Rahim Mohamed: Trudeau a dégradé la valeur de la citoyenneté canadienne

Permettre aux immigrants de prêter leur serment de citoyenneté en cochant une case en ligne est une extension naturelle de la vision postmoderne et nihiliste du pays du premier ministre

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L’élection fédérale de 2015, qui a vu les conservateurs dirigés par Stephen Harper tomber à la défaite après près d’une décennie au pouvoir, est encore connue dans certains cercles comme «l’élection du niqab.” C’est, après tout, la bataille juridique prolongée du gouvernement Harper pour empêcher les femmes musulmanes de porter le niqab lors des cérémonies de citoyenneté qui a effectivement encadré la course.

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Le litige interminable, qui a traîné dans la campagne, a permis aux libéraux finalement victorieux de faire comprendre que l’équipe de Harper utilisait la question pour capitaliser sur le sentiment anti-musulman latent dans des poches de l’électorat (c’est-à-dire le Québec). Le chef libéral Justin Trudeau s’est magistralement présenté comme un repoussoir inclusif pour les conservateurs, faisant campagne sur le refrain ambitieux (et tautologique) : « Un Canadien est un Canadien est un Canadien ».

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Un détail clé de toute l’affaire qui est souvent négligé est que une écrasante majorité des Canadiens étaient d’abord d’accord avec la position du gouvernement Harper selon laquelle il était inapproprié pour les nouveaux Canadiens d’avoir le visage masqué lorsqu’ils prêtent leur serment de citoyenneté. Cela comprenait plus de 80 pour cent des partisans libéraux et néo-démocrates.

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Ces chiffres véhiculaient un large consensus national selon lequel les cérémonies de citoyenneté n’étaient pas simplement un simple exercice bureaucratique de cochage, mais plutôt un rite de passage significatif pour tous les nouveaux Canadiens – un rite de passage qui nécessitait une certaine tenue vestimentaire et un certain décorum. Le niqab, un vêtement restrictif enraciné dans une culture sexiste d’oppression, était de toute évidence une tenue inappropriée pour une cérémonie visant à devenir membre d’une société libérale et égalitaire.

Alors, comment, dans les années qui ont suivi, avons-nous atteint un point où les nouveaux Canadiens pourraient bientôt finaliser le processus pour devenir citoyens en cochant littéralement quelques cases sur un site Web gouvernemental?

Selon un avis publié le mois dernier dans le Gazette du Canada, les modifications proposées aux règlements sur la citoyenneté du Canada pourraient permettre aux demandeurs de « s’auto-administrer » leur serment de citoyenneté grâce à une « solution en ligne sécurisée sans la présence d’une personne autorisée ». En d’autres termes, les nouveaux Canadiens se connecteraient à un site Web sécurisé du gouvernement où ils seraient invités à cliquer sur un bouton pour accepter de « respecter fidèlement les lois du Canada ».

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Dans quelques mois, le processus d’officialisation de l’identité canadienne pourrait ressembler pratiquement au processus de devenir ministre ordonné avec la Église de la vie universelle. Qu’est devenu notre pays ?

Comme cela a été une tendance ces derniers temps, les Canadiens sont arrivés au bas d’une pente glissante tout à fait prévisible. « Cliquez ici pour devenir citoyen canadien » n’est que le point final logique de la vision postmoderne de l’identité canadienne que Justin Trudeau a formulée dès 2015.

Tout au long de la campagne de 2015, Trudeau a fermement maintenu sa position selon laquelle le seul critère pour être Canadien était de détenir un passeport canadien – sans même participer à un complot terroriste cibler des Canadiens pourrait disqualifier un titulaire de passeport de l’adhésion à la communauté nationale. Avant la fin de l’année, il disait au New York Times qu’« il n’y a pas d’identité centrale, pas de courant dominant au Canada », qu’il prétendait être le « premier État post-national » du monde.

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Étant donné le nihilisme ouvert (et vocal) de Trudeau envers le concept même d’identité canadienne, il n’est pas surprenant que son mandat de premier ministre ait coïncidé avec une chute précipitée de la fierté nationale. Fin 2019, plus de quatre sur 10 Les Canadiens ont dit se sentir plus attachés à leur province qu’au pays dans son ensemble. Cela comprenait des majorités au Québec, en Alberta et au Canada atlantique. (En 2013, des majorités dans toutes les provinces hors Québec ont déclaré un plus grand sentiment d’appartenance au Canada qu’à leur province).

À la suite des manifestations du Freedom Convoy de l’année dernière, les médias nationaux ont publié des articles de réflexion sur la question de savoir si le drapeau canadien était un « raciste” symbole de haine. Il y a quelques semaines à peine, la chanteuse canadienne de R&B Jully Black a été largement applaudie pour avoir changé les paroles de « Ô Canada » en « notre maison sur la terre natale » dans son interprétation de l’hymne national au NBA All-Star Game.

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Si c’est ainsi que les Canadiens eux-mêmes perçoivent le Grand Nord blanc, il ne devrait pas être surprenant que les nouveaux arrivants ne grimpent pas exactement pour devenir citoyens. Au cours du mandat de Trudeau, le pourcentage de résidents permanents qui deviennent citoyens a diminué de près d’un quarttombant en dessous de 50 % en 2021.

Le gouvernement Trudeau cherche à inverser cette tendance grâce à la technologie. Une solution plus durable pourrait consister à rappeler aux résidents permanents pourquoi ils devraient d’abord vouloir être Canadiens.

Le grand débat sur le niqab de 2015 ne concernait pas seulement les couvre-visages, ni même la place des musulmans au Canada. Il s’agissait, plus fondamentalement, d’une bataille par procuration opposant deux visions de l’identité canadienne. La vision postmoderne et tautologique de Trudeau l’a emporté ; aujourd’hui, le terme « Canadien » n’a pratiquement plus de sens.

Nous ne pouvons pas dire que nous n’étions pas prévenus.

Poste nationale

Rahim Mohamed est un écrivain indépendant basé à Calgary.

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