SAN SEBASTIAN — Grâce à des accords exceptionnels, la première agence française de production et de vente Playtime a conclu une série de ventes sur des territoires clés pour « When Fall Is Coming » de François Ozon, qui fait ses débuts dans la compétition principale de San Sebastian.
La distribution s’étend jusqu’à présent sur des territoires majeurs tels que l’Italie (Bim Distribuzione), la CEI (A-One Russie), l’Espagne (Caramel + La Zona) et Axia au Canada.
Playtime a conclu de nouveaux accords avec Vertigo Media en Hongrie, September Films au Benelux, Panda en Autriche, Aurora en Pologne, Filmcoopi en Suisse, A-One Baltics, Outsider Film au Portugal, Filmtrade en Grèce, Beta Films en Bulgarie et Arthouse Traffic en Ukraine.
Les préventes concernent un film dont l’histoire complexe est racontée en apparence sans effort.
C’est peut-être le moment où deux amies âgées, Michelle et Marie-Claude, quittent la forêt avec des champignons sauvages et rient lorsque Marie-Claude dit à son amie de lui dire comment ça se passe. C’est peut-être quand on voit Michelle préparer et s’attarder avec l’un des champignons avant de l’ajouter au bol avec les autres. Peut-être que Michelle, dans son idylle à la campagne, n’est pas aussi douce que le fait d’être âgée peut l’évoquer de façon stéréotypée.
Il serait facile de choisir n’importe quel moment du film pour y ajouter des questions.
Ozon raconte son histoire interrogative à travers la domesticité familière du jardin, la table du dîner, la promenade le long d’un sentier avec son petit-fils, mais ce faisant, il accumule complexité morale, histoire personnelle et intrigue.
« C’est comme dans la vie, on ne contrôle pas tout, on ne sait pas tout », confiait François Ozon. Variété« Très souvent, on fait des erreurs dans sa vie parce qu’on pense avoir une interprétation d’une situation, de la réalité, et on se rend compte peut-être dix ans plus tard qu’on avait tort. » Sa narration dans le film reflète les évasions que nous faisons tous : « Parfois, on décide de ne pas savoir. On préfère balayer l’affaire sous le tapis. C’est plus facile, je pense, de survivre. »
Pour Ozon, il est essentiel de ne pas dévoiler les moments clés : « Le public est intelligent. J’aime le fait que toute l’histoire soit très ambiguë. Où est le mal ? Où est le bien ? C’est à vous de décider. »
« Quand l’automne arrive » met en vedette Hèlène Vincent dans le rôle de Michelle et réunit la réalisatrice avec Ludivine Sagnier, qui joue sa fille de 40 ans Valérie avec une intensité colérique et citadine. Pierre Lottin, dans le rôle du fils adulte de Marie-Claude, et le nouveau venu Garlan Erlos dans celui du jeune fils de Sagnier, Lucas, apportent un soutien solide. La lauréate du César Josiane Balasko, bien connue pour ses rôles comiques, incarne Marie-Claude, incarnant un type de résilience différent de celui de Michelle. « Michelle est une force de la nature. Elle veut vivre. Elle ne veut pas être détruite par le chagrin [of what happens.] Pour Marie-Claude, c’est quelque chose de totalement différent, parce qu’elle est rongée par la culpabilité. Elle se sent totalement coupable.
Dans « When Fall Is Coming », les femmes âgées et leurs histoires souvent peu explorées sont mises en avant. Ozon voulait, en partie, remettre en question les stéréotypes sur les femmes âgées au cinéma : « Je voulais mettre fin à ce cliché. Il était très important de faire un film avec des actrices âgées comme protagonistes, car trop souvent elles ne sont qu’un rôle secondaire, une caricature, et elles n’ont pas leur place dans le film. Pour cela, je voulais les avoir au centre du film », a-t-il déclaré.
Produit par FOZ Production, la société d’Ozon, en coproduction avec France 2 Cinéma et Playtime, « When Fall Is Coming » marque une nouvelle entrée dans sa carrière prolifique et extrêmement variée selon les standards modernes.
« J’aime la diversité au cinéma. J’aime le changement. J’aime faire un film qui contraste avec celui que je viens de terminer. Au cinéma, j’aime ne pas me répéter. »
Beaucoup de cinéastes ont du mal à produire des films et à se forger une longue carrière. Le côté pratique a aidé Ozon : « Je viens du court-métrage. Nous n’avions pas d’argent, alors nous faisions des films sans argent. Je devais connaître le prix des choses », dit-il, se rappelant : « Eric Rohmer, quand il enseignait, ne parlait jamais de choses intellectuelles, pas du tout. Il ne nous parlait que d’économie et d’argent. Il était obsédé par le prix du tapis le moins cher de Paris pour les Nuits de la pleine lune, etc. »
Alors que son dernier album se prépare pour sa participation à la compétition de Saint-Sébastien, la carrière prolifique et soutenue d’Ozon se poursuit.