprises comme Novartis et UBS font face à des critiques sur leur structure organisationnelle, tandis que d’autres, comme Nestlé et Syngenta, adoptent des approches plus légères et efficaces dans la gestion de leurs ressources.

Cette année, la Saint-Valentin a été particulièrement difficile pour de nombreux fonctionnaires américains, qui ont été confrontés à un grand nombre de licenciements autour du 14 février. Les personnes touchées parlent désormais de « massacre de la Saint-Valentin » en raison de l’ampleur de la situation.

Le gouvernement actuel, dirigé par Donald Trump, met en œuvre des mesures draconiennes pour réduire les dépenses publiques, entraînant ainsi des vagues de licenciements massifs, y compris parmi les professionnels expérimentés et les dirigeants. L’objectif principal reste la réduction des coûts.

Bureaucratie et efficacité : un dilemme

Cette approche radicale soulève des interrogations sur la possibilité de réformes similaires dans le secteur privé. Les entreprises sont souvent perçues comme plus flexibles, car elles doivent générer des profits pour leurs actionnaires, contrairement aux entités publiques.

Cependant, de nombreuses entreprises souffrent également d’une bureaucratie excessive. Thierry Kneissler, consultant stratégique et économiste suisse, fait valoir sur LinkedIn qu’il est possible pour certaines grandes entreprises de réduire leur effectif de 30 % sans que cela n’affecte leur performance sur le marché. Son analyse a reçu un soutien significatif, tant sur LinkedIn qu’en dehors.

Bien qu’une telle réduction puisse sembler bénéfique, il est incertain qu’elle reste sans répercussions. Ce qui est évident, c’est que là où il y a des fonds, il y a également un nombre conséquent de salariés, en particulier dans les domaines de la communication d’entreprise et des affaires publiques.

Les frontières entre ces secteurs sont souvent floues. La communication d’entreprise englobe les relations médiatiques et internes, tandis que les affaires publiques sont souvent liées au lobbying et aux initiatives de durabilité.

Restructuration et communication chez Novartis

Pour mieux gérer son image au sein de la société et des instances politiques, Novartis a massivement développé ses départements de communication ces dernières décennies. Selon des sources, le géant pharmaceutique comptait jusqu’à 700 employés dans ce domaine, un chiffre jugé excessif par certains, ayant mené à une réduction à 500.

Bien que Novartis ne souhaite pas commenter l’effectif de ses équipes, une porte-parole a confirmé une rationalisation de son département de communication dans le cadre d’une organisation d’affaires publiques consolidée. À l’inverse, Roche affirme que le nombre d’employés dans ses fonctions centrales est resté « largement stable » ces dernières années.

Le cas UBS et la question de l’efficacité

De nombreuses institutions financières, comme UBS, sont perçues comme ayant un « poids mort » dans leur structure organisationnelle, ce qui soulève des préoccupations parmi les analystes. UBS, par exemple, ne publie plus de liste de ses porte-paroles sur son site, mais environ vingt spécialistes de la communication travaillent toujours en Suisse pour informer les journalistes, sans compter ceux actifs sur les marchés asiatiques et aux États-Unis.

Un ancien cadre de la banque décrit le département de communication de l’UBS comme un « monstre », citant le grand nombre de personnes dédiées à la communication interne, similaire à la situation chez Novartis.

Swiss Re et la transparence des effectifs

Certaines entreprises choisissent de ne pas divulguer la taille de leurs équipes de relations publiques. C’est le cas de Swiss Re, dont le service de presse a déclaré qu’il ne fournit pas d’informations à ce sujet.

À l’inverse, Swisscom est plus ouverte, indiquant qu’elle emploie trente personnes à plein temps dans son département de communication et cinq dans les affaires publiques. Environ dix employés sont également chargés des questions de durabilité, ce qui donne à Swisscom une équipe d’affaires publiques comparable à celle de Nestlé, bien que Nestlé compte près de 280 000 employés dans le monde, contre près de 20 000 pour Swisscom.

Nestlé et l’optimisation des ressources

Nestlé est un exemple d’entreprise qui prouve qu’il est possible de fonctionner avec une organisation moins bureaucratique. Christoph Meier, responsable de la communication de l’entreprise, affirme que leur structure est « centrale, stable et mince », avec seulement quatre autres employés pour les relations médiatiques au siège de Vevey.

Bien que Nestlé interagisse avec plusieurs gouvernements et organisations internationales, il n’y a pas de spécialistes dédiés au lobbying. Les tâches liées aux affaires gouvernementales sont souvent gérées par des employés aux multiples fonctions, selon Meier, qui souligne également l’importance d’une gestion rigoureuse des coûts au sein de l’entreprise.

La cotation en bourse et les défis organisationnels

Syngenta, le groupe agrochimique, privilégie également une structure légère. Avec 60 000 employés, il déclare n’employer qu’une poignée de personnes dans le domaine des affaires publiques à son siège de Bâle. Cela est facilité par le fait que l’entreprise n’est plus cotée en bourse depuis début 2018, après sa vente au groupe d’État chinois Chem China.

Les entreprises cotées en bourse sont souvent plus enclines à maintenir une bureaucratie plus lourde, ce qui peut avoir des répercussions sur leur efficacité organisationnelle.

- Advertisement -

Latest