Québec exige des mesures d’urgence contre le « fléau » des leureurs d’enfants

Une motion unanime adoptée la semaine dernière demande à Ottawa d’invoquer la clause dérogatoire pour rétablir les peines minimales obligatoires.

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Au milieu d’une hausse des infractions sexuelles contre des enfants au Canada, l’Assemblée nationale du Québec exige que le gouvernement fédéral prenne des mesures d’urgence dans le but de « protéger nos enfants » contre le « fléau » croissant du leurre d’enfants.

Dans un motion unanime la semaine dernière, le Parlement du Québec a demandé qu’Ottawa invoque la « clause nonobstant » afin de passer outre la Cour suprême et de durcir les peines de prison contre les personnes reconnues coupables de leurre d’enfants.

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L’Assemblée nationale du Québec « exige formellement que le Parlement fédéral utilise la clause de suprématie parlementaire pour rétablir les peines minimales dans les cas de leurre d’enfants », peut-on lire dans la motion francophone.

La motion cite les « conséquences dévastatrices » des crimes sexuels sur les enfants, ainsi que cite des données du Centre canadien de protection de l’enfance, qui montre que les signalements de leurre d’enfants en ligne ont augmenté de 815 pour cent entre 2018 et 2022.

La motion était une réaction à une décision du 3 novembre de la Cour suprême du Canada qui a annulé les peines minimales obligatoires pour leurre d’enfants – un crime impliquant l’utilisation d’un « système informatique » pour communiquer avec un mineur dans le but de commettre une infraction sexuelle.

La peine minimale en question était de 12 mois de prison, mais dans une décision à six voix contre un au début du mois, la Cour suprême a statué que cela représentait une « peine cruelle et inhabituelle » et était donc inconstitutionnelle.

« Alors que les crimes sexuels contre les enfants se multiplient, la Cour suprême annule les peines minimales. Le gouvernement fédéral doit rectifier cela et faire tout son possible pour protéger nos enfants contre ce fléau », a écrit le ministre de la Justice du Québec, Simon Jolin-Barrette, dans une publication sur les réseaux sociaux accompagnant la motion.

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La motion accusait la décision de « briser la confiance » des victimes d’actes criminels dans l’administration de la justice.

La décision du 3 novembre a été motivée par une affaire survenue au Québec dans laquelle Maxime Marchand, 22 ans, a utilisé Facebook pour entrer en contact avec un enfant de 13 ans vivant en famille d’accueil et qu’il allait attirer dans des « rapports sexuels illégaux ». à quatre reprises.

Mais la décision ne portait pas tant sur les faits de l’affaire Marchand que sur deux scénarios hypothétiques dans lesquels un délinquant inventé aurait commis un crime beaucoup moins grave (comme un jeune de 18 ans demandant une photo nue à son petite amie de 17 ans) et a quand même été condamné à la peine minimale.

« Les peines minimales obligatoires… sont donc largement disproportionnées par rapport aux peines appropriées pour les contrevenants (hypothétiques) et donc inconstitutionnelles », peut-on lire.

Cette décision n’est que le dernier exemple de la décision de la Cour suprême selon laquelle il est inconstitutionnel d’imposer une peine minimale pour une infraction criminelle grave.

Plus particulièrement, le tribunal a également cité des « peines cruelles et inhabituelles » dans un Décision de mai 2022 qui a libéré le tireur de masse Alexandre Bissonnette d’une peine rare de 125 ans de prison.

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En 2017, Bissonnette a assassiné six fidèles lors d’une attaque raciste à l’arme à feu contre une mosquée de Québec. Selon les termes d’un facture 2011 qui prévoyait spécifiquement des peines plus sévères contre les tueurs de masse, Bissonnette avait été condamné à une période d’inéligibilité à la libération conditionnelle de 25 ans pour chacune de ses victimes.

Mais la Cour suprême a jugé qu’il était « cruel et inhabituel » de soumettre Bissonnette à une « existence monotone et futile, isolé de ses proches » et a statué qu’il pouvait demander une libération conditionnelle après seulement 25 ans.

Histoires connexes

La « clause dérogatoire » fait référence à l’article 33 de la Charte canadienne des droits et libertés, et il s’agit d’une dérogation qui permet aux parlements d’adopter sciemment des lois en violation de certains droits garantis par la Charte. Il suffit que les parlements annoncent publiquement qu’ils le font, puis renouvellent cette annonce tous les cinq ans.

Le Québec a utilisé l’article 33 assez souvent, notamment dans le cas du projet de loi 21 — le projet de loi provincial interdisant le port de couvre-chefs religieux par les employés du gouvernement. Dans toute contestation judiciaire, le projet de loi 21 serait probablement rejeté comme une violation du droit à la « liberté de conscience et de religion » garanti par la Charte. Mais puisque le projet de loi 21 est protégé de tout examen constitutionnel par la clause dérogatoire, cette contestation judiciaire n’a jamais eu lieu.

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Puisque l’un des « droits légaux » consacrés par la Charte est le droit « de ne pas être soumis à des peines ou traitements cruels et inusités », la récente décision de la Cour suprême concernant le leurre d’enfants pourrait en effet être annulée par une loi du Parlement qui incluait une invocation de la clause dérogatoire.

Bien que cette clause ait été invoquée à plusieurs reprises par les gouvernements provinciaux, ce serait la première fois qu’elle serait utilisée au niveau fédéral.

La motion du Québec coïncide justement avec la libération de prison d’un nombre particulièrement élevé d’agresseurs sexuels d’enfants.

Au cours de la dernière semaine seulement, trois hommes ayant de longs antécédents d’abus et même de meurtre d’enfants ont été libérés de détention au Canada. Dans les trois cas, leur libération s’est accompagnée d’avertissements publics selon lesquels ils couraient un « risque élevé de récidive » et qu’ils seraient probablement à la recherche de nouvelles victimes.

Brian Abrosimo, un homme de la Colombie-Britannique, a été libéré de prison jeudi dernier seulement 18 ans après avoir enlevé une fillette de 11 ans dans une rue de Langley, en Colombie-Britannique, et l’avoir agressée sexuellement dans une camionnette.

Marcel Hank Charlette, 51 ans, du Manitoba, a été libéré cette semaine après sa plus récente condamnation concernant une violente attaque contre une femme au hasard. Son lourd casier judiciaire comprend également le meurtre d’un enfant de deux ans en 1991, pour lequel il a été reconnu coupable d’homicide involontaire – mais libéré dans les cinq ans, étant donné qu’il a été reconnu coupable d’agression brutale contre une femme en 1996.

Et à Lethbridge, en Alberta, la police lance une mise en garde concernant la libération de Glenn Christopher John Rutledge, 42 ans, un homme qui a longtemps victimisé des filles et qui a ignoré ses diverses conditions de libération.

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