‘Quelle partie de tout va bien n’as-tu pas compris ?’ Dans les pensées de David Johnston

Cher journal : « L’un des résultats les plus regrettables de ce kerfuffle manufacturé est qu’il faudra peut-être une génération pour réparer notre relation avec la Chine »

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Cette semaine, l’ancien gouverneur général David Johnston a publié son premier rapport sur l’étendue de l’ingérence étrangère dans les élections canadiennes et sur la responsabilité du gouvernement Trudeau de ne pas y avoir répondu.

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Le mandat de Johnston en tant que «rapporteur spécial» sur l’ingérence étrangère a été critiqué partout en raison de ses liens étroits avec la famille Trudeau (il avait l’habitude de partir en vacances de ski avec un jeune Justin Trudeau). Mais le rapport qu’il a livré a été critiqué comme plus déférent et incurieux que certains de ses critiques les plus sévères ne l’avaient prévu : Johnston a effectivement annoncé que le gouvernement Trudeau n’avait absolument rien fait de mal et que toute affirmation contraire n’était que le résultat de reportages de mauvaise qualité.

Dans Dear Diary, le National Post réinvente de manière satirique une semaine de la vie d’un journaliste. Cette semaine, Tristin Hopper fait un voyage dans les pensées du « rapporteur spécial » David Johnston.

Lundi

J’ai vu beaucoup de menaces contre la démocratie canadienne au cours de mes 81 ans. Mais je peux dire sans hyperbole que nous sommes confrontés à une nouvelle menace qui est pire que toutes les autres réunies. Il est clair pour moi maintenant que le public canadien perd confiance dans ses institutions fondamentales. Aspirés par la désinformation populiste, nous avons des citoyens mal informés qui critiquent le fonctionnement expert de la Banque du Canada ou qui croient même qu’ils ont le droit de remettre en question les décisions objectives et constitutionnellement guidées de notre Cour suprême.

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Et maintenant, j’ai peur de le dire, nous avons des membres de la loyale opposition de Sa Majesté qui remettent en question les motivations et l’intégrité d’un ancien vice-régent.

La démocratie ne peut pas tenir longtemps face à de telles interlocutions imprudentes et sans entraves. Si nous n’arrêtons pas bientôt ce fléau du locuteur non réglementé, je peux difficilement imaginer comment un État canadien pourrait fonctionner.

Mardi

J’avoue que j’ai accepté ce poste en partant du principe que la soi-disant « crise » de l’ingérence étrangère nécessiterait nécessairement l’intervention d’une enquête publique. Mais ce que j’ai découvert ces dernières semaines a été éclairant.

Des membres assermentés du gouvernement m’ont informé à huis clos qu’aucun délit n’a été commis. Les ministres de la Couronne, s’exprimant franchement, m’ont confié que si quelque chose de fâcheux s’est produit, c’est dans l’incapacité de leurs agents du renseignement de les informer rapidement des menaces à la sécurité nationale.

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« Si seulement le Premier ministre avait su ; ça me hante qu’il n’ait même jamais eu la chance d’agir », m’a dit Marco Mendicino les larmes aux yeux. Il y a des médias malades là-bas qui regarderaient avec moquerie une telle sincérité, c’est pourquoi cette enquête est bien entre mes mains, et non celles d’un quelconque muckraker nihiliste.

Mercredi

Les attaques partisanes contre ma relation avec la famille Trudeau (si on peut même l’appeler ainsi) ne sont rien de moins qu’une attaque contre l’idée même d’amitié et de bons sentiments. Le Canada est une nation gentille et généreuse, et je m’opposerai toujours à quiconque souhaiterait nous plonger dans une dystopie paranoïaque où toutes les relations humaines sont transactionnelles.

Comment allons-nous faire notre travail de fonctionnaires sans la touche humaine? Il est peut-être possible de négocier un simple contrat de bois ou une fusion de fonds spéculatifs sans recourir à des vacances de ski ou à des escapades dans les Caraïbes, mais nous parlons ici de questions d’État. Que ceux-ci soient interprétés comme érodant son impartialité ne fait que souligner pour moi l’inexpérience et l’ignorance de l’accusateur – et c’est moi qui suis charitable.

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Jeudi

Ce que je ne comprendrai jamais, c’est cette affirmation selon laquelle le public canadien a droit à des informations top secrètes. Je ne suis même pas à l’aise avec l’idée que les Canadiens sachent ce qu’est le SCRS, et encore moins le traiter comme un autre moulin à rumeurs dont les conclusions peuvent être joyeusement examinées lors d’audiences publiques.

Ce n’était pas du tout comme ça avant. Aux beaux jours de gloire de ce pays, les gens ne connaissaient pas le nom des sous-ministres ni les dates de séance des comités. La plupart ne connaissaient même pas l’emplacement de la capitale nationale ; des manuels étaient parfois imprimés pour le montrer comme « Fredericton » afin de repousser tout espion soviétique. Cela a-t-il donné lieu à une enquête publique? Je crois que non.

Vendredi

L’un des résultats les plus regrettables de ce kerfuffle manufacturé est qu’il faudra peut-être une génération ou plus pour réparer nos relations dévastées avec la République populaire de Chine.

Je ne nie pas que certains représentants chinois trop zélés aient fait valoir leurs intérêts nationaux avec un peu trop d’enthousiasme auprès du public canadien, mais je crois que notre avenir se situe dans l’orbite d’une telle ferveur, plutôt que comme son ennemi.

Avec le recul, j’étais naïf de penser que cette voie vers un monde multipolaire prospère pouvait être poursuivie sans que des sentiments rétrogrades et nativistes ne s’y opposent. Dans mes moments les plus magnanimes, je décide de ne pas le prendre personnellement.

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