samedi, novembre 23, 2024

Québec dépose le projet de loi 32 permettant de prononcer «n’importe quel mot» dans les salles de classe universitaires

La législation demande que l’enseignement universitaire soit dispensé de toute contrainte « doctrinale, idéologique ou morale »

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QUÉBEC — Un nouveau projet de loi déposé mercredi au Québec permettrait à « n’importe quel mot » d’être prononcé dans les salles de classe universitaires tant qu’il est utilisé dans un contexte académique, a déclaré le ministre de l’Enseignement supérieur de la province.

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Le projet de loi 32 est une excellente nouvelle pour les étudiants québécois, y compris les étudiants racialisés, car il préserve un environnement d’apprentissage de haute qualité dans les universités, a déclaré Danielle McCann aux journalistes.

« Les salles de classe ne sont pas des espaces sûrs ; ce sont des espaces de débat », a déclaré McCann, rejetant une notion commune défendue sur les campus universitaires à travers l’Amérique du Nord selon laquelle les étudiants ne devraient pas être exposés à certains types de discours haineux.

Le projet de loi est nécessaire, a déclaré McCann, car la liberté académique des enseignants universitaires doit être mieux définie et protégée, ajoutant qu’un cadre législatif aidera à empêcher les enseignants de s’autocensurer.

« La censure n’a pas sa place dans nos salles de classe », a-t-elle déclaré. « Nous devons protéger le personnel enseignant de la censure.

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« En fait, nous pourrons utiliser n’importe quel mot dans le contexte pédagogique, académique, et évidemment selon les normes éthiques, la rigueur scientifique. »

Le projet de loi s’appuie sur un rapport de commission de décembre demandé par le gouvernement en réponse à un scandale à l’Université d’Ottawa en 2020, lorsqu’un professeur a été suspendu pour avoir utilisé le mot N lors d’un cours magistral. Un étudiant s’est plaint que professeur à temps partiel Verushka Lieutenant-Duval a utilisé le mot pour expliquer comment certaines communautés avaient récupéré certains termes.

À l’époque, le premier ministre François Legault et le chef de l’opposition libérale Dominique Anglade avaient déclaré que l’université aurait dû défendre le professeur pour avoir utilisé le mot dans un contexte universitaire.

Jonathan Desroches, président par intérim de l’Union étudiante du Québec, qui représente 91 000 étudiants universitaires à travers la province, affirme que le projet de loi n’est pas nécessaire et reflète un problème plus profond : un fossé générationnel entre étudiants et enseignants.

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«Il doit y avoir une formation non seulement pour le personnel, mais aussi pour la communauté étudiante pour s’assurer que tout le monde comprend les éléments de diversité, d’équité et d’inclusion», a déclaré Desroches.

« Une loi ne garantira pas que les discussions se dérouleront de manière respectueuse. »

Le préambule de la loi 32 définit la liberté académique comme « le droit de toute personne de se livrer librement et sans contrainte doctrinale, idéologique ou morale à une activité par laquelle elle contribue, dans son domaine d’activité, à la réalisation de la mission d’un tel établissement d’enseignement. ”

Le projet de loi consacre le droit d’enseigner, de faire de la recherche et de partager les résultats, de critiquer la société et de participer librement aux activités des organisations professionnelles universitaires. Elle oblige également les universités à adopter une politique de liberté académique et à nommer une personne responsable de la mise en œuvre de la politique.

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Près de 30 syndicats étudiants de partout au Québec ont signé mercredi une déclaration commune qualifiant le projet de loi d’« attaque » contre les établissements d’enseignement.

« C’est un appel à la répression de la communauté étudiante et un moyen populiste de rallier la population contre les idées progressistes », indique le communiqué. Les syndicats étudiants ont déclaré que le projet de loi instrumentalisait la liberté académique afin de revendiquer le droit de tenir des propos discriminatoires ou provocateurs.

« La liberté académique ne protège pas le droit de dire quoi que ce soit », indique le communiqué. « Au contraire, il protège la poursuite rigoureuse de la connaissance, la poursuite d’une société juste et égalitaire et la contestation du pouvoir par les universitaires. »

Avec des fichiers de Jocelyne Richer à Québec.

Cette histoire a été produite avec l’aide financière du Meta et de la Canadian Press News Fellowship.

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