S’exprimant le mois dernier lors de la conférence annuelle du Canada Strong & Free Network (CSFN) à Ottawa, la première ministre de l’Alberta, Danielle Smith, a imploré ses collègues conservateurs de «courir vers» les soins de santé, plutôt que de s’en éloigner.
« Une partie de la raison pour laquelle les soins de santé ne fonctionnent pas (au Canada) », a déclaré Smith au directeur du CSFN, Jocelyn Bamford, « c’est parce qu’ils sont gérés selon ce type de haut en bas… financés par le public, fournis par le public (modèle)…
«Nous pouvons avoir une prestation privée, un financement public, rester dans le cadre de la Loi canadienne sur la santé et apporter tous les principes dont nous savons qu’ils fonctionnent dans la libre entreprise à ce service le plus coûteux.»
Ce sont des mots surprenants à entendre de la part d’un premier ministre conservateur qui sera réélu dans moins de deux mois – même si Smith parlait sur son «terrain» à une salle remplie de déménageurs conservateurs.
Après tout, les soins de santé publics ont longtemps été le troisième rail de la politique canadienne. La simple suggestion de modifier notre statu quo à payeur unique et à palier unique pour créer plus de place pour une plus grande implication du secteur privé dans les soins de santé a suffi à faire tomber les politiciens conservateurs dans le passé.
Prenons, par exemple, le malheureux ancien chef de l’Alliance canadienne, Stockwell Day, qui était tellement déconcerté par le récit libéral qu’il était un fervent partisan de la privatisation qu’il a eu recours à une pancarte indiquant
« PAS DE SOINS DE SANTÉ À DEUX NIVEAUX »
lors d’un débat télévisé des chefs.