Le syndicat des infirmières s’inquiète du plan de l’hôpital d’embaucher plus d’infirmières auxiliaires en raison de la pénurie
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L’histoire des soins de santé en Ontario est presque universellement négative en ce moment. Presque chaque jour apporte de nouvelles nouvelles sur les pénuries d’infirmières, les chirurgies annulées et la surcharge des salles d’urgence, voire les fermetures. Le public se fait dire à plusieurs reprises par les médecins que le système de santé est soit « cassé » soit « en train de s’effondrer ».
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On aurait pu penser que le gouvernement de l’Ontario voudrait rassurer les gens, étant donné que la santé est son service le plus important et le plus cher.
Et pourtant, le silence est assourdissant. Ce n’est pas le bon moment, tu vois. Le cabinet provincial a perdu beaucoup de connaissances en matière de soins de santé lorsque la ministre de longue date Christine Elliott a décidé de ne pas se représenter. Sylvia Jones, qui avait été solliciteure générale, a été nommée ministre de la Santé, ainsi que vice-première ministre, dans le nouveau cabinet du premier ministre Doug Ford. C’était un peu une surprise. L’expérience antérieure de Jones dans le domaine des soins de santé consiste à diriger le groupe de travail sur la distribution de vaccins pendant la pandémie.
À peine deux semaines après son entrée en fonction, le nouveau ministre travaille sans aucun doute avec acharnement pour maîtriser un ministère tentaculaire et complexe, mais n’y a-t-il personne d’autre qui connaisse le ministère le plus important du gouvernement ? Le premier ministre, peut-être ?
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La pénurie d’infirmières en Ontario est à l’origine d’une grande partie du dysfonctionnement des soins de santé. Il n’y en a tout simplement pas assez pour que même le système de santé sous-dimensionné de l’Ontario fonctionne comme il se doit. Pour atteindre le ratio moyen d’infirmières par habitant des autres provinces, l’Ontario aurait besoin de 22 000 infirmières de plus. L’Association des infirmières et infirmiers de l’Ontario estime qu’il faudrait 30 000 personnes pour bien faire le travail. Pour mettre cela en contexte, l’association compte actuellement 68 000 membres.
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En attendant que le ministre se mette au courant, le gouvernement s’appuie sur des points de discussion périmés de la dernière élection.
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Il est vrai que quelques petits pas ont été franchis. Le gouvernement a promis d’ajouter 5 000 infirmières supplémentaires, a élargi la formation en soins infirmiers, a facilité le travail des infirmières formées à l’étranger et essaie d’empêcher les gens de quitter la profession en offrant des primes de rétention pouvant atteindre 5 000 $.
Ce sont toutes de bonnes choses, mais il s’agit surtout d’étapes à moyen et à long terme lorsque la province a actuellement un problème. Le gouvernement provincial peut et doit faire plus.
La première priorité devrait être la réouverture du contrat entre le syndicat infirmier et les hôpitaux. Comme le reste du secteur parapublic, les infirmières étaient assujetties à la législation provinciale de 2019 qui limitait leurs augmentations à 1 % par année. L’objectif à l’époque était d’aider la province à équilibrer le budget, ce qui ne semble plus intéresser le gouvernement Ford.
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Les augmentations de salaire limitées ont été un point sensible pour les infirmières et cela n’a pas de sens de créer un irritant lorsque l’objectif est de garder les infirmières de la province et d’en ajouter d’autres. Le contrat expire en mars prochain de toute façon. Mettez une bonne offre sur la table maintenant pour gagner de la bonne volonté.
La restriction des augmentations de salaire des infirmières a eu une conséquence imprévue. L’Association des hôpitaux de l’Ontario rapporte qu’il y a eu un afflux soudain de nouvelles agences de soins infirmiers, qui paient les infirmières le double de ce que reçoivent les infirmières et facturent aux hôpitaux jusqu’à 1 000 $ par jour pour fournir une infirmière.
Cela ne semble pas être sur le radar du gouvernement, mais ça devrait l’être. Non seulement l’agence verse une incitation pour que davantage d’infirmières quittent leur emploi à l’hôpital, mais elle fait augmenter les coûts de personnel.
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Le gouvernement provincial a besoin d’une stratégie pour inciter les infirmières formées à revenir dans la profession. Un document de Statistique Canada de 2020 indique que seulement 47 % des immigrants ayant une formation postsecondaire en santé travaillent dans le domaine de la santé au Canada, mais ce qui est plus surprenant, c’est que seulement 58 % des personnes nées au Canada ayant une formation similaire travaillent dans le domaine. C’est une grande perte de personnes formées.
Le gouvernement Ford doit promouvoir les soins infirmiers en tant que secteur d’activité important et attrayant. Il peut sûrement trouver une ou deux infirmières qui aiment le travail et qui ont quelque chose de positif à dire à ce sujet. Le refrain constant selon lequel les infirmières sont débordées, épuisées et travaillent dans des conditions infernales ne fait pas grand-chose pour attirer les gens vers cette profession vitale.
Les plaintes des infirmières sont compréhensibles, mais elles ne se rendent pas service en dénigrant leur propre profession. Les infirmières ont besoin de plus d’aide, mais la négativité constante ne fait pas grand-chose pour encourager les autres à intervenir.
La pénurie d’infirmières en Ontario est une histoire de longue date, mais il est juste de dire qu’elle a maintenant atteint une crise. À en juger par ses actions, ou son absence, le gouvernement Ford n’a pas encore pleinement compris ce qui est en jeu.
Randall Denley est un journaliste d’Ottawa, auteur et ancien candidat PC de l’Ontario. Contactez-le à [email protected]