Le gouvernement, comme le premier ministre, pense toujours que les Canadiens autochtones ont besoin de plus de lui-même
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En repensant à la visite papale, la conduite du Premier ministre mérite une plus grande attention. Certes, le Premier ministre lui-même s’estimait mériter une attention maximale.
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Le pape François est venu pour ce qu’il a appelé un « pèlerinage de pénitence ». Le premier ministre est venu avec fierté et prétention. Le contraste était évident à la Citadelle de Québec
Le pape François était confiné dans son fauteuil roulant. Le premier ministre Justin Trudeau, grand, en forme, fort, le dominait. Mais il était clair qui était le plus petit homme.
Les ententes protocolaires avaient désigné le gouverneur général pour parler au nom du Canada, et non le premier ministre. Après tout, c’était chez elle. Mais Trudeau a exigé d’avoir son mot à dire. Et il l’a fait.
« Les survivants et leurs descendants doivent être au centre de tout ce que nous faisons ensemble à l’avenir », a déclaré Trudeau. Mais dans le présent, le Premier ministre a voulu parler de lui, avec une demi-douzaine de références à sa propre présence en divers lieux. Il a même mentionné où il se trouvait lors des excuses papales à Maskwacis, car après tout, il était important que tout le monde sache où il se trouvait.
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C’était une performance vaniteuse. Le lendemain à Ste. Anne à Beaupré, Trudeau s’est frayé un chemin dans la «messe de la réconciliation», atteignant la foule comme s’il faisait campagne lors d’une autre séance photo estivale. Alors que le pape parlait à plusieurs reprises de honte, le Premier ministre était tout simplement impudique.
Le narcissisme n’est guère nouveau, mais lors de la visite papale, la conduite du Premier ministre a reflété une disposition étrange du gouvernement fédéral. Le gouvernement semble adopter la position d’arbitre moral, s’arrogeant le rôle de déterminer si la contrition catholique est suffisante.
Le pape François a souligné, dans sa réponse au Premier ministre, que le « système déplorable » des pensionnats indiens était « promu par les autorités gouvernementales de l’époque ». Les institutions catholiques ont raison de s’excuser pour leur rôle, mais le gouvernement l’a conçu, mis en œuvre, mandaté, (sous-)financé et réglementé.
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Trudeau a fait la leçon au pape sur la Commission de vérité et réconciliation (CVR), même si le bilan du gouvernement fédéral a été au mieux inégal.
La principale initiative de Trudeau sur les affaires autochtones a été de créer deux ministères au lieu d’un seul. La dernière chose dont les peuples autochtones du Canada ont besoin, c’est de plus d’aide de la part du gouvernement; les pensionnats eux-mêmes ne sont qu’un aspect de la façon dont la bureaucratie de l’État a étouffé le libre arbitre, la créativité et la liberté dont jouissent les Canadiens non autochtones.
Le gouvernement, comme le premier ministre, pense toujours que les Canadiens autochtones ont besoin de plus de lui-même. Même la CVR était une autre commission gouvernementale.
L’un des aspects les plus étranges de la visite papale a été la posture d’un premier ministre et d’un gouvernement — un gouvernement libéral fédéral — qui n’est pas en position morale de le faire.
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Rappelez-vous le signe de protestation à Ste. Anne de Beaupré qui a appelé le pape François à « abroger la doctrine (de la découverte) ». C’est une référence historique qui apporte plus de chaleur que de lumière, mais il suffit de dire que la «doctrine» papale – ce qu’elle n’a jamais été – était déjà annulé par décret papal en 1537 :
« Les Indiens et toutes les autres personnes qui pourraient être découvertes ultérieurement par des chrétiens ne doivent en aucun cas être privés de leur liberté ou de la possession de leurs biens… et qu’ils peuvent et doivent, librement et légitimement, jouir de leur liberté et de la possession de leurs biens. propriété; ils ne doivent en aucun cas être réduits en esclavage ; dans le cas contraire, elle sera nulle et sans effet.
Le pape Jean-Paul II explicitement répété que lors de sa visite aux peuples autochtones du Canada en 1987, le 450e anniversaire du décret.
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Pendant ce temps, les premiers ministres libéraux, Pierre Trudeau, Paul Martin et Jean Chrétien se sont rendus sereinement à la messe à Ste. Anne de Beaupré. Quelqu’un leur a-t-il demandé pourquoi ils avaient laissé le soin au conservateur Stephen Harper de finaliser le règlement sur les pensionnats et de présenter les excuses du gouvernement fédéral?
Quelqu’un a-t-il demandé à Chrétien de dénoncer entièrement son Livre blanc de 1969, qui a plaidé pour l’assimilation complète des peuples autochtones? C’est en 1969, soit dit en passant, que le gouvernement fédéral a repris le fonctionnement de tous les pensionnats, précisément au moment où les ordres chrétiens qui les avaient dirigés ont commencé à critiquer publiquement l’ensemble du système.
Pierre Trudeau a retiré avec humeur le Livre blanc en 1970, déclarant sa colère contre les peuples autochtones qui le protestaient : « Nous les garderons dans le ghetto aussi longtemps qu’ils le voudront.
Pourquoi le retrait de 1970 compte-t-il, mais pas le décret de 1537 ?
Ainsi, les libéraux fédéraux réfléchissent à ce que l’Église catholique devrait faire pour clarifier ce qu’elle enseigne depuis 1537. Mais le premier ministre n’a pas à être contrit de ce que son père a dit il y a 52 ans et de ce que Chrétien encore vivant a proposé. Au contraire, il se pavane.
Le fauteuil roulant signifiait que Trudeau devait physiquement mépriser le pape. Cela semblait convenir aussi à son tempérament intérieur, dont il devait avoir honte.
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