Raymond J. de Souza : Le Canada d’aujourd’hui sent la décadence sociale

Le parfum omniprésent du cannabis et de l’urine dans nos rues ne rend pas le Canada plus glorieux et plus libre

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Le Canada pue.

Il n’y a rien de réjouissant à écrire cela alors que nous célébrons notre fête nationale. Les Canadiens ont le devoir d’être reconnaissants de vivre dans un pays aussi béni; la générosité d’un territoire aussi paisible a été connue par très peu de personnes dans l’histoire de l’humanité.

Mais le Canada pue. Je ne le dis pas au sens figuré, mais au sens littéral. L’odeur du pays a changé.

Ce ne sont plus des pins, du sirop d’érable et de la bière faible.

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Nos villes sentent le cannabis et l’urine.

Je ne parle pas d’une ruelle sombre quelque part dans un quartier peu fréquenté de la ville. Je veux dire le cœur de nos villes. La rue Rideau à Ottawa, en vue de nos édifices du Parlement. King Street à Toronto en vue des tours des banques, symboles de notre prospérité. Je parle des autobus urbains et des trains légers sur rail à travers le pays, non seulement tard le soir, mais aussi pendant la journée.

La terre dégage une odeur âcre d’acceptance sociale et de décadence sociale. Le parfum omniprésent du cannabis et de l’urine dans nos rues ne rend pas le Canada plus glorieux et plus libre.

Il y a aussi une dimension métaphorique. Ce n’est pas tant que le Canada sent mauvais, c’est plutôt qu’il y a dans l’air un parfum de futilité.

Lorsque le pipeline Trans Mountain a été terminé, on a été très heureux d’avoir réussi à achever un projet d’infrastructure. Malgré les retards et les coûts qui ont grimpé en flèche, le projet était terminé et fonctionnait. Le simple fait qu’un projet soit terminé est maintenant le faible standard pour lequel on claque des queues de castor sur l’eau.

Puis, comme pour se moquer des Albertains qui étaient ravis de voir leur pétrole enfin acheminé par pipeline vers les eaux du Pacifique, la conduite d’eau de Calgary a éclaté. Le défi était désormais de faire circuler l’eau potable à travers la ville.

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La rupture d’une conduite d’eau à Calgary est la véritable métaphore du déclin du Canada. Laissons de côté la cause de la rupture (la négligence, la malchance, le réchauffement climatique, Gary Bettman) : l’incapacité à la réparer dans les meilleurs délais en dit long sur notre incapacité à faire avancer les choses.

L’Alberta possède certains des plus gros engins de terrassement de la planète, une province où « construire le tuyau » était devenu un slogan politique. Et pourtant, le projet d’ingénierie relativement simple consistant à réparer une conduite d’eau s’est avéré au-delà de ses capacités. Heureusement, les habitants de San Diego avaient un tuyau supplémentaire qui traînait et l’ont envoyé vers le nord. C’est embarrassant.

Il semble que nous ayons oublié comment faire tant de choses. Le chemin de fer transcontinental n’est peut-être plus enseigné dans les écoles, compte tenu du rôle joué par le grand méchant Sir John A. Macdonald, mais il a été réalisé en un peu plus de cinq ans, de 1881 à 1886. À titre de comparaison, le projet de train léger sur rail Eglinton Crosstown à Toronto a débuté en 2011 et n’est toujours pas terminé. Le Canadien Pacifique a parfois progressé plus loin en une journée, à travers le Bouclier canadien, les prairies et les montagnes, que le projet Eglington en 13 ans.

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Relativement parlant, on se réjouit à Ottawa car son nouveau système de train léger sur rail transporte effectivement des gens, malgré les retards, les suspensions et les erreurs déconcertantes de construction. Ce n’est qu’un succès relatif à un échec remarquable ailleurs.

Sans se laisser décourager par l’ineptie du projet Eglinton, Metrolinx a lancé la « ligne Ontario », un autre projet de transport en commun pour Toronto. Les travaux sont en cours et les panneaux d’affichage sur les sites arborent le logo « 15 KM, 15 Stations ». Pourquoi ne pas ajouter « 15 ans » ? Peut-être parce que c’est trop optimiste ?

Pendant ce temps, le Centre des sciences de l’Ontario – le centre des « sciences »! – a été fermé d’urgence, avec un certain pathos, parce que son toit menaçait de s’effondrer. Certains Torontois se méfiaient de cette fermeture. Après tout, l’autoroute Gardiner – à l’œil nu, indépendamment de tout rapport d’ingénierie – se désintègre lentement depuis des siècles.

Mes anciens voisins de Wolfe Island, en Ontario, ont reçu un tout nouveau traversier il y a deux ans, plus de quarante ans après la mise en service de l’actuel. Ils ne l’utilisent toujours pas régulièrement. Pourquoi pas? Les nouveaux quais ne sont pas encore prêts. Il existe des endroits dans le monde où de grands projets de réhabilitation de terrains, avec des gratte-ciel, sont construits en moins de temps que ce qui est, par essence, un parking.

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Faut-il s’attendre à mieux ? Pourquoi? Nous vivons dans un pays où cela est considéré comme acceptable, voire nécessaire ! — de fermer nos bâtiments du Parlement pendant une dizaine d’années pour travaux de rénovation. À plus petite échelle, nous sommes incapables de trouver un logement pour le premier ministre, puisque le 24 Sussex est laissé à l’abandon depuis 2015.

Le Canada reste un grand pays. L’impatience inépuisable de tant de personnes de venir vivre ici en est la confirmation.

« Tous les signes indiquent que le XXe siècle sera le siècle du Canada et du développement canadien. » prédit Sir Wilfrid Laurier. « Pour les 100 prochaines années, le Canada sera l’étoile vers laquelle se dirigeront tous les hommes épris de progrès et de liberté. »

Il n’avait pas tort. Le Canada n’est pas devenu un empire, mais il était une étoile. Si « tous les signes » en 1904 pointaient vers un avenir radieux pour Sir Wilfrid, les signes de 2024 pointent vers un déclin auto-infligé.

«Tous les signes» – notamment l’odeur des rues – ne pointent pas vers un siècle à venir appartenant au Canada, mais plutôt vers un Canada en déclin dans le monde, l’Argentine du 21e siècle.

Une joyeuse — et sobre — fête du Dominion à tous les lecteurs !

Poste National

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